Je cherche un mot
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 06/05/2019 à 08h13
369 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Existe-t-il un mot qui désigne l'ensemble "Nom + Prénom"? Par exemple, si je dis "Pierre Dupont", "Pierre" est le prénom, "Dupont" sera le nom, ou le patronyme, mais que désignera "Pierre Dupont"? L'identité?
Merci
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 07/05/2019 à 12h52
Bonjour,
Il semble que la réponse à votre question soit tout simplement… lenom .
Voici ce que nous lisons dans le Dictionnaire culturel en langue française :
«Nom
signe du langage (mot ougroupe de mots ) servant à désigner un individu […] ou une classe d’individus et à distinguer ce qu’il désigne des êtres de la même espèce. […]
2 Spécialt (éléments du nom, façons de nommer les personnes selon les sociétés, les coutumes, les époques…). (XIIIe s.)nom de baptême , nom individuel conféré lors du baptême, dans les civilisations chrétiennes. -> prénom . – […] (1538) nom de famille […] – (1611) Nom patronymique -> patronyme […]
3 (v. 1155, dans l’usage classique, nom peut correspondre à prénom et surnom à nom de famille) Spécialt.
a) Prénom. […]
b) Nom de famille. […] »
Le nom d’une personne permet de l’identifier. Dans l’ouvrage Etablir l'identité : l'identification des Français du Moyen âge à nos jours, Jean-Pierre Gutton parle de l’évolution du nom et de son statut juridique. En voici quelques extraits :
« Du nom, qui fut d’abord ce que nous appelons prénom et qui connut de multiples transformations en une quinzaine de siècles. C’est qu’il est marqueur social, mais aussi outil juridique. Il permet d’individualiser socialement. En France, la particule « de » ne fait pas partie du nom (contrairement à l’article Le, La), mais peut y être liée pour des raisons d’image sociale, sans pour autant constituer une preuve de noblesse. Dans L’Ecole des Femmes (1662), Chrysalde se moque de son ami Arnolphe qui se fait appeler M. de la Souche « d’un vieux tronc pourri de [sa] métairie » (I, 1) ! Mais le nom est aussi institution juridique parce qu’il permet d’identifier. Dès lors, son histoire va largement de pair avec celle de la croissance de l’Etat, avec celle de l’affermissement des prises de ce dernier sur le sujet, puis le citoyen. Longtemps, l’usage fut essentiel dans la formation et la transmission du nom, la jurisprudence protégeant l’usage. Mais, à partir du temps où l’Etat, pour des raisons de police et de police fiscale particulièrement, contrôle le nom, celui-ci passe sous l’emprise de la loi. Cette évolution débute dès le XVIe siècle, s’accélère dans la seconde moitié du XVIIe siècle et surtout au XVIIIe siècle. En effet, c’est dans les années 1700 que le souci d’assurer la sécurité sur terre, et pas seulement par des intercesseurs célestes, s’affirme. Avec la Révolution et la création de l’état civil le nom passe totalement sous l’emprise législative. Il faudra attendre une loi de 1985 pour que l’aspect d’identification sociale soit quelque peu repris en compte. Et, durant toute la période des XIXe et XXe siècles, l’ambition des pouvoirs publics est de connaître au mieux l’identité des ressortissants par leur nom et leur filiation, mais aussi, les travaux des criminologues aidant, par leurs signes distinctifs. La carte d’identité en naîtra et le gouvernement de Vichy multipliera les fichiers. […]
Les Gallo-romains, comme les Romains, avaient trois noms. Dès les premiers siècles de l’ère chrétienne, la pratique du nom unique s’impose. L’Eglise veille à ce que le nom de baptême demeure le véritable nom. Mais des surnoms apparaissent qui se transforment en noms de famille. Au XIIe siècle, c’est-à-dire à peu près au moment où se déroule cette mutation, apparaissent les armoiries. Pour les nobles d’abord, puis pour les souverains. Enfin, la signature s’impose lentement. Jean II, législateur et roi cultivé (mort en 1364), est le premier roi à signer son nom. Et c’est en 1554 que la signature devient obligatoire dans les actes notariés. […]
A partir du Xe siècle […], les historiens du nom constatent l’apparition de surnoms dont la présence se généralise surtout à partir de la fin du XIe siècle, à commencer par les nobles et par les hommes. Trop de noms communs à beaucoup, les nouveaux venus des terres défrichées, le souci du pouvoir seigneurial de connaître ceux qui sont sur la châtellenie expliquent cette généralisation. Le surnom dit une particularité morale ou physique, l’origine géographique ou familiale (fils de…, mais il ne reste que le nom du père), le métier (que de surnoms dérivant de faber !) ou encore l’état (gendre de). Il peut aussi être un mot hypocoristique, c’est-à-dire un diminutif. Dès le XIe siècle encore, la transmission héréditaire de ces surnoms s’installe. L’usage, la force de la coutume rendent compte d’une lente stabilisation des surnoms, tôt pour les hommes, plus tardive (fin du XIIIe siècle) pour les femmes. C’est que le surnom est lié à la « maison », au lignage, et il faut en assurer l’hérédité au même titre que celle des biens, du pouvoir, des offices. A la fin du XVe siècle, le surnom est à peu près généralisé et il est devenu le nom de famille sans, soulignons-le, que l’apparition des premiers registres paroissiaux y soit pour quelque chose. »
Bonne journée.
