Question d'origine :
Bonjour,
J'ai déjà profiter de vos services avec un retour extraordinaire et copieux. Je reviens donc.
Ma recherche concerne les documents sur la GDA et la PMA et les liens avec l'ADN. J'avoue avoir tenté des recherches et n'avoir pas trouvé.
Je fais appel à vous et à vos doigts miraculeux.
bien cordialement.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 08/04/2019 à 14h39
Bonjour,
Nous ne sommes pas certaines d'avoir bien compris votre question et son contexte.
Peut-être vous demandez-vous si une mère porteuse transfère un peu de son ADN lors de la gestation pour autrui ?
Un article du magazine Le Nouvel Obs tente d'y répondre :
Quand une femme porte un embryon qui n’est pas le sien, que lui transmet-elle ?
[...]
Certes,celle qui donne vie à un enfant fabriqué avec les gamètes d’une autre ne transmet pas son patrimoine génétique. Mais durant ces mois, il se passe des échanges et des interactions qui seront déterminants.
Que la mère porte un embryon issu de ses ovules ou pas, pour l’embryon en question, durant la grossesse, cela ne fait pas de différence, constate Laurent Salomon, gynécologue obstétricien à l’hôpital Necker. Le placenta – un acteur clé dans notre sujet – fonctionne de la même manière.
Concrètement, au niveau de ce placenta, les racines fœtales trempent dans le sang maternel. Les échanges y sont « très intenses ». Des substances peuvent passer : à travers les membranes pour les plus petites, par un « transporteur » naturel pour les autres, ou par les cellules de la barrière, voire au travers de la barrière si celle-ci est abîmée. Enfin, certaines substances entrent directement par le vagin et le col de l’utérus.
Du côté des substances sympathiques qui peuvent passer, on recense :
- les nutriments (sucres, etc.) qui apportent de l’énergie ;
- l’oxygène ;
- la plupart des anticorps, qui vont persister pendant plusieurs semaines après la naissance, le temps que l’enfant développe les siens pour se défendre en cas de maladie.
Du côté des substances qui peuvent être nocives, on compte :
- les toxiques, en particulier les drogues, l’alcool, le tabac ;
- les substances infectieuses : certains virus, bactéries, parasites ;
- certains produits utilisés pour les examens médicaux ;
- certains médicaments (ce qui peut avoir un impact positif, d’ailleurs : pour soigner un fœtus malade, il est possible de donner un médicament à la mère... qui lui fera suivre).
Bref, c’est un peu l’auberge espagnole. Ce qui fait dire à Laurent Salomon que la grossesse « est une greffe qui fonctionne parfaitement ». Le corps de la mère accepte des éléments étrangers (les antigènes du père, comme les ovocytes d’une autre femme). Il est « immunotolérant ». Ce qui est rare. « Et on ne sait toujours pas exactement comment l’expliquer.
[...]
Les gènes ne passent pas par le ventre
Génétiquement, la mère porteuse « ne transmet rien, sauf scoop à venir », répond Stanislas Lyonnet, professeur de génétique à l’université Paris-Descartes :
« Le patrimoine génétique de l’embryon est déterminé à la conception. Quand l’embryon s’implante dans l’utérus, il a tout ce qu’on peut imaginer de patrimoine génétique. Le contact avec l’utérus maternel n’a pas d’influence. »
Pendant la grossesse, le génome connaît certes des transformations, mais celles-ci ne viennent pas des échanges « materno-fœtaux », comme on dit. Lors des divisions cellulaires, les erreurs de recopiage sont « archibanales », tout simplement.
L’environnement n’a donc pas d’influence sur les gènes de l’embryon. En revanche, il peut en avoir sur la manière dont ceux-ci « s’expriment ».
Pour se faire comprendre, Stanislas Lyonnet propose une comparaison : le génome est comme un clavier, toujours le même, mais il peut servir à jouer différentes partitions. En fonction de ce que mange la mère porteuse, de ce qu’elle boit, voire de ce qu’elle vit :
« Le génome de l’enfant porté par la mère va être soumis à une situation nutritionnelle – en particulier, l’afflux d’acides aminés et de sucres – qui va faire s’exprimer certains gènes et en verrouiller d’autres. »
Après la naissance, exposé à une nutrition différente, l’enfant va exprimer d’autres gènes en réponse, par exemple, à des apports caloriques plus riches en acides gras.
