Question d'origine :
Bonsoir,
Pourquoi les bouchons en liège sont-ils de moins en moins utilisés en France ?
Je vous remercie.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 08/04/2019 à 08h51
Bonjour,
On trouve sur le site de l’Autorité des marchés financiers (amf-France.org) le rapport d’activités annuel 2017-2018 de l’entrepriseOeneo , leader français et n°2 mondial du bouchon de bouteilles de vins et spiritueux. Voici ce que dit le document sur la situation du bouchon en liège :
« Le marché des bouteilles verres 75 cl vins tranquilles est estimé à 18 milliards (11 milliards en liège , 5 milliards en capsules à vis et 2 milliards en bouchons synthétiques) (sources internes) auxquels il convient de rajouter 3 milliards de vins effervescents et 300 millions de spiritueux utilisant des bouchons à tête dont le corps est en liège. […]
Si l’usage des solutions de bouchage en liège est ancré dans la tradition, les solutions alternatives se sont développées en raison des problèmes récurrents du liège liés à la variabilité de ses propriétés mécaniques et à la pollution par des molécules volatiles conférant le goût de bouchon au vin. Dès lors, les solutions en plastique et en métal ont trouvé un terrain de croissance notamment sur le segment des vins entrée de gamme.Le liège reste toutefois la solution adoptée sur des vins de qualité supérieure pour des questions de tradition et d’image. »
Une question d’image qui reste sensible pour les amateurs de vin. A cet égard, la virulence des rédacteurs du site vinsdumonde.blog lorsqu’ils abordent les matériaux synthétiques, est symptomatique :
« En allant un peu plus loin dans le bas de gamme, les bouchons synthétiques touchent le fond. S’ils prétendent imiter le bouchon de liège par leur forme, en espérant que le consommateur n’y verra que du feu, ils sont en fait fabriqués à base d’un dérivé de pétrole. Côté glamour, on a vu mieux ! »
Tout en concédant pourtant :
« Paradoxalement, leur qualité organoleptique est relativement bonne. Ces bouchons assurent une étanchéité totale et donc une absence de déviation des vins qu’ils obturent. »
Car si la filière des bouchonniers a développé des bouchons en matières synthétiques, c’est parce que les bouchons en liège naturel présente des inconvénients… naturels. Fabriqués à base de matière vivante, ils sont susceptibles de subir des attaques bactériennes :
« En cause, les bouchons issus du chêne liège, essentiellement produit au Portugal ou en Espagne, avec quelques petites productions en France.
5 à 8 % des bouteilles distribuées ont connu ce problème deTCA , de Trichloroanisole ou goût de bouchon . Ces TCA sont synthétisés à partir des chlorophénols sous l’action de moisissures. Ces chlorophénols sont formés à partir du chlore qui peut provenir des écorces d’arbres polluées par des insecticides, de l’air ou des produits chlorés utilisés dans les chais. »
(Source : francetvinfo.fr)
Selon le même reportage, le développement des bouchons à base d’autres matières est directement lié à ce problème de « goût de bouchon » :
« Le concurrent belge, sité juste en face sur le salon Vinitech, Vinventions a aussi une palette de solutions avec notamment des bouchons normacorc, issus de cannes à sucre, mais aussi des bouchons synthétiques « Syntek » et des capsules à vis en aluminium.
« On utilise nous des matières qui sont sourcées à partir de la canne à sucre, qui nous permettent de développer des plantcorc », explique Stéphane Vidal vice-président de Vinventions France. « On peut utiliser les mêmes matériaux issus de la matière fossile, du pétrole, dans ce cas les mêmes performances mais avec une empreinte carbone plus importante. On peut aussi revenir sur la matière liège, dans ce cas-là on va utiliser plutôt des granulés, c’est plus facile de nettoyer des granulés (…) ensuite il reste la solution des capsules à vis, à visser sur une bouteille. »
Et pourtant, le liège semble avoir encore de beaux jours devant lui, car les bouchonniers traditionnels ont développé des parades contre les TCA :
« DIAM, l’un des leaders sur le marchés des bouchons a mis au point un procédé de désaromatisation du liège pour ainsi le neutraliser. « On traite le bouchon au CO2 à l’état supercritique, c’est comme quand vous buvez un café décaféïné, le café on le passe au CO2 supercritique pour enlever la caféïne, nous on fait la même chose pour enlever cette fameuse molécule le TCA qui en fait est le goût d bouchon donc on l’élimine et on peut garantir chaque bouteille dans le monde, » m’explique Bruno de Saizieu, directeur commercial marketing DIAM bouchage. DIAM s’engageant même sur 30 ans avec certains de leurs bouchons, car la gamme a de 60 à 600 € pour 1000 bouchons vendus. DIAM vend actuellement 1 milliard 800000 bouchons pour des vins tranquilles. 160 millions d’euros de chiffre d’affaire. »
Et de fait, le site de La revue du vin suggère que les bons chiffres 2018 d’Oeneo ne faisaient que confirmer la tendance de l’exercice 2016-2017, puisque « l'activité bouchage, qui représentait déjà une part importante de l'activité, a particulièrement brillé,augmentant de 24,3% sur l'année (+9,8% sur le trimestre). »
"La division bouchage a continué de bénéficier de la croissance régulière des ventes de la gamme Diam (un bouchon en liège technique ou en liège naturel sans goût de bouchon) dans le monde entier", indique le groupe dans un communiqué.
