Question d'origine :
Bonjour,
De quelle date à quelle date Vienne fut la Capitale du Dauphiné de Viennois ?
Et Grenoble de quand à quand ?
Bien cordialement.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 28/03/2019 à 10h47
Bonjour,
Le Dauphiné de Viennois fut un État féodal du Saint-Empire romain germanique, qui a existé de 1029-1030, lorsque l’archevêque de Vienne Burchard inféoda le Dauphiné aux comtes d’Albon, jusqu’à 1349 quand le dauphin Humbert II, sans héritier et criblé de dette, vendit ses états au roi de France, Charles, fils du duc de Normandie, moyennant 200 000 florins d’or. Cette opération fut pudiquement baptisée « transport » du Dauphiné à la France.
La capitale de cette principauté territoriale n’a jamais été Vienne mais Grenoble.
Dans le livre Grenoble histoire d’une ville nous lisons
L’acte de naissance du Dauphiné, comme principauté territoriale, peut être daté des années 1280, sans doute 1285, c'est-à-dire du moment où accéda au pouvoir la « troisième dynastie (ou race) » des dauphins, celle des dauphins de la Tour. Les implications institutionnelles d’une telle transformation sont considérables, puisqu’elle entraina, d’une part, la mise en place d’un maillage administratif complet et, d’autre part, la polarisation de l’espace autour de villes-centres aux fonctions de mieux en mieux définies. En son deuxième aspect, cette évolution s’est effectuée très lentement en Dauphiné, et le moins que l’on puisse dire est que les dauphins hésitèrent. Ils n’hésitèrent pas pour ce qui est de leur résidence : en ce temps-là, le prince n’élit pas domicile dans sa capitale. Au contraire, il se promène beaucoup et choisit en général une villégiature plus rurale, propice à des activités courtisanes variées, de chasse et de grande réception. En Dauphiné, ce fut longtemps Vizille qui joua ce rôle, puis Beauvoir-en-Royans et, après 1355, La Côte-Saint-André.
C’est donc bien le développement des institutions centrales qui impliqua, fixation, en ville, du pouvoir. Or, sur ce point-là, la latitude des princes étaient assez grande. Et même si c’est bien à Grenoble que le dauphin était le mieux implanté, que la ville pouvait apparaître comme un « barycentre » commode pour toute la principauté, il existait d’autres possibilités, plus proches des grandes capitales de rang européen et de l’important axe rhodanien. En clair, l’avant pays dauphinois concurrençait sérieusement la cité. Les dauphins en avaient conscience et ils pesèrent les arguments de leur choix en des termes tout à fait proches des nôtres.
Plus à l’intérieur des terres dauphinoises, s’offraient deux autres possibilités, complémentaires, sans doute : d’un côté un petit bourg, bien situé sur une grande route, ce fut Saint-Marcellin, qui se transformerait facilement en « ville neuve » d’administration. Mais sans doute n’envisagea-t-on Saint-Marcellin qu’en attendant de maitriser la situation de la grande ville dauphinoise, la plus riche, la plus mûre aussi sur le plan de son « identité bourgeoise » : Romans. Un tel choix aurait cependant impliqué une coupure d’avec le haut-Dauphiné, le vieux Dauphiné, et surtout, si le Dauphin était bien chez lui à Saint-Marcellin, il ne franchit les portes de Romans que très tardivement, en 1342.
Alors que Grenoble sembla l’emporter au début du XIVe siècle, Humbert II (133-1349) installa officiellement ses institutions centrales à Saint-marcellin en 1337. En 1339, cependant, il revenait sur son choix et transférait tout à Grenoble.
En 1356, enfin, alors que la principauté était devenu française, on considéra que Romans remplirait bien mieux ce rôle de capitale. Cinq ans plus tard, néanmoins, les conseillers et auditeurs revirent à Grenoble pour n’en plus partir. Vienne a bien tenu le rôle de capitale dans son histoire, mais à la fin du IIIe siècle, et au début du IVe siècle, à la suite de la réforme générale de l'administration des provinces : « Vienne est la capitale d’une province nouvelle, et, surtout, la capitale de l’un des quatre diocèses de la préfecture du prétoire des Gaules dit des sept provinces (ou de viennoise) . »
Bonne journée
- Histoire de Vienne et de sa région
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