Question d'origine :
Bonjour,
Dans la Rabouilleuse de Balzac, le mot "disettes" est utilisé plusieurs fois avec vraisemblablement le sens de ragots ou médisances.
Pourtant je n'ai trouvé aucun dictionnaire qui mentionne cette acception. Si mon interprétation est correcte, quelle est l'origine de l'usage de ce terme ?
Merci par avance,
Cordialement,
mrcbrsr
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 06/05/2019 à 13h46
Bonjour,
Après avoir compulsé les nombreux dictionnaires à notre disposition, des très classiques Furetière et Littré au Dictionnaire historique de la langue française [Livre] / sous la direction de Alain Rey (édition 2012), nous ne sommes pas plus avancés que vous – tout juste avions-nous appris qu’en sus de « manque » et de « pénurie alimentaire », le motdisette désigne une variété de betterave fourragère , qui selon le Littré a d’ailleurs « porté le nom de racine d'abondance et de disette. »
Cependant, en nous plongeant dans le monde fascinant des dictionnaires de patois du XIXè siècle, nous avons découvert l’ouvrage Vocabulaire du Berry et de quelques cantons voisins, par un amateur du vieux langage (1842). Qui donne :
Disandennes, Disette , - cancans.
(Source : gallica.bnf.fr)
De même, dans le Dictionnaire du patois saintongeais par Pierre Jônain (1869), on trouve la définition suivante :
DISETTE , Berry, Caquetage, commérage.
(Source : gallica.bnf.fr)
Plus près de nous, le Dictionnaire du patois normand en usage dans le département de l'Eure d’Eugène Robin (1978) donne seul un exemple littéraire (contemporain de Balzac) :
DISETTE. – Conte, chose dite sans conséquence. Le même mot s’emploie dans le Berry dans le même sens.
« Vous m’ennuyez avec des disettes que je ne comprends point. »
(G. Sand, Claudie)
Le mot « disette », dans le sens de « commérage », ou de « parole légère » est donc un mot berrichon, qui ajoute sans doute à la couleur locale de La Rabouilleuse, dont l’action se déroule à Issoudun. Nous n’avons trouvé aucune information sur son étymologie, sinon qu’elle nous semble liée à certaines locutions péjoratives formées à partir du mot français Diseur/euse : « diseur de riens », « diseur de bons mots », « beau diseur », etc.
Bonne journée.
Après avoir compulsé les nombreux dictionnaires à notre disposition, des très classiques Furetière et Littré au Dictionnaire historique de la langue française [Livre] / sous la direction de Alain Rey (édition 2012), nous ne sommes pas plus avancés que vous – tout juste avions-nous appris qu’en sus de « manque » et de « pénurie alimentaire », le mot
Cependant, en nous plongeant dans le monde fascinant des dictionnaires de patois du XIXè siècle, nous avons découvert l’ouvrage Vocabulaire du Berry et de quelques cantons voisins, par un amateur du vieux langage (1842). Qui donne :
(Source : gallica.bnf.fr)
De même, dans le Dictionnaire du patois saintongeais par Pierre Jônain (1869), on trouve la définition suivante :
(Source : gallica.bnf.fr)
Plus près de nous, le Dictionnaire du patois normand en usage dans le département de l'Eure d’Eugène Robin (1978) donne seul un exemple littéraire (contemporain de Balzac) :
« Vous m’ennuyez avec des disettes que je ne comprends point. »
(G. Sand, Claudie)
Le mot « disette », dans le sens de « commérage », ou de « parole légère » est donc un mot berrichon, qui ajoute sans doute à la couleur locale de La Rabouilleuse, dont l’action se déroule à Issoudun. Nous n’avons trouvé aucune information sur son étymologie, sinon qu’elle nous semble liée à certaines locutions péjoratives formées à partir du mot français Diseur/euse : « diseur de riens », « diseur de bons mots », « beau diseur », etc.
Bonne journée.
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