Date d'anniversaire secrète
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 04/04/2019 à 06h58
206 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Dans la revue L'Elephant de janvier 2019, page 30, Barbara Cassin rapporte qu'au Mali, la date d'anniversaire d'une personne est une donnée assez intime, qu'on ne partage pas avec n'importe qui. J'aimerais en savoir plus sur ce phénomène (peut-on parler de tabou ? Je ne suis pas sûr) Je ne trouve rien là-dessus sur les moteurs de recherche... faute des bons mots-clés certainement.
Je vous remercie d'avance. C'est toujours aussi merveilleux de vous lire !
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 05/04/2019 à 09h56
Bonjour,
Voici les propos tenus par Barbara Cassin dans l’entretien publié dans L’Eléphant :
« Les Maliens par exemple ne donnent pas facilement leur date de naissance. Les employés de l'état civil d’Aubervilliers ne comprenaient pas vraiment pourquoi ils étaient si nombreux à être néné un « 31 décembre » ou un "1er janvier". En soninké, on dit quelque chose comme "né vers". Pour certains, donner sa date de naissance,c’est donner une information qui est une part de soi, un pouvoir que l’on peut exercer sur vous . Même faire la partition "nom/ prénom" ne va pas de soi. Il faut donc reconstruire un cadre linguistique et culturel qui tienne réellement compte de la personne en face. »
Source : Le grand témoin : Barbara Cassin : "La langue maternelle, c'est une manière d'appréhender le monde."
C’est plutôt dans le domaine de la magie que se situerait l’explication :
«La date de naissance d’un individu, en particulier son jour de naissance, est une information à ne pas divulguer car elle constitue le point d’ancrage possible de pratiques magiques malveillantes . Si aujourd’hui la publicité donnée à la date de naissance dans le calendrier civil, à travers ses usages scolaires et administratifs, rend ces précautions caduques, le détail des circonstances de la naissance reste crucial pour un individu. »
Source : Pages choisies. Ethnographie du cahier personnel d’unagriculteur malien, Aïssatou Mbodj-Pouye
(voir aussi de la même auteure : Le fil de l'écrit: Une anthropologie de l'alphabétisation au Mali)
Malheureusement les recherches que nous avons menées ne nous ont pas permis de trouver plus d’informations sur le sujet.
Pour aller plus loin :
- Mali, Amzat Boukari-Yabara
- Regards sur les Dogon du Mali, sous la rédaction de R. Bedaux et J.D Van Der Waals
- Contes du pays malinké : Gambie, Guinée, Mali, Sénégal, Gérard Meyer
- Une histoire de Bamako, Sébastien Philippe
- Une histoire de Tombouctou, Tor A. Benjaminsen, Gunnvor Berge
Bonne journée.
Voici les propos tenus par Barbara Cassin dans l’entretien publié dans L’Eléphant :
« Les Maliens par exemple ne donnent pas facilement leur date de naissance. Les employés de l'état civil d’Aubervilliers ne comprenaient pas vraiment pourquoi ils étaient si nombreux à être néné un « 31 décembre » ou un "1er janvier". En soninké, on dit quelque chose comme "né vers". Pour certains, donner sa date de naissance,
Source : Le grand témoin : Barbara Cassin : "La langue maternelle, c'est une manière d'appréhender le monde."
C’est plutôt dans le domaine de la magie que se situerait l’explication :
«
Source : Pages choisies. Ethnographie du cahier personnel d’unagriculteur malien, Aïssatou Mbodj-Pouye
(voir aussi de la même auteure : Le fil de l'écrit: Une anthropologie de l'alphabétisation au Mali)
Malheureusement les recherches que nous avons menées ne nous ont pas permis de trouver plus d’informations sur le sujet.
- Mali, Amzat Boukari-Yabara
- Regards sur les Dogon du Mali, sous la rédaction de R. Bedaux et J.D Van Der Waals
- Contes du pays malinké : Gambie, Guinée, Mali, Sénégal, Gérard Meyer
- Une histoire de Bamako, Sébastien Philippe
- Une histoire de Tombouctou, Tor A. Benjaminsen, Gunnvor Berge
Bonne journée.
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