"Cette dynamique de croissance, associée à la consolidation sur 12 mois de Piedade (la société d'origine portugaise intégrée dans le groupe), ont permis au groupe d'atteindre un nouveau record de vente avec plus de 2,2 milliards de bouchons commercialisés sur l'exercice", se félicite Oeneo, qui "renforce ainsi sa position de numéro 2 du marché des bouchons en liège". »
(Source : larvf.com)
Il faut préciser que cet amour du liège est une spécificité française, puisque selon lsa-conso.fr, «La France est le premier marché mondial pour les bouchons en liège naturel (77% des bouteilles sont bouchées avec des bouchons de liège) et l’un des 7 pays producteurs historiques de liège. D’après l’Institut Méditerranéen du liège, les forêts de chênes lièges en France représentent aujourd’hui environ 97 000 hectares, soit 0,6% des forêts françaises pour une récolte de 1 900 tonnes de liège chaque année. »
Bonne journée.
On trouve sur le site de l’Autorité des marchés financiers (amf-France.org) le rapport d’activités annuel 2017-2018 de l’entreprise
« Le marché des bouteilles verres 75 cl vins tranquilles est estimé à 18 milliards (
Si l’usage des solutions de bouchage en liège est ancré dans la tradition, les solutions alternatives se sont développées en raison des problèmes récurrents du liège liés à la variabilité de ses propriétés mécaniques et à la pollution par des molécules volatiles conférant le goût de bouchon au vin. Dès lors, les solutions en plastique et en métal ont trouvé un terrain de croissance notamment sur le segment des vins entrée de gamme.
Une question d’image qui reste sensible pour les amateurs de vin. A cet égard, la virulence des rédacteurs du site vinsdumonde.blog lorsqu’ils abordent les matériaux synthétiques, est symptomatique :
« En allant un peu plus loin dans le bas de gamme, les bouchons synthétiques touchent le fond. S’ils prétendent imiter le bouchon de liège par leur forme, en espérant que le consommateur n’y verra que du feu, ils sont en fait fabriqués à base d’un dérivé de pétrole. Côté glamour, on a vu mieux ! »
Tout en concédant pourtant :
« Paradoxalement, leur qualité organoleptique est relativement bonne. Ces bouchons assurent une étanchéité totale et donc une absence de déviation des vins qu’ils obturent. »
Car si la filière des bouchonniers a développé des bouchons en matières synthétiques, c’est parce que les bouchons en liège naturel présente des inconvénients… naturels. Fabriqués à base de matière vivante, ils sont susceptibles de subir des attaques bactériennes :
« En cause, les bouchons issus du chêne liège, essentiellement produit au Portugal ou en Espagne, avec quelques petites productions en France.
5 à 8 % des bouteilles distribuées ont connu ce problème de
(Source : francetvinfo.fr)
Selon le même reportage, le développement des bouchons à base d’autres matières est directement lié à ce problème de « goût de bouchon » :
« Le concurrent belge, sité juste en face sur le salon Vinitech, Vinventions a aussi une palette de solutions avec notamment des bouchons normacorc, issus de cannes à sucre, mais aussi des bouchons synthétiques « Syntek » et des capsules à vis en aluminium.
« On utilise nous des matières qui sont sourcées à partir de la canne à sucre, qui nous permettent de développer des plantcorc », explique Stéphane Vidal vice-président de Vinventions France. « On peut utiliser les mêmes matériaux issus de la matière fossile, du pétrole, dans ce cas les mêmes performances mais avec une empreinte carbone plus importante. On peut aussi revenir sur la matière liège, dans ce cas-là on va utiliser plutôt des granulés, c’est plus facile de nettoyer des granulés (…) ensuite il reste la solution des capsules à vis, à visser sur une bouteille. »
Et pourtant, le liège semble avoir encore de beaux jours devant lui, car les bouchonniers traditionnels ont développé des parades contre les TCA :
« DIAM, l’un des leaders sur le marchés des bouchons a mis au point un procédé de désaromatisation du liège pour ainsi le neutraliser. « On traite le bouchon au CO2 à l’état supercritique, c’est comme quand vous buvez un café décaféïné, le café on le passe au CO2 supercritique pour enlever la caféïne, nous on fait la même chose pour enlever cette fameuse molécule le TCA qui en fait est le goût d bouchon donc on l’élimine et on peut garantir chaque bouteille dans le monde, » m’explique Bruno de Saizieu, directeur commercial marketing DIAM bouchage. DIAM s’engageant même sur 30 ans avec certains de leurs bouchons, car la gamme a de 60 à 600 € pour 1000 bouchons vendus. DIAM vend actuellement 1 milliard 800000 bouchons pour des vins tranquilles. 160 millions d’euros de chiffre d’affaire. »
Et de fait, le site de La revue du vin suggère que les bons chiffres 2018 d’Oeneo ne faisaient que confirmer la tendance de l’exercice 2016-2017, puisque « l'activité bouchage, qui représentait déjà une part importante de l'activité, a particulièrement brillé,
"La division bouchage a continué de bénéficier de la croissance régulière des ventes de la gamme Diam (un bouchon en liège technique ou en liège naturel sans goût de bouchon) dans le monde entier", indique le groupe dans un communiqué.
"Cette dynamique de croissance, associée à la consolidation sur 12 mois de Piedade (la société d'origine portugaise intégrée dans le groupe), ont permis au groupe d'atteindre un nouveau record de vente avec plus de 2,2 milliards de bouchons commercialisés sur l'exercice", se félicite Oeneo, qui "renforce ainsi sa position de numéro 2 du marché des bouchons en liège". »
(Source : larvf.com)
Il faut préciser que cet amour du liège est une spécificité française, puisque selon lsa-conso.fr, «
Bonne journée.
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