Question d'origine :
S.V.P.
Depuis désormais quelques années, on rencontre de plus en plus des prêtres catholiques, notamment d'origine d' Afrique noire, dans les paroisses françaises.
Cela peut paraitre surprenant, même si on peut l'expliquer par des manques d'effectifs sur notre territoire. En effet pendant très longtemps - époque coloniale, mais bien au delà- c'étaient des prêtres ou religieuses français qui partaient comme missionnaires , pour des séjours parfois très longs, sur le continent africain tout particulièrement !
Avez vous le moyen de savoir combien de ces prêtres, africains d'origine,ou d'autres contrées, sont présents sur le territoire français actuellement, mais aussi le nombre de religieux et religieuses d'origine étrangère,présents dans les couvents, monastères ou toutes autres institutions ? merci.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 17/04/2019 à 08h19
Bonjour,
Bernadette Sauvaget consacre un article « Des pères par delà les mers pour sauver les églises » à ce sujet dans le journal Libération en date du vendredi 27 janvier 2017 :
Confrontés à une crise des vocations, les responsables catholiques font venir en mission temporaire dans l'Hexagone des prêtres étrangers. Ils sont aujourd'hui environ 1 800 à officier dans les paroisses.
D'abord, il y a eu les prêtres polonais aux alentours des années 90. Puis, dix ans plus tard, a commencé la vague (qui ne se dément pas) des curés africains. Et la nouvelle tendance est une arrivée croissante de religieux vietnamiens. En France, l'Eglise catholique a donc, elle aussi, ses «travailleurs détachés». Prêtres étudiants qui viennent terminer leur cursus ou curés officiellement détachés de leur diocèse (les fidei donum en latin) accomplissent des missions temporaires de trois ou six ans, et comblent le manque récurrent de curés français. Un déficit d'effectifs provoqué par la chute drastique des vocations dans notre pays.
Ces prêtres étrangers seraient, selon les chiffres de la Conférence des évêques de France (CEF), environ 1 800 dans les paroisses de l'Hexagone, soit quasiment un prêtre en activité sur six. «Dans les années à venir, la proportion devrait encore augmenter», relève le père Michel Fournier, directeur adjoint de la CEF chargé de leur accueil.
Disparate. Les religieux français se raréfient à grande vitesse. En 2007, ils étaient encore environ 20 000 en exercice, un chiffre qui s'est quasiment réduit de 40 % en une dizaine d'années. La relève se fait attendre : on compte à peine une centaine d'ordinations par an.
Dans l'Hexagone, la présence de prêtres étrangers est très disparate et varie selon les diocèses.
Dans l'Essonne, ils représentent 40 % des curés et, à l'autre bout du spectre, Dijon en compte seulement 5 %. Les grandes villes universitaires ou celles qui abritent des facultés de théologie catholiques peuvent, elles, tabler plus facilement sur le renfort des prêtres étudiants.
(…)
Lors de l'assemblée générale de la Conférence des évêques de France, en mars, ils devraient adopter, une charte pour fixer des règles communes sur cette question. «Il ne faudrait pas déshabiller Pierre pour habiller Paul», explique, dans un langage biblique et imagé, Michel Fournier. En clair, attirer ici des religieux étrangers, surtout de pays africains, organise une sorte de fuite des cerveaux au détriment des Etats d'origine... L'aile gauche de l'Eglise catholique voit dans cette pénurie de curés français une opportunité. Pour certains, la baisse des effectifs pourrait même être une bénédiction : elle aiderait à casser la culture très cléricale (vilipendée aussi par le pape François) d'une institution où la figure du prêtre demeure centrale. Cette tendance du catholicisme préférerait que d'autres alternatives soient mises en œuvre, comme l'ordination d'hommes mariés, voire (pour les plus audacieux ou les plus utopiques) celle de femmes... »
Dans l’article « L’identité catholique française en tension » (Esprit, 2017/3 (Mars-Avril), p. 19-23consultable via la base de données cairn disponible dans les bibliothèques municipales de Lyon, https://www.cairn.info/revue-esprit-2017-3-page-19.htm), Yann Raison du Cleuziou rapporte que « L’abîme croissant entre le catholicisme « de toujours » et la réalité de l’Église de France devient frappant. Les églises campagnardes qui ponctuent l’horizon français et structurent l’imaginaire national sont de plus en plus souvent fermées.On compte aujourd’hui 1,8 % de pratiquants hebdomadaires dans la population française. C’est pourtant la norme canonique… Et quand les églises sont ouvertes, un dimanche sur quatre par rotation, il n’est plus rare d’y entendre dire la messe par un prêtre étranger ou d’origine étrangère. En mars 2015, 1 800 prêtres étrangers étaient au service des diocèses français, soit environ un tiers des prêtres de moins de 75 ans. Auxquels s’ajoutent près de 400 prêtres d’origine étrangère en cours d’études. Cette main-d’œuvre étrangère, venue d’Afrique mais aussi d’Inde ou du Vietnam, vient pallier l’insuffisance du recrutement sacerdotal français (79 prêtres diocésains ont été ordonnés en France en 2016) . Selon une enquête du magazine Jeune Afrique, elle est bien accueillie. Alors que les univers politiques et télévisuels sont parfois critiqués pour leur faible reflet de la « diversité » française, le chœur des églises est souvent coloré… ;’