Il semble que la réponse à votre question soit tout simplement… le
Voici ce que nous lisons dans le Dictionnaire culturel en langue française :
«
signe du langage (mot ou
2 Spécialt (éléments du nom, façons de nommer les personnes selon les sociétés, les coutumes, les époques…). (XIIIe s.)
3 (v. 1155, dans l’usage classique, nom peut correspondre à prénom et surnom à nom de famille) Spécialt.
a) Prénom. […]
b) Nom de famille. […] »
Le nom d’une personne permet de l’identifier. Dans l’ouvrage Etablir l'identité : l'identification des Français du Moyen âge à nos jours, Jean-Pierre Gutton parle de l’évolution du nom et de son statut juridique. En voici quelques extraits :
« Du nom, qui fut d’abord ce que nous appelons prénom et qui connut de multiples transformations en une quinzaine de siècles. C’est qu’il est marqueur social, mais aussi outil juridique. Il permet d’individualiser socialement. En France, la particule « de » ne fait pas partie du nom (contrairement à l’article Le, La), mais peut y être liée pour des raisons d’image sociale, sans pour autant constituer une preuve de noblesse. Dans L’Ecole des Femmes (1662), Chrysalde se moque de son ami Arnolphe qui se fait appeler M. de la Souche « d’un vieux tronc pourri de [sa] métairie » (I, 1) ! Mais le nom est aussi institution juridique parce qu’il permet d’identifier. Dès lors, son histoire va largement de pair avec celle de la croissance de l’Etat, avec celle de l’affermissement des prises de ce dernier sur le sujet, puis le citoyen. Longtemps, l’usage fut essentiel dans la formation et la transmission du nom, la jurisprudence protégeant l’usage. Mais, à partir du temps où l’Etat, pour des raisons de police et de police fiscale particulièrement, contrôle le nom, celui-ci passe sous l’emprise de la loi. Cette évolution débute dès le XVIe siècle, s’accélère dans la seconde moitié du XVIIe siècle et surtout au XVIIIe siècle. En effet, c’est dans les années 1700 que le souci d’assurer la sécurité sur terre, et pas seulement par des intercesseurs célestes, s’affirme. Avec la Révolution et la création de l’état civil le nom passe totalement sous l’emprise législative. Il faudra attendre une loi de 1985 pour que l’aspect d’identification sociale soit quelque peu repris en compte. Et, durant toute la période des XIXe et XXe siècles, l’ambition des pouvoirs publics est de connaître au mieux l’identité des ressortissants par leur nom et leur filiation, mais aussi, les travaux des criminologues aidant, par leurs signes distinctifs. La carte d’identité en naîtra et le gouvernement de Vichy multipliera les fichiers. […]
Les Gallo-romains, comme les Romains, avaient trois noms. Dès les premiers siècles de l’ère chrétienne, la pratique du nom unique s’impose. L’Eglise veille à ce que le nom de baptême demeure le véritable nom. Mais des surnoms apparaissent qui se transforment en noms de famille. Au XIIe siècle, c’est-à-dire à peu près au moment où se déroule cette mutation, apparaissent les armoiries. Pour les nobles d’abord, puis pour les souverains. Enfin, la signature s’impose lentement. Jean II, législateur et roi cultivé (mort en 1364), est le premier roi à signer son nom. Et c’est en 1554 que la signature devient obligatoire dans les actes notariés. […]
A partir du Xe siècle […], les historiens du nom constatent l’apparition de surnoms dont la présence se généralise surtout à partir de la fin du XIe siècle, à commencer par les nobles et par les hommes. Trop de noms communs à beaucoup, les nouveaux venus des terres défrichées, le souci du pouvoir seigneurial de connaître ceux qui sont sur la châtellenie expliquent cette généralisation. Le surnom dit une particularité morale ou physique, l’origine géographique ou familiale (fils de…, mais il ne reste que le nom du père), le métier (que de surnoms dérivant de faber !) ou encore l’état (gendre de). Il peut aussi être un mot hypocoristique, c’est-à-dire un diminutif. Dès le XIe siècle encore, la transmission héréditaire de ces surnoms s’installe. L’usage, la force de la coutume rendent compte d’une lente stabilisation des surnoms, tôt pour les hommes, plus tardive (fin du XIIIe siècle) pour les femmes. C’est que le surnom est lié à la « maison », au lignage, et il faut en assurer l’hérédité au même titre que celle des biens, du pouvoir, des offices. A la fin du XVe siècle, le surnom est à peu près généralisé et il est devenu le nom de famille sans, soulignons-le, que l’apparition des premiers registres paroissiaux y soit pour quelque chose. »
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter