Question d'origine :
S.V.P.
Il est question, si j'ai bien compris, de créer une profession et fonction , intermédiaire entre infirmier et médecin, afin de pallier au manque de ces derniers, en zone rurale essentiellement .
Qu'elles seraient leurs fonctions, attributions et dénominations ? Et qu'en savez vous exactement ,à l'heure actuelle ?
Dans les cahiers de doléances des temps tous récents, j'avais suggéré de supprimer le concours du Paces, qui a fait tant de ravages, et dont on subit en plein les conséquences, par un examen ou concours, à partir du diplôme d'état d'infirmier et infirmière ou autre profession médicale de même niveau. merci.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 16/05/2019 à 13h12
Bonjour,
Voici ce qu’on sait des futursassistants médicaux selon francetvinfo.fr :
« A l’horizon 2022, le déploiement de quelques 4 000 assistants médicaux doit permettre de redonner du temps médical aux médecins en les déchargeant "d'actes simples", pour recevoir plus de patients. En décembre, la ministre de la santé Agnès Buzyn a fixé les grandes orientations de la négociation. Celle-ci s'ouvrira le 24 janvier pour trois mois, entre les syndicats de médecins libéraux et l'Assurance maladie.
Les médecins généralistes posent leurs conditions
Le premier syndicat de généralistes, MG France, a annoncé plusieurs conditions quant au déploiement des assistants médicaux. "L'assistant médical doit être accessible à tous les généralistes qui en ont besoin, y compris aux médecins exerçant seuls", a estimé son président, Jacques Battistoni, lors d'une conférence de presse. "Il s'agit en premier lieu de pallier les départs en retraite" de praticiens dans les zones sous-dotées, a-t-il justifié.
"Deuxième ligne rouge" pour le Dr Battistoni, l'assistant médical "ne doit pas être exclusivement un soignant". Selon le médecin, l'assistant sera plus utile en organisant des réunions entre médecins, infirmiers et pharmaciens autour d'un patient plutôt qu'en prenant sa tension.
"L'aide-soignante aujourd'hui ne fait absolument pas le travail d'un assistant médical", a souligné M.Battistoni, rappelant qu'une "formation qualifiante" sera nécessaire pour tous les prétendants à ce nouveau métier, qu'ils soient issus de la profession d'aide-soignant ou du secrétariat médical. Enfin, M. Battistoni a appelé à un "dispositif pérenne".
Les assistants médicaux
Pour bénéficier du financement d'un assistant médical, les médecins devront notamment exercer "en cabinet de groupe" ou s'inscrire dans un "exercice coordonné". Ils devront également s'engager à améliorer l'accès aux soins en augmentant par exemple "le nombre de patients reçus en consultation", selon la lettre de cadrage de la ministre. Ces points sont donc contestés par le syndicat.
Ce poste nécessitera une formation d’un an, contre trois pour devenir infirmier. Une partie du salaire est prise en charge par l’Etat. Leur objectif est de ”continuer à décharger les médecins d’actes qui peuvent être faits par d’autres”, avait annoncé Emmanuel Macron. Les tâches simples dont ils seront chargés englobent l’accueil, le secrétariat, l’aide pour les préconsultations (installer, meser, mesurer, prendre la tension). Ces assistants existent déjà dans certaines professions, notamment en dentaire. »
Il s’agirait donc moins d’un métier intermédiaire entre ceux du médecin et de l’infirmier, mais bienentre l’infirmier et le secrétaire . Mais le profil et le rôle de ces futurs professionnels est encore au stade de la négociation, notamment entre le Syndicat des médecins libéraux et la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) :
« Tout le monde ne s'accorde pas sur le profil de ces assistants. Le directeur de la CNAM, Nicolas Revel, a posé sur la table la triple « piste de réflexion » suivante : l'assistant aura la charge de tâches administratives, de missions d'organisation et de missions en lien avec le soin, lit-on dans le document de cadrage. « Les médecins apprécieront, en fonction de leurs besoins, les missions mises en œuvre, en prenant en compte le profil de l'assistant médical », à distinguer de l’auxiliaire médical ou de la secrétaire, précise l'Assurance-maladie.
Que le profil soit administratif et/ou médical, le SML voudrait aller vite. Il mise donc plutôt sur les secrétaires, et pourquoi pas sur les aides-soignantes. « Les infirmières ne voudront pas y aller, il faut prendre ce qu'on a déjà, des secrétaires, et les former à des tâches médicales, ou sur les aides-soignantes, avec une formation à l'administratif », précise le Dr Philippe Vermesch. »
(Source : Le Quotidien du médecin du 24/01/2019)
Selon le même article, la question de la prise en charge par la collectivité d’une partie des salaires des assistants médicaux fait également problème : pour l’instant, la CNAM entend conditionner cette aide financière à une « augmentation de la patientèle », ce que les syndicats de médecins dénoncent comme une « course à l’acte ».