Cette régulation génétique se déroule sans aucun changement de la séquence de l’ADN, mais avec des modifications « épigénétiques », réversibles, souvent temporaires.
Des caractéristiques transmises sans l’ADN
Jusqu’à récemment, les généticiens en restaient là. C’était même le dogme : il existe une frontière totalement étanche entre le patrimoine génétique et l’environnement maternel.
Le dogme est pourtant en train de se fissurer, poursuit Stanislas Lyonnet. Une étude a notamment été menée aux Pays-Bas sur les descendants de femmes qui avaient subi des famines à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les résultats se sont révélés étonnants :
- les filles de ces femmes ont connu des retards de développement fœtal – en taille et en poids –, ce qui correspond à ce que nous savions : leurs gènes se sont exprimés de cette manière en réaction à l’environnement ;
- mais – et c’est là la découverte – leurs propres enfants ont subi eux aussi un retard de développement fœtal plus important que la moyenne.
Comme si la modification de l’expression des gènes pouvait se transmettre, remarque Stanislas Lyonnet. « Sans s’inscrire dans le génome » : il existerait des caractères qui ne seraient pas « héritables par l’ADN » mais seraient transmissibles quand même. Lesquels ? Comment ? Les recherches ne font que commencer.
source : Ce que transmet une femme à un embryon qui n’est pas le sien / Elsa Fayner
Quant aux risques encourus lors d'une PMA, voici ce que nous dit l'INSERM :
" des études de cohorte, conduites en France et à l’étranger, portent sur le suivi des enfants issus d’une AMP. L’objectif est de savoir si ces techniques n’entrainent pas de sur-risques de malformations ou de maladies chez ces enfants. Le fait de manipuler les gamètes et les embryons in vitro entraine un stress cellulaire et des modifications épigénétiques sur l’ADN. A ce jour, ce phénomène n’a été corrélé à aucun sur-risque . Plusieurs études ont notamment porté sur le risque de cancer chez les enfants conçus avec AMP et les résultats sont, à ce jour, plutôt rassurants. Les experts étudient néanmoins de près l’incidence des maladies épigénétiques chez les enfants issus d’AMP, comme le syndrome de Beckwith-Wiedemann ou celui d’Angelman qui se manifeste entre autre par un déficit mental. "
Pour aller plus loin :
- Le secret du compactage de l’ADN dans les spermatozoïdes / Futura santé
- La gestation pour autrui / Académie nationale de médecine
- La procréation médicalement assistée / Aurélie Coulon, Nicolas Vulliemoz
Si nous n'avons pas répondu à vos interrogations, n'hésitez pas à nous reposer une question en précisant davantage votre demande.
Bonne journée.
Nous ne sommes pas certaines d'avoir bien compris votre question et son contexte.
Peut-être vous demandez-vous si une mère porteuse transfère un peu de son ADN lors de la gestation pour autrui ?
Un article du magazine Le Nouvel Obs tente d'y répondre :
Quand une femme porte un embryon qui n’est pas le sien, que lui transmet-elle ?
[...]
Certes,
Que la mère porte un embryon issu de ses ovules ou pas, pour l’embryon en question, durant la grossesse, cela ne fait pas de différence, constate Laurent Salomon, gynécologue obstétricien à l’hôpital Necker. Le placenta – un acteur clé dans notre sujet – fonctionne de la même manière.
Concrètement, au niveau de ce placenta, les racines fœtales trempent dans le sang maternel. Les échanges y sont « très intenses ». Des substances peuvent passer : à travers les membranes pour les plus petites, par un « transporteur » naturel pour les autres, ou par les cellules de la barrière, voire au travers de la barrière si celle-ci est abîmée. Enfin, certaines substances entrent directement par le vagin et le col de l’utérus.
