Question d'origine :
<< Jean Archimbaud, il demanda en 1653 un privilège au roi Louis XIV° pour la construction des machines et pompes pouvant servir à “l’élévation d’eau du fleuve du Rhôsne », au moyen desquelles il fournirait l’eau en plusieurs quartiers de la ville qui sont en disette. Ce privilège lui fut accordé mais on en ignore les résultats,
Horloges et Horlogers >>>
Pouvez vous m'en dire plus ?
D'avance merci
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 29/03/2019 à 15h38
Réponse de la Documentation régionale
Bonjour,
A la construction de l’Hôtel de ville en 1643, le Consulat de Lyon souhaite alimenter une fontaine avec de l’eau en continu. Ceci nécessite une solution technique adéquate, comme on en trouve l’explication dans L’art de l’eau à Lyon de de Gilbert Gardes.
« La question se pose ainsi : pour alimenter des fontaines il faut un minimum d’eau dont l’écoulement soit continu, ce qu’un puits ne peut normalement fournir ; pour alimenter des jets, l’eau doit être sous pression. Or si l’on exclut l’utilisation de puits, celle des sources absentes à l’emplacement de l’Hôtel de Ville, seul reste le Rhône, mais il faut élever l’eau »p.131
La première solution a été proposée par Michel Le Roy, comme le rappelle le livre L’eau à Lyon toute une histoire:
« Michel Le Roy, un entrepreneur privé, propose alors de pomper les eaux du Rhône à l’aide d’une machine hydraulique à installer à la hauteur de la porte Saint-Clair, près de la place Croix-Paquet et de la rue Royale actuelle. » p27
Mais l’expérience n’est pas concluante et Michel Le Roy meurt en 1649 ce qui clôt définitivement cette tentative. C’est dans ce contexte qu’en 1653, Jean Archimbaud propose ses services. Nous retrouvons dans L’art de l’eau à Lyon de Gilbert Gardes le récit de cette expérience, elle-même sans grand succès, que nous reproduisons ici :
« Dans les années qui suivent, Jean Archimbaud, horloger et inventeur, Bourgeois de Genève, « Ayant esté adverty que les precedents Entrepreneurs de la machine pour l’eslevation de l’eau du Rosne au quartier sainct Clair lavoyent laissé imparfaicte et sans fruict pour navoir peu reussir à leslevation d’une petite quantité qu’ils avoyent proposée » écrit au Consulat et lui propose de poser sur « le fleuve du Rosne qui l’agittera, … une roue de bois, sans autre subjection d’entretient de longues années sinon de hausser et baisser la dite roue par une personne selon la crue ou descrue de la Rivière, laquelle machine qui doit faire une merveilleuse Eslevation d’eau et sans pompe, il a fait fabriquer en la ville de Genève…pour une despence d’environ trente cinq mille livres » Il se présente donc « par devant Monseigneur l’archevesque » et le Consulat en 1653 ; le 28 février, Thomas Le Roy cède ses droits. Archimbaud s’engage à fournir 2 1 /4 pouces d’eau pour la somme de 5400 livres et une pension annuelle de 300 livres ; il est aussi autorisé à vendre l’eau excédentaire aux particuliers. Il réutilise les installations de Le Roy et achève ses travaux en 1655 ; mais son succès est éphémère. Le 31 juillet 1659, le Consulat ordonne à Simon Maupin de faire un rapport sur la machine d’Archimbaud et son bâtiment ; le 8 août, Maupin conclut que le mur qui soutient l’axe de la roue, du côté du Rhône, menace de s’effondrer et qu’il faut démolir l’ensemble. » p132,133
Vous pouvez trouver une représentation de la machine d’Archimbaud dans le livre L’eau à Lyon, toute une histoire, à la page 28. Par ailleurs, vous trouverez d’autres informations sur l’histoire de l’eau à Lyon, dans l’ouvrage de Robert Jonac, Projets et tentatives pour l'alimentation en eau de Lyon.
Bonne journée
Bonjour,
A la construction de l’Hôtel de ville en 1643, le Consulat de Lyon souhaite alimenter une fontaine avec de l’eau en continu. Ceci nécessite une solution technique adéquate, comme on en trouve l’explication dans L’art de l’eau à Lyon de de Gilbert Gardes.
« La question se pose ainsi : pour alimenter des fontaines il faut un minimum d’eau dont l’écoulement soit continu, ce qu’un puits ne peut normalement fournir ; pour alimenter des jets, l’eau doit être sous pression. Or si l’on exclut l’utilisation de puits, celle des sources absentes à l’emplacement de l’Hôtel de Ville, seul reste le Rhône, mais il faut élever l’eau »p.131
La première solution a été proposée par Michel Le Roy, comme le rappelle le livre L’eau à Lyon toute une histoire:
« Michel Le Roy, un entrepreneur privé, propose alors de pomper les eaux du Rhône à l’aide d’une machine hydraulique à installer à la hauteur de la porte Saint-Clair, près de la place Croix-Paquet et de la rue Royale actuelle. » p27
Mais l’expérience n’est pas concluante et Michel Le Roy meurt en 1649 ce qui clôt définitivement cette tentative. C’est dans ce contexte qu’en 1653, Jean Archimbaud propose ses services. Nous retrouvons dans L’art de l’eau à Lyon de Gilbert Gardes le récit de cette expérience, elle-même sans grand succès, que nous reproduisons ici :
« Dans les années qui suivent, Jean Archimbaud, horloger et inventeur, Bourgeois de Genève, « Ayant esté adverty que les precedents Entrepreneurs de la machine pour l’eslevation de l’eau du Rosne au quartier sainct Clair lavoyent laissé imparfaicte et sans fruict pour navoir peu reussir à leslevation d’une petite quantité qu’ils avoyent proposée » écrit au Consulat et lui propose de poser sur « le fleuve du Rosne qui l’agittera, … une roue de bois, sans autre subjection d’entretient de longues années sinon de hausser et baisser la dite roue par une personne selon la crue ou descrue de la Rivière, laquelle machine qui doit faire une merveilleuse Eslevation d’eau et sans pompe, il a fait fabriquer en la ville de Genève…pour une despence d’environ trente cinq mille livres » Il se présente donc « par devant Monseigneur l’archevesque » et le Consulat en 1653 ; le 28 février, Thomas Le Roy cède ses droits. Archimbaud s’engage à fournir 2 1 /4 pouces d’eau pour la somme de 5400 livres et une pension annuelle de 300 livres ; il est aussi autorisé à vendre l’eau excédentaire aux particuliers. Il réutilise les installations de Le Roy et achève ses travaux en 1655 ; mais son succès est éphémère. Le 31 juillet 1659, le Consulat ordonne à Simon Maupin de faire un rapport sur la machine d’Archimbaud et son bâtiment ; le 8 août, Maupin conclut que le mur qui soutient l’axe de la roue, du côté du Rhône, menace de s’effondrer et qu’il faut démolir l’ensemble. » p132,133
Vous pouvez trouver une représentation de la machine d’Archimbaud dans le livre L’eau à Lyon, toute une histoire, à la page 28. Par ailleurs, vous trouverez d’autres informations sur l’histoire de l’eau à Lyon, dans l’ouvrage de Robert Jonac, Projets et tentatives pour l'alimentation en eau de Lyon.
Bonne journée
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