Question d'origine :
Bonsoir
Dans sa chanson "Entre la rue Didot et la rue de Vanves" interprétée par Maxime Leforestier, G Brassens raconte une anecdote qui aurait eu lieu pendant l'occupation. Sait-on si cette petite histoire a vraiment été vécue soit par lui soit par quelqu'un d'autre ou s'il s'agit juste d'un poème sans base réelle ? Merci et bravo pour votre site.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 23/05/2019 à 15h16
Bonjour,
Il semblerait que cette histoire soit née de l'imagination de Georges Brassens. Plusieurs sources abondent dans ce sens :
Bertrand Dicale dans son ouvrage biographique intitulé Brassens ? explique :
" … il est intéressant d’examiner quelles sont les chansons dont les textes étaient achevés et que Brassens n’a pas enregistrées.
Ainsi, il laisse de côté Entre la rue Didot et la rue de Vanves,aventure fantaisiste qu’il installe dans son décor personnel de la rue d’Alésia dans le XIVe arrondissement sous l’Occupation (chez sa tante Antoinette, où sera son domicile parisien entre son arrivée de Sète et son départ pour Basdorf). Il y raconte comment, après qu’il a mis la main aux fesses d’une môme vert-de-gris, celle-ci a « demandé [sa] tête à ses p’tits poteaux ». Quand « deux sbires sont venus avec leurs noirs manteaux », ils le surprennent travaillant à la guitare sur « un chouette accord du père Django ». les deux Allemands aiment la musique et « ils s’en sont retournés sans finir leur boulot (…) Fredonnant un mélange / De Lily Marlène et d’Heili Heilo ». L’achèvement du texte est aisément datable des années 1960 ou du tout début des années 1970, le dernier couplet faisant référence à « Malraux (…) ce branque » qui compte « la musique pour moins que zéro ». L’action d’André Malraux comme ministre de la Culture ayant pris fin avec la démission du président de Gaulle en 1969, Entre la rue Didot et la rue de Vanves ne lui est sans doute guère postérieur. A sa mort en 1981, Georges Brassens n’a jamais manifesté l’intention de l’enregistrer ou de la présenter en public. Est-ce à cause de la fraternisation affichée avec les « deux sbires (…) avec leurs noirs manteaux » ? Quiconque a vécu les années d’Occupation sait ce que signifie en général une visite de ces manteaux noirs de la Gestapo. Craint-il donc les réactions du public et de la critique devant le tableau d’un Brassens fraternisant avec la pire engeance nazie ? Il goûte l’idée très humaniste (et même très christique) d’incontestables salauds aimant « la guitare et les trémolos », mais il n’est pas certain qu’elle soit partagée par l’ensemble du public de l’époque. "
D'après une réponse que nous présumons fictive mais plausible de Brassens publiée sur le site aujourd'hui disparu Dialogus :
" l'incident n'a pas vraiment eu lieu. Cet incident banal, courant, je me le suis approprié et je l'ai intégré dans mon univers, à une époque et en un lieu précis où il aurait très bien pu être plausible.
Je me le suis approprié vraisemblablement par bravade parce qu'en fait, il n'aurait pas vraiment pu se produire. Pour la raison toute simple qu'avec les femmes, j'ai toujours été d'abord très respectueux, et même plutôt réservé, voire un peu timide. C'est sûrement par compensation que dans plusieurs chansons je me suis dépeint comme un satyre, un vieux Priape. Tellement, que j'ai dû faire le point dans une chanson tardive, «Le pince-fesses», peu connue parce que je n'ai pas eu le temps d'en faire la musique. (Mais mon ami Éric Zimmermann l'a très bien faite et chantée à ma place.) "
Elle est reprise dans l'article intitulé Qu’ils aient comme ce branque compté la musique pour moins que zéro… / par les routes du printemps :
" Brassens s’appropria cette scène en l’intégrant dans son univers, à une époque et en un lieu précis où elle eut très bien pu être plausible. Sans doute par ostentation, si l’on examine de près la personnalité réelle du sétois vis-à-vis de la gente féminine : toujours très respectueux, plutôt réservé, voire même timide. C’est probablement par compensation que dans certaines de ses chansons, il se représenta comme un don Juan aux manières discutables. Ce qui l’amena à faire le point dans un texte qu’il laissa sans musique : Le pince-fesses. "
Il est désigné de "fuyard du STO qui défie imaginairement la Gestapo" sur Mémoire multimédia.
Pour une analyse de l’œuvre, vous pouvez consulter : Ananlysebrassens.com.
Bonne journée.
Il semblerait que cette histoire soit née de l'imagination de Georges Brassens. Plusieurs sources abondent dans ce sens :
Bertrand Dicale dans son ouvrage biographique intitulé Brassens ? explique :
" … il est intéressant d’examiner quelles sont les chansons dont les textes étaient achevés et que Brassens n’a pas enregistrées.
Ainsi, il laisse de côté Entre la rue Didot et la rue de Vanves,
D'après une réponse que nous présumons fictive mais plausible de Brassens publiée sur le site aujourd'hui disparu Dialogus :
" l'incident n'a pas vraiment eu lieu. Cet incident banal, courant, je me le suis approprié et je l'ai intégré dans mon univers, à une époque et en un lieu précis où il aurait très bien pu être plausible.
Je me le suis approprié vraisemblablement par bravade parce qu'en fait, il n'aurait pas vraiment pu se produire. Pour la raison toute simple qu'avec les femmes, j'ai toujours été d'abord très respectueux, et même plutôt réservé, voire un peu timide. C'est sûrement par compensation que dans plusieurs chansons je me suis dépeint comme un satyre, un vieux Priape. Tellement, que j'ai dû faire le point dans une chanson tardive, «Le pince-fesses», peu connue parce que je n'ai pas eu le temps d'en faire la musique. (Mais mon ami Éric Zimmermann l'a très bien faite et chantée à ma place.) "
Elle est reprise dans l'article intitulé Qu’ils aient comme ce branque compté la musique pour moins que zéro… / par les routes du printemps :
" Brassens s’appropria cette scène en l’intégrant dans son univers, à une époque et en un lieu précis où elle eut très bien pu être plausible. Sans doute par ostentation, si l’on examine de près la personnalité réelle du sétois vis-à-vis de la gente féminine : toujours très respectueux, plutôt réservé, voire même timide. C’est probablement par compensation que dans certaines de ses chansons, il se représenta comme un don Juan aux manières discutables. Ce qui l’amena à faire le point dans un texte qu’il laissa sans musique : Le pince-fesses. "
Il est désigné de "fuyard du STO qui défie imaginairement la Gestapo" sur Mémoire multimédia.
Pour une analyse de l’œuvre, vous pouvez consulter : Ananlysebrassens.com.
Bonne journée.
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