Selon actusoins.com, les médecins ne sont pas les plus inquiets de la création de ce nouveau statut :
« « Une provocation ». C’est ainsi que les treize organisations infirmières qui appelaient à la mobilisation du 20 novembre dernier avaient qualifié dans un communiqué de presse diffusé en amont des manifestations la création du métier d’assistant médical. 4000 de ces nouveaux professionnels subventionnés par l’Assurance maladie devraient d’après le plan « Ma Santé 2022 » travailler dans les cabinets de médecine libérale, et certains soignants ont peur de les voir empiéter sur les prérogatives des infirmières. Des craintes que rien ne permet pour le moment de justifier, pour une raison simple :le contenu exact du nouveau métier reste encore à définir .
Le plan « Ma Santé 2022 » est en effet assez peu loquace sur les tâches que devront exécuter les assistants médicaux. Il se borne à indiquer que leur objectif sera de « redonner du temps aux médecins » , et à lister certaines des missions qu’ils pourront effectuer : accueil des patients, recueil de certaines constantes ou informations relatives à l’état de santé, vérification de l’état vaccinal et des dépistages, mise à jour des dossiers, gestion de l’aval de la consultation… « Ma lecture, c’est que les médecins réclament une secrétaire médicale, et qu’ils ajoutent à ce poste une composante sanitaire pour le rendre éligible à un financement par l’Assurance maladie », décrypte cyniquement Philippe Tisserand, désormais ex-président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI, syndicat leader chez les infirmières libérales).
Moitié secrétaire, moitié aide-soignante
Une vision que ne partagent bien entendu pas les médecins, à commencer par le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF, principal syndicat de médecins libéraux). Ce dernier défend en effet une approche plus équilibrée du métier d’assistant médical. « Celui-ci dans sa globalité comportera une partie de formation à l’accueil et au secrétariat, et une partie de formation à la prise en charge d’un patient sur délégation du médecin », indique le syndicaliste.
Il précise par ailleurs que les détails concernant la formation et les conditions d’exercice des assistants médicaux seront fixés lors de négociations dans le cadre de la convention collective des personnels de cabinets médicaux qui doivent selon lui aboutir fin mars.
En attendant la conclusion de ces négociations, Jean-Paul Ortiz peut tout de même dire que les assistants médicaux pourront être spécialisés : l’assistant d’un cabinet de dermatologie n’aura probablement pas les mêmes tâches que celui d’un cabinet de médecine générale. Côté formation, ils pourront provenir de deux horizons. « Le premier cas de figure, ce sera d’avoir quelqu’un qui a une formation de secrétariat médical et que nous allons former à un certain nombre d’éléments utiles dans la phase de préparation à la consultation médicale », explique le médecin. « L’autre type de métier qui pourrait assurer cette fonction, ce sont des aides-soignantes, qui ont déjà un contenu métier vis-à-vis du patient, et qui vont acquérir un minimum de compétences en matière de secrétariat. » »
Affaire à suivre, donc : nous serions pour l’instant bien en peine de définir les « fonctions et attributions » de ces travailleurs. Toujours est-il qu’on est loin du statut de « Médecin assistant de territoire » que le Conseil National de l’ordre des médecins appelle de ses vœux depuis 2016, et dont le double avantage aurait été de permettre à de jeunes médecins diplômés de s’insérer dans le monde du travail, et de désengorger des zones en tension démographique.
Bonne journée.
Voici ce qu’on sait des futurs
« A l’horizon 2022, le déploiement de quelques 4 000 assistants médicaux doit permettre de redonner du temps médical aux médecins en les déchargeant "d'actes simples", pour recevoir plus de patients. En décembre, la ministre de la santé Agnès Buzyn a fixé les grandes orientations de la négociation. Celle-ci s'ouvrira le 24 janvier pour trois mois, entre les syndicats de médecins libéraux et l'Assurance maladie.
Les médecins généralistes posent leurs conditions
Le premier syndicat de généralistes, MG France, a annoncé plusieurs conditions quant au déploiement des assistants médicaux. "L'assistant médical doit être accessible à tous les généralistes qui en ont besoin, y compris aux médecins exerçant seuls", a estimé son président, Jacques Battistoni, lors d'une conférence de presse. "Il s'agit en premier lieu de pallier les départs en retraite" de praticiens dans les zones sous-dotées, a-t-il justifié.
"Deuxième ligne rouge" pour le Dr Battistoni, l'assistant médical "ne doit pas être exclusivement un soignant". Selon le médecin, l'assistant sera plus utile en organisant des réunions entre médecins, infirmiers et pharmaciens autour d'un patient plutôt qu'en prenant sa tension.
"L'aide-soignante aujourd'hui ne fait absolument pas le travail d'un assistant médical", a souligné M.Battistoni, rappelant qu'une "formation qualifiante" sera nécessaire pour tous les prétendants à ce nouveau métier, qu'ils soient issus de la profession d'aide-soignant ou du secrétariat médical. Enfin, M. Battistoni a appelé à un "dispositif pérenne".
