Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche des renseignements sur la première édition du Petit Prince de Saint Exupéry. Je viens de voir qu'il a été publié pour la 1ère fois en 1943 en anglais chez Reynal & Hitchcock.
Pouvez-vous m'en dire plus ?
De plus, pour un ami collectionneur, je recherche un exemplaire fa similé du manuscrit paru chez Gallimard. Je ne sais pas où chercher ni à qui m'adresser. Pouvez-vous me conseiller ?
Vous remerciant.
Réponse attendue le 6/05/19.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 06/05/2019 à 09h15
Bonjour,
Le livre a été conçu et rédigé aux États-Unis pendant l'exil de l'écrivain-aviateur en 194 et publié pour la première fois à New York en 1943 par Reynal et Hitchcock.
Carmelina Imbroscio, Nadia Minerva, Patrizia Oppici retracent brièvement un historique dans Des îles en archipel: flottements autour du thème insulaire en en hommage à Carminella Biondi:
« Or cet étrange petit livre est né de l’exil et de l’errance, « au creux d’un hiver de la Seconde Guerre mondiale », à New York en 1942. Publié avec des aquarelles de l’auteur en avril 1943, d’abord à New-York, puis à Londres, il n’a été diffusé en France qu’après la Libération. Sa première édition française chez Gallimard, est largement posthume : elle est de deux ans postérieure à la disparition de Saint-Exupéry lors d’une mission de guerre au large de la corse à l’été 1944 ».
Par ailleurs, l’édition annotée du Petit Prince – Œuvres complètes, Bibliothèque de La Pléiade – indique que « De retour à New York, il se précipite 8e Avenue, pour se procurer une boite d’aquarelles. Pour ce qui est de la sagesse ou des étourderies du Petit Prince, il n’a pas à solliciter les drugstores. Il en porte, de longue date, toutes les données en lui-même. Le petit Prince va naître. L’écriture en sera difficile (…) lorsqu’en avril ; ce livre paraît, Saint Exupéry est en mer, faisant route vers l’Afrique du Nord… »
Le site petit-prince-collection.com présente lui les diverses éditions mais apporte des précisions sur celle de Gallimard :
« L'édition française du Petit Prince, achevée d'imprimer le 30 novembre 1945, aurait dû paraître pour Noël 1945; mais la publication sera finalement repoussée jusqu'en avril 1946.
Le Petit Prince est donc paru en France à titre posthume, trois ans exactement après l’édition américaine. Cette édition est reliée de toile bleue, estampée d’une illustration en premier plat et du signe "nrf" en premier et second plat. Elle est et protégée par ’une jaquette imprimée suivant le modèle de l’édition "Reynal". Le livre est composé de 93 pages foliotées. La mention "Gallimard" figure en page de titre. Au verso de cette dernière figure de la liste des œuvres de Saint-Exupéry (Courrier Sud, Terre des Hommes, Pilote de Guerre, Lettre à un Otage; on notera avec curiosité que Vol de Nuit n’y est pas) et la mention de copyright, datée de 1945. En page 97 se trouve l’achevé d’imprimer ainsi rédigé » :
Vous trouverez d’autres informations dans le Magazine littéraire, 2006.
Pour répondre à votre deuxième question sur le fac-similé, le site azerobizz.fr revient notamment sur la publication du manuscrit :
« Reynal et Hitchcock publie « The Little Prince », le 6 avril 1943. Lors de son départ pour l’Afrique du Nord, Saint-Ex confie le manuscrit original à Silvia Hamilton, une jeune journaliste avec qui il était particulièrement lié. Il faudra encore vingt cinq années pour que Mme Silvia Hamilton Reinhard remette l’ensemble des 141 feuillets de texte et les 35 dessins qui les accompagnent à la Morgan Library & Museum, (quartier de Manhattan à New York). Texte et illustrations, écrits et crayonnés de la main de l’auteur y sont conservés depuis.
Après 4 pages qui décortiquent le manuscrit, révélant quelques différences avec le texte définitif (nombre différents de planètes visitées, simplification du séjour du Petit Prince sur la Terre dans la narration définitive, abandon de certains décors dans la version publiée, apparition tardive du renard, disparition de certains passages faisant référence à la vie de pilote de l’auteur), le lecteur va découvrir les 176 feuillets du manuscrit.
