Question d'origine :
Bonjour,
En supposant que la température du corps soit de 37,0°C pile, pourquoi avons-nous chaud lorsqu'il fait 30 degrés dehors ?
La logique voudrait que notre peau/corps ait froid jusqu'à atteindre une température similaire, or, la plupart des humains ressentent une sensation de chaleur dès que les températures dépassent 25°C.
De la même façon, savez-vous pourquoi notre corps peut supporter des températures froides très éloignées de la sienne quand il lui est impossible de faire la même chose pour les températures chaudes ?
(Un exemple : il est possible de vivre presque nu lorsqu'il fait 15 degrés -ce qui est 22 degrés sous la température corporelle- sans risquer sa vie, alors qu'il est presque impossible pour un humain de vivre à 59°C -22 degrés de plus donc- sans des conséquences rapides et directes sur sa santé.)
Merci d'avance !
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 11/04/2019 à 13h35
Bonjour,
Pour débuter, nous vous proposons de lire Dominique Rose, neurophysiologiste, chargé de recherches à l’INSERM (en retraite depuis 2014) qui répond à la question Coment le corps humain ressent-il la température sur le site Planet-vie. Extrait :
La sensibilité thermique correspond schématiquement à deux qualités : la sensibilité au froid et au chaud. Ces sensations dépendent essentiellement de la situation dans laquelle se trouve le sujet quelques instants avant la stimulation : plonger dans une piscine, dont l’eau est maintenue à 25 °C, entraîne une sensation de chaud l’hiver (température extérieure : 10 °C) et de froid l’été (température extérieure : 30 °C).
La sensation qui accompagne les changements de température dépend :
• De la température cutanée initiale.
Pour des températures cutanées basses (28 °C), le seuil de sensation au chaud (1 °C) est élevé et celui au froid (0.2 °C) est bas. Si la température cutanée initiale augmente, le seuil au chaud diminue et le seuil au froid augmente. En fonction des conditions initiales, et pour une même température cutanée finale (32,5 °C), le réchauffement de la peau de 32 à 32,5 °C amène une sensation de chaud, le refroidissement de la peau de 33 à 32,5 °C amène une sensation de froid.
• De la vitesse de changement de température.
La sensation de froid ou de chaud apparaît à condition que les variations de température soient au moins de 6 °C par minute. Si la variation de température est plus lente, l’écart thermique peut devenir très important avant que nous ne ressentions un changement de température.
• De la surface stimulée.
La sensibilité thermique augmente avec la surface stimulée.
Nous vous proposons ensuite de comprendre le mécanisme de la Thermorégulation tel qu’expliqué par Agnès Sommet sur le site « Biologie de la peau » de Michel Demarchez.
Pour mieux comprendre les mécanismes intervenant dans le maintien d’une température corporelle constante chez l’homme, nous pouvons utiliser un modèle bi-compartimental comportant :
-* un noyau central constitué des organes thoraciques, des viscères abdominaux, du système nerveux central et des muscles squelettiques
-* une enveloppe périphérique représentée par la peau et le tissu sous-cutané.
Comme nous l’avons vu,
Plus loin, l’article explique
Dans cette situation, les réactions compensatrices observées sont les mêmes que celles survenant au cours de l’exercice physique : vasodilatation cutanée et sudation (Barrow et Clark, 1998).
6.2.1. Adaptations sanguines et circulatoires
Dans un premier temps, la vasodilatation cutanée s’accompagne d’une augmentation du débit cardiaque avec diminution de la pression diastolique. Selon l’importance des pertes d’eau et de sel liées à une déshydratation, peuvent survenir secondairement une diminution du volume plasmatique, du débit cardiaque et du débit sanguin cutané. Ceci conduit à une diminution voire un arrêt de la sécrétion de sueur, conduisant à une augmentation dangereuse de la température corporelle.
6.2.2. Sudation
Elle résulte d’une augmentation concomitante de la température interne et de la température cutanée. Elle doit être respectée pour être efficace, puisqu’elle s’avère le seul mécanisme thermorégulateur mis en jeu lorsque la température externe dépasse la température corporelle.
6.2.3. Crampes de chaleur
Elles résultent des pertes de sodium et de chlore secondaires à la transpiration. Si ces pertes persistent, ne sont pas compensées, et s’accompagnent d’une température élevée pour une durée longue, peut apparaitre un syndrome d’épuisement.
6.2.4. Acclimatation
Lors d’une exposition prolongée à la chaleur, la sécrétion des glandes sudoripares s’épuise. Cette diminution de la quantité de sueur s’accompagne d’une augmentation de sa concentration en sodium et en chlore (proche des concentrations plasmatiques).
Cependant, après plusieurs expositions de courte durée à une ambiance chaude, des réactions d’adaptation apparaissent :
-* la sudation survient pour des températures centrales moins élevées
-* la concentration de la sueur en sodium et en chlore diminue.
A lire également pour en savoir plus,
Une précédente réponse au Guichet du savoir :
- la température du corps humain
Les réponses d’experts contactés par la Radio Télévision Suisse aux questions suivantes :
- A quelle température extérieure notre corps peut-il résister ?
- Est-il dangereux pour le corps humain de passer d’une température de -15°c à 30°c en un peu plus d’une heure ?
Bien cordialement
L’équipe Cap’Culture Santé.
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