Question d'origine :
Bonjour
Pouvez vous me dire pourquoi dans un vilalge rural du Périgord il peut y avoir en 1836 9 militaires jeunes ' entre 22 et 25 ans ) recensés ? quel est l'évènement historique qui peut l'expliquer .On ne les retrouve pas 5 ans plus tard.
Merci
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 29/03/2019 à 11h28
Bonjour,
Que de jeunes militaires soient recensés en 1836 dans un village de Dordogne ne nous surprend pas vraiment puisqu’au XIXe sièclela conscription concerne les jeunes gens de 20 ans tirés au sort et incorporés pour 7 ans.
En effet, supprimée par Louis XVIII et remplacée par des « légions départementales » d’engagés volontaires trop peu nombreux, la conscription rebaptisée « appel » est rétablie par laLoi Gouvion Saint-Cyr du 18 mars 1818 corrigée par La loi Soult du 21 mars 1832 .
Voir aussi l’Histoire de l’armée française .
Sur le site desArchives de Dordogne on vous recommande de consulter le RÉPERTOIRE NUMÉRIQUE DE LA SÉRIE R, Affaires militaires et organismes du temps de guerre (période 1800-1940) dressé par Noël BECQUART, Directeur des Services d'Archives .
Vous pourrez y relever cette indication intéressante :
« Sur l'organisation militaire de la France et l'évolution de ses institutions en ce domaine, le lecteur se reportera avec fruit au très remarquable Répertoire numérique de la série R, publié à Troyes en 1970 pour les Archives de l'Aube par Gildas Bernard, qui fait le point sur la question et donne une abondante bibliographie. Rappelons seulement, pour la Dordogne, que Périgueux fut le siège d'une division militaire, la 20e, de 1791 à 1829 et de 1830 à 1835. Le département releva ensuite de Bordeaux puis des régions de Limoges, de Tours et à nouveau de Limoges. »
Comme vous semblez vous étonner de ne plus les voir mentionnés lors du recensement de 1841 en Dordogne 5 ans plus tard, peut-être convient-il d’orienter vos recherches également du côté des centres mentionnés dans ce document à la recherche d’autres affectations.
Pour repérer les évènements marquants du XIXe siècle vous pouvez consultercette chronologie . Il va sans dire que l’évènement historique majeur de cette époque est, bien sûr, la conquête de l’Algérie (1830-1847), et notamment la guerre contre l'émir Abdelkader et sa tentative de créer un État sur les ruines de la Régence d’Alger (de l’Empire ottoman), de 1836 à 1848.
Signalons aussi lacréation de la Légion étrangère en 1831 qui a elle aussi pu absorber de jeunes recrues pour ses entreprises militaires.
Par ailleurs comme le mentionne cet extrait duJournal de la Société de Statistique de 1880 la période débutant dans les années 30 du XIXe siècle correspond à une forte colonisation des terres agricoles algériennes. Un nombre considérable de continentaux sont attirés par cette manne qui conduit le général Clauzel à mettre en place un système de location de lots de colonisation de 4ha chacun :
« Les lettres de nos soldats avaient raconté les ressources du sol qu'il suffisait de gratter pour en faire jaillir des récoltes exubérantes ; les agriculteurs s'étaient émus et avaient voulu se rendre compte par eux-mêmes de toutes ces merveilles. Partis souvent avec une petite pacotille à la suite de nos colonnes expéditionnaires, ils s'arrêtaient avec elles pour repousser les incursions des Arabes; puis, séduits par la beauté du site, par la fécondité du sol, ils prenaient la pelle et la pioche, obtenaient la jouissance d'un lopin de terre, créaient un jardin, édifiaient une baraque avec les matériaux trouvés sur place, et lorsque plus tard la colonne marchait en avant, elle laissait derrière elle un village embryonnaire. Presque tous les premiers centres ont eu cette origine. »
Voir aussi cet article publié surPersée .
Peut-être vos jeunes, une fois démobilisés, ont-ils profité de cette aubaine pour s’installer sur ce nouveau territoire ? Mais ceci n’est qu’une autre hypothèse suggérée par votre phrase : « On ne les retrouve pas 5 ans plus tard ». Hypothèse plus souriante pour eux que celle de leur décès.
Pour aller plus loin dans vos recherches :
- Découvrir la carrière militaire d'un ancêtre
- Encyclopédie de la colonisation française sous la dir. d’Alain Ruscio.
- Histoire de la conscription.
- Valeur des recensements de la population française au XIXe siècle.
Bonnes lectures !
Que de jeunes militaires soient recensés en 1836 dans un village de Dordogne ne nous surprend pas vraiment puisqu’au XIXe siècle
En effet, supprimée par Louis XVIII et remplacée par des « légions départementales » d’engagés volontaires trop peu nombreux, la conscription rebaptisée « appel » est rétablie par la
Voir aussi l’
Sur le site des
Vous pourrez y relever cette indication intéressante :
« Sur l'organisation militaire de la France et l'évolution de ses institutions en ce domaine, le lecteur se reportera avec fruit au très remarquable Répertoire numérique de la série R, publié à Troyes en 1970 pour les Archives de l'Aube par Gildas Bernard, qui fait le point sur la question et donne une abondante bibliographie. Rappelons seulement, pour la Dordogne, que Périgueux fut le siège d'une division militaire, la 20e, de 1791 à 1829 et de 1830 à 1835. Le département releva ensuite de Bordeaux puis des régions de Limoges, de Tours et à nouveau de Limoges. »
Comme vous semblez vous étonner de ne plus les voir mentionnés lors du recensement de 1841 en Dordogne 5 ans plus tard, peut-être convient-il d’orienter vos recherches également du côté des centres mentionnés dans ce document à la recherche d’autres affectations.
Pour repérer les évènements marquants du XIXe siècle vous pouvez consulter
Signalons aussi la
Par ailleurs comme le mentionne cet extrait du
« Les lettres de nos soldats avaient raconté les ressources du sol qu'il suffisait de gratter pour en faire jaillir des récoltes exubérantes ; les agriculteurs s'étaient émus et avaient voulu se rendre compte par eux-mêmes de toutes ces merveilles. Partis souvent avec une petite pacotille à la suite de nos colonnes expéditionnaires, ils s'arrêtaient avec elles pour repousser les incursions des Arabes; puis, séduits par la beauté du site, par la fécondité du sol, ils prenaient la pelle et la pioche, obtenaient la jouissance d'un lopin de terre, créaient un jardin, édifiaient une baraque avec les matériaux trouvés sur place, et lorsque plus tard la colonne marchait en avant, elle laissait derrière elle un village embryonnaire. Presque tous les premiers centres ont eu cette origine. »
Voir aussi cet article publié sur
Peut-être vos jeunes, une fois démobilisés, ont-ils profité de cette aubaine pour s’installer sur ce nouveau territoire ? Mais ceci n’est qu’une autre hypothèse suggérée par votre phrase : « On ne les retrouve pas 5 ans plus tard ». Hypothèse plus souriante pour eux que celle de leur décès.
Pour aller plus loin dans vos recherches :
- Découvrir la carrière militaire d'un ancêtre
- Encyclopédie de la colonisation française sous la dir. d’Alain Ruscio.
- Histoire de la conscription.
- Valeur des recensements de la population française au XIXe siècle.
Bonnes lectures !
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