Le fac-similé, qui en reprend la pagination originale, est reproduit à partir de clichés dus au photographe Graham S. Haber, sur papier bible identique à celui sur lequel Antoine de Saint Exupéry écrivait ou dessinait. Une « entorse » à cette pagination, avouée dans la préface par Alban Cerisier, chargé de la conservation et de la mise en valeur des fonds patrimoniaux de la maison d’édition et Delphine Lacroix, chargée de la mémoire et des évènements culturels pour la succession Saint-Exupéry – d’Agay, tous deux à l’origine de cet important travail de déchiffrage et de transcription, concerne l’insertion des dessins entre les pages du fac-similé afin de les situer à proximité du texte auxquels ils se rapportent, alors qu’ils sont séparés du récit dans la présentation originale. Deux dessins, l’un représentant le Petit Prince debout sur une planète avec un ballon de baudruche, l’autre promenant le renard au bout d’une corde, ne figurant pas dans la version définitive du conte, sont également publiés dans l’ouvrage de Gallimard.
En seconde partie de volume, Alban Cerisier et Delphine Lacroix font œuvre de déchiffreurs, en offrant une transcription intégrale du manuscrit destinée à permettre une lecture plus aisée, même si parfois ils ont eu eux-mêmes quelques difficultés à décoder certains mots. Leur souci du respect du texte les poussant à reproduire les ratures de l’auteur, ajouts et autres renvois placés entre cochets et parenthèses, ne facilite pas toujours la lecture, inversement à ce qu’ils annoncent au lecteur dans la note préliminaire de ces 44 feuillets. Il convient alors de ne pas se laisser distraire par ces éléments assez perturbateurs, pour ne pas trop rapidement s’éloigner du récit.
Proposé en librairie depuis fin octobre, cet ouvrage « collector » à la présentation somme toute assez austère que Gallimard a sans doute voulu ressemblante à sa toute première édition Française (d’avril 1946), se doit, malgré son prix qu’on peut juger excessif, de figurer dans la bibliothèque de tout amateur de l’œuvre de Saint Exupéry ou de tout historien de la littérature française du 20ème siècle ».
Ce fac-similé, présenté sur le site de Gallimard peut être acheté via des sites commerciaux.
Le livre a été conçu et rédigé aux États-Unis pendant l'exil de l'écrivain-aviateur en 194 et publié pour la première fois à New York en 1943 par Reynal et Hitchcock.
Carmelina Imbroscio, Nadia Minerva, Patrizia Oppici retracent brièvement un historique dans Des îles en archipel: flottements autour du thème insulaire en en hommage à Carminella Biondi:
« Or cet étrange petit livre est né de l’exil et de l’errance, « au creux d’un hiver de la Seconde Guerre mondiale », à New York en 1942. Publié avec des aquarelles de l’auteur en avril 1943, d’abord à New-York, puis à Londres, il n’a été diffusé en France qu’après la Libération. Sa première édition française chez Gallimard, est largement posthume : elle est de deux ans postérieure à la disparition de Saint-Exupéry lors d’une mission de guerre au large de la corse à l’été 1944 ».
Par ailleurs, l’édition annotée du Petit Prince – Œuvres complètes, Bibliothèque de La Pléiade – indique que « De retour à New York, il se précipite 8e Avenue, pour se procurer une boite d’aquarelles. Pour ce qui est de la sagesse ou des étourderies du Petit Prince, il n’a pas à solliciter les drugstores. Il en porte, de longue date, toutes les données en lui-même. Le petit Prince va naître. L’écriture en sera difficile (…) lorsqu’en avril ; ce livre paraît, Saint Exupéry est en mer, faisant route vers l’Afrique du Nord… »
Le site petit-prince-collection.com présente lui les diverses éditions mais apporte des précisions sur celle de Gallimard :
« L'édition française du Petit Prince, achevée d'imprimer le 30 novembre 1945, aurait dû paraître pour Noël 1945; mais la publication sera finalement repoussée jusqu'en avril 1946.