Enfin, sur eglise.catholique.fr vous trouverez toutes les statistiques concernant l’Eglise dont les chiffres depuis 1995 jusqu'à 2016 des prêtres, religieuses ou religieux étrangers venant étudier ou exercer leur mission pastorale en France. En 2016 on compte donc :
Prêtres venant d’ailleurs en mission pastorale en France (diocésains et religieux) : 1800
dont prêtres étudiants (en général temps partiel consacré à une activité pastorale) : 400(2)
Religieuses étrangères impliquées dans la pastorale en France : 4000
Bernadette Sauvaget consacre un article « Des pères par delà les mers pour sauver les églises » à ce sujet dans le journal Libération en date du vendredi 27 janvier 2017 :
Confrontés à une crise des vocations, les responsables catholiques font venir en mission temporaire dans l'Hexagone des prêtres étrangers.
D'abord, il y a eu les prêtres polonais aux alentours des années 90. Puis, dix ans plus tard, a commencé la vague (qui ne se dément pas) des curés africains. Et la nouvelle tendance est une arrivée croissante de religieux vietnamiens. En France, l'Eglise catholique a donc, elle aussi, ses «travailleurs détachés». Prêtres étudiants qui viennent terminer leur cursus ou curés officiellement détachés de leur diocèse (les fidei donum en latin) accomplissent des missions temporaires de trois ou six ans, et comblent le manque récurrent de curés français. Un déficit d'effectifs provoqué par la chute drastique des vocations dans notre pays.
Disparate. Les religieux français se raréfient à grande vitesse. En 2007, ils étaient encore environ 20 000 en exercice, un chiffre qui s'est quasiment réduit de 40 % en une dizaine d'années.
Dans l'Hexagone, la présence de prêtres étrangers est très disparate et varie selon les diocèses.
Dans l'Essonne, ils représentent 40 % des curés et, à l'autre bout du spectre, Dijon en compte seulement 5 %. Les grandes villes universitaires ou celles qui abritent des facultés de théologie catholiques peuvent, elles, tabler plus facilement sur le renfort des prêtres étudiants.
(…)
Lors de l'assemblée générale de la Conférence des évêques de France, en mars, ils devraient adopter, une charte pour fixer des règles communes sur cette question. «Il ne faudrait pas déshabiller Pierre pour habiller Paul», explique, dans un langage biblique et imagé, Michel Fournier. En clair, attirer ici des religieux étrangers, surtout de pays africains, organise une sorte de fuite des cerveaux au détriment des Etats d'origine... L'aile gauche de l'Eglise catholique voit dans cette pénurie de curés français une opportunité. Pour certains, la baisse des effectifs pourrait même être une bénédiction : elle aiderait à casser la culture très cléricale (vilipendée aussi par le pape François) d'une institution où la figure du prêtre demeure centrale. Cette tendance du catholicisme préférerait que d'autres alternatives soient mises en œuvre, comme l'ordination d'hommes mariés, voire (pour les plus audacieux ou les plus utopiques) celle de femmes... »
Dans l’article « L’identité catholique française en tension » (Esprit, 2017/3 (Mars-Avril), p. 19-23consultable via la base de données cairn disponible dans les bibliothèques municipales de Lyon, https://www.cairn.info/revue-esprit-2017-3-page-19.htm), Yann Raison du Cleuziou rapporte que « L’abîme croissant entre le catholicisme « de toujours » et la réalité de l’Église de France devient frappant. Les églises campagnardes qui ponctuent l’horizon français et structurent l’imaginaire national sont de plus en plus souvent fermées.
Enfin, sur eglise.catholique.fr vous trouverez toutes les statistiques concernant l’Eglise dont les chiffres depuis 1995 jusqu'à 2016 des prêtres, religieuses ou religieux étrangers venant étudier ou exercer leur mission pastorale en France. En 2016 on compte donc :
Prêtres venant d’ailleurs en mission pastorale en France (diocésains et religieux) : 1800
dont prêtres étudiants (en général temps partiel consacré à une activité pastorale) : 400(2)
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