Du côté des substances sympathiques qui peuvent passer, on recense :
- les nutriments (sucres, etc.) qui apportent de l’énergie ;
- l’oxygène ;
- la plupart des anticorps, qui vont persister pendant plusieurs semaines après la naissance, le temps que l’enfant développe les siens pour se défendre en cas de maladie.
Du côté des substances qui peuvent être nocives, on compte :
- les toxiques, en particulier les drogues, l’alcool, le tabac ;
- les substances infectieuses : certains virus, bactéries, parasites ;
- certains produits utilisés pour les examens médicaux ;
- certains médicaments (ce qui peut avoir un impact positif, d’ailleurs : pour soigner un fœtus malade, il est possible de donner un médicament à la mère... qui lui fera suivre).
Bref, c’est un peu l’auberge espagnole. Ce qui fait dire à Laurent Salomon que la grossesse « est une greffe qui fonctionne parfaitement ». Le corps de la mère accepte des éléments étrangers (les antigènes du père, comme les ovocytes d’une autre femme). Il est « immunotolérant ». Ce qui est rare. « Et on ne sait toujours pas exactement comment l’expliquer.
[...]
Génétiquement, la mère porteuse « ne transmet rien, sauf scoop à venir », répond Stanislas Lyonnet, professeur de génétique à l’université Paris-Descartes :
« Le patrimoine génétique de l’embryon est déterminé à la conception. Quand l’embryon s’implante dans l’utérus, il a tout ce qu’on peut imaginer de patrimoine génétique. Le contact avec l’utérus maternel n’a pas d’influence. »
Pendant la grossesse, le génome connaît certes des transformations, mais celles-ci ne viennent pas des échanges « materno-fœtaux », comme on dit. Lors des divisions cellulaires, les erreurs de recopiage sont « archibanales », tout simplement.
Pour se faire comprendre, Stanislas Lyonnet propose une comparaison : le génome est comme un clavier, toujours le même, mais il peut servir à jouer différentes partitions. En fonction de ce que mange la mère porteuse, de ce qu’elle boit, voire de ce qu’elle vit :
« Le génome de l’enfant porté par la mère va être soumis à une situation nutritionnelle – en particulier, l’afflux d’acides aminés et de sucres – qui va faire s’exprimer certains gènes et en verrouiller d’autres. »
Après la naissance, exposé à une nutrition différente, l’enfant va exprimer d’autres gènes en réponse, par exemple, à des apports caloriques plus riches en acides gras.
Des caractéristiques transmises sans l’ADN
Jusqu’à récemment, les généticiens en restaient là. C’était même le dogme : il existe une frontière totalement étanche entre le patrimoine génétique et l’environnement maternel.
Le dogme est pourtant en train de se fissurer, poursuit Stanislas Lyonnet. Une étude a notamment été menée aux Pays-Bas sur les descendants de femmes qui avaient subi des famines à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les résultats se sont révélés étonnants :
- les filles de ces femmes ont connu des retards de développement fœtal – en taille et en poids –, ce qui correspond à ce que nous savions : leurs gènes se sont exprimés de cette manière en réaction à l’environnement ;
- mais – et c’est là la découverte – leurs propres enfants ont subi eux aussi un retard de développement fœtal plus important que la moyenne.
Comme si la modification de l’expression des gènes pouvait se transmettre, remarque Stanislas Lyonnet. « Sans s’inscrire dans le génome » : il existerait des caractères qui ne seraient pas « héritables par l’ADN » mais seraient transmissibles quand même. Lesquels ? Comment ? Les recherches ne font que commencer.
source : Ce que transmet une femme à un embryon qui n’est pas le sien / Elsa Fayner
Quant aux risques encourus lors d'une PMA, voici ce que nous dit l'INSERM :
" des études de cohorte, conduites en France et à l’étranger, portent sur le suivi des enfants issus d’une AMP.
Pour aller plus loin :
- Le secret du compactage de l’ADN dans les spermatozoïdes / Futura santé
- La gestation pour autrui / Académie nationale de médecine
- La procréation médicalement assistée / Aurélie Coulon, Nicolas Vulliemoz
Si nous n'avons pas répondu à vos interrogations, n'hésitez pas à nous reposer une question en précisant davantage votre demande.
Bonne journée.
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