Le Petit Prince est donc paru en France à titre posthume, trois ans exactement après l’édition américaine. Cette édition est reliée de toile bleue, estampée d’une illustration en premier plat et du signe "nrf" en premier et second plat. Elle est et protégée par ’une jaquette imprimée suivant le modèle de l’édition "Reynal". Le livre est composé de 93 pages foliotées. La mention "Gallimard" figure en page de titre. Au verso de cette dernière figure de la liste des œuvres de Saint-Exupéry (Courrier Sud, Terre des Hommes, Pilote de Guerre, Lettre à un Otage; on notera avec curiosité que Vol de Nuit n’y est pas) et la mention de copyright, datée de 1945. En page 97 se trouve l’achevé d’imprimer ainsi rédigé » :
Vous trouverez d’autres informations dans le Magazine littéraire, 2006.
Pour répondre à votre deuxième question sur le fac-similé, le site azerobizz.fr revient notamment sur la publication du manuscrit :
« Reynal et Hitchcock publie « The Little Prince », le 6 avril 1943. Lors de son départ pour l’Afrique du Nord, Saint-Ex confie le manuscrit original à Silvia Hamilton, une jeune journaliste avec qui il était particulièrement lié. Il faudra encore vingt cinq années pour que Mme Silvia Hamilton Reinhard remette l’ensemble des 141 feuillets de texte et les 35 dessins qui les accompagnent à la Morgan Library & Museum, (quartier de Manhattan à New York). Texte et illustrations, écrits et crayonnés de la main de l’auteur y sont conservés depuis.
Après 4 pages qui décortiquent le manuscrit, révélant quelques différences avec le texte définitif (nombre différents de planètes visitées, simplification du séjour du Petit Prince sur la Terre dans la narration définitive, abandon de certains décors dans la version publiée, apparition tardive du renard, disparition de certains passages faisant référence à la vie de pilote de l’auteur), le lecteur va découvrir les 176 feuillets du manuscrit.
Le fac-similé, qui en reprend la pagination originale, est reproduit à partir de clichés dus au photographe Graham S. Haber, sur papier bible identique à celui sur lequel Antoine de Saint Exupéry écrivait ou dessinait. Une « entorse » à cette pagination, avouée dans la préface par Alban Cerisier, chargé de la conservation et de la mise en valeur des fonds patrimoniaux de la maison d’édition et Delphine Lacroix, chargée de la mémoire et des évènements culturels pour la succession Saint-Exupéry – d’Agay, tous deux à l’origine de cet important travail de déchiffrage et de transcription, concerne l’insertion des dessins entre les pages du fac-similé afin de les situer à proximité du texte auxquels ils se rapportent, alors qu’ils sont séparés du récit dans la présentation originale. Deux dessins, l’un représentant le Petit Prince debout sur une planète avec un ballon de baudruche, l’autre promenant le renard au bout d’une corde, ne figurant pas dans la version définitive du conte, sont également publiés dans l’ouvrage de Gallimard.
En seconde partie de volume, Alban Cerisier et Delphine Lacroix font œuvre de déchiffreurs, en offrant une transcription intégrale du manuscrit destinée à permettre une lecture plus aisée, même si parfois ils ont eu eux-mêmes quelques difficultés à décoder certains mots. Leur souci du respect du texte les poussant à reproduire les ratures de l’auteur, ajouts et autres renvois placés entre cochets et parenthèses, ne facilite pas toujours la lecture, inversement à ce qu’ils annoncent au lecteur dans la note préliminaire de ces 44 feuillets. Il convient alors de ne pas se laisser distraire par ces éléments assez perturbateurs, pour ne pas trop rapidement s’éloigner du récit.
Proposé en librairie depuis fin octobre, cet ouvrage « collector » à la présentation somme toute assez austère que Gallimard a sans doute voulu ressemblante à sa toute première édition Française (d’avril 1946), se doit, malgré son prix qu’on peut juger excessif, de figurer dans la bibliothèque de tout amateur de l’œuvre de Saint Exupéry ou de tout historien de la littérature française du 20ème siècle ».
Ce fac-similé, présenté sur le site de Gallimard peut être acheté via des sites commerciaux.
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