Les assistants médicaux
Pour bénéficier du financement d'un assistant médical, les médecins devront notamment exercer "en cabinet de groupe" ou s'inscrire dans un "exercice coordonné". Ils devront également s'engager à améliorer l'accès aux soins en augmentant par exemple "le nombre de patients reçus en consultation", selon la lettre de cadrage de la ministre. Ces points sont donc contestés par le syndicat.
Ce poste nécessitera une formation d’un an, contre trois pour devenir infirmier. Une partie du salaire est prise en charge par l’Etat. Leur objectif est de ”continuer à décharger les médecins d’actes qui peuvent être faits par d’autres”, avait annoncé Emmanuel Macron. Les tâches simples dont ils seront chargés englobent l’accueil, le secrétariat, l’aide pour les préconsultations (installer, meser, mesurer, prendre la tension). Ces assistants existent déjà dans certaines professions, notamment en dentaire. »
Il s’agirait donc moins d’un métier intermédiaire entre ceux du médecin et de l’infirmier, mais bien
« Tout le monde ne s'accorde pas sur le profil de ces assistants. Le directeur de la CNAM, Nicolas Revel, a posé sur la table la triple « piste de réflexion » suivante : l'assistant aura la charge de tâches administratives, de missions d'organisation et de missions en lien avec le soin, lit-on dans le document de cadrage. « Les médecins apprécieront, en fonction de leurs besoins, les missions mises en œuvre, en prenant en compte le profil de l'assistant médical », à distinguer de l’auxiliaire médical ou de la secrétaire, précise l'Assurance-maladie.
Que le profil soit administratif et/ou médical, le SML voudrait aller vite. Il mise donc plutôt sur les secrétaires, et pourquoi pas sur les aides-soignantes. « Les infirmières ne voudront pas y aller, il faut prendre ce qu'on a déjà, des secrétaires, et les former à des tâches médicales, ou sur les aides-soignantes, avec une formation à l'administratif », précise le Dr Philippe Vermesch. »
(Source : Le Quotidien du médecin du 24/01/2019)
Selon le même article, la question de la prise en charge par la collectivité d’une partie des salaires des assistants médicaux fait également problème : pour l’instant, la CNAM entend conditionner cette aide financière à une « augmentation de la patientèle », ce que les syndicats de médecins dénoncent comme une « course à l’acte ».
Selon actusoins.com, les médecins ne sont pas les plus inquiets de la création de ce nouveau statut :
« « Une provocation ». C’est ainsi que les treize organisations infirmières qui appelaient à la mobilisation du 20 novembre dernier avaient qualifié dans un communiqué de presse diffusé en amont des manifestations la création du métier d’assistant médical. 4000 de ces nouveaux professionnels subventionnés par l’Assurance maladie devraient d’après le plan « Ma Santé 2022 » travailler dans les cabinets de médecine libérale, et certains soignants ont peur de les voir empiéter sur les prérogatives des infirmières. Des craintes que rien ne permet pour le moment de justifier, pour une raison simple :
Le plan « Ma Santé 2022 » est en effet assez peu loquace sur les tâches que devront exécuter les assistants médicaux.
Moitié secrétaire, moitié aide-soignante
Une vision que ne partagent bien entendu pas les médecins, à commencer par le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF, principal syndicat de médecins libéraux). Ce dernier défend en effet une approche plus équilibrée du métier d’assistant médical. « Celui-ci dans sa globalité comportera une partie de formation à l’accueil et au secrétariat, et une partie de formation à la prise en charge d’un patient sur délégation du médecin », indique le syndicaliste.
Il précise par ailleurs que les détails concernant la formation et les conditions d’exercice des assistants médicaux seront fixés lors de négociations dans le cadre de la convention collective des personnels de cabinets médicaux qui doivent selon lui aboutir fin mars.
En attendant la conclusion de ces négociations, Jean-Paul Ortiz peut tout de même dire que les assistants médicaux pourront être spécialisés : l’assistant d’un cabinet de dermatologie n’aura probablement pas les mêmes tâches que celui d’un cabinet de médecine générale. Côté formation, ils pourront provenir de deux horizons. « Le premier cas de figure, ce sera d’avoir quelqu’un qui a une formation de secrétariat médical et que nous allons former à un certain nombre d’éléments utiles dans la phase de préparation à la consultation médicale », explique le médecin. « L’autre type de métier qui pourrait assurer cette fonction, ce sont des aides-soignantes, qui ont déjà un contenu métier vis-à-vis du patient, et qui vont acquérir un minimum de compétences en matière de secrétariat. » »
Affaire à suivre, donc : nous serions pour l’instant bien en peine de définir les « fonctions et attributions » de ces travailleurs. Toujours est-il qu’on est loin du statut de « Médecin assistant de territoire » que le Conseil National de l’ordre des médecins appelle de ses vœux depuis 2016, et dont le double avantage aurait été de permettre à de jeunes médecins diplômés de s’insérer dans le monde du travail, et de désengorger des zones en tension démographique.
Bonne journée.
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