Question d'origine :
Bonjour,
Le trébuchet était-il utilisé lors des sièges à Pérouges ?
Je vous remercie.
Très belle journée.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 27/03/2019 à 16h15
Sur une page du site de l'Office municipal des fêtes de Pérouges consacré au siège de 1468, on peut lire :
« Dans Pérouges, où on n’a pas oublié les leçons du premier siège (1167) (...) Trébuchets [6] et veuglaires [7] maintiennent au large les compagnies de réserves.
Source : Extrait du livre Chronique de la rénovation d'un village médiéval de Guy LEDUC, paru aux éditions ITALIQ en 2002»
L'ouvrage Pérouges : chronique de la rénovation d'un village médiéval s’appuie notamment sur les ouvrages de Francisque et Georges Anthelme Thibaut et d’Adrien Favre.
Francisque Thibaut, dans son Histoire de Pérouges (éd 1978), cite l’auteur de l’Essai historique sur la baronnie d’Anthon qui relate un premier siège de Pérouges en 1167 avec moult catapultes, balistes et couillards, dondaines et falariques. Concernant le siège de 1468, il fait référence à un « Mémorial de l’invasion », dont il cite plusieurs extraits. Il s’agit d’un document du 15e siècle sur lequel s’appuie J.-C. Dufay dans son Mémorial de l'invasion de la Bresse par les dauphinois en 1468 (1864). Mais Francisque Thibaut nous précise qu’ « une lacune de plusieurs pages existe sur le Mémorial que nous avons cité ; cette lacune fait que le mémorial est muet sur le siège que soutint Pérouges et qui a dû avoir lieu fin septembre et commencement d’octobre. ». Il ne fournit pas de description du déroulement du siège et des armes en présence, sans doute par manque de sources.
Adrien Favre, dans son Histoire de la cité de Pérouges, (éd 1988) mentionne la présence de « trébuchets » ou « bricoles » parmi les armes défensives dont disposait Pérouges (p. 27) ainsi que leur usage pendant le siège de 1468 : « Protégés par de solides targes, les défenseurs font siffler, sans arrêt, les carreaux des arbalètes, tandis que les couleuvrines envoient force plombées de cuivre. Trébuchets et veuglaires maintiennent au large les compagnies de réserve. »
D’où l’auteur tire-t’il son récit des évènements ? De textes antérieurs, documents d’archives, ou de sa connaissance des armes utilisées en cette période lors des sièges ? Comme toujours, se pose le problème des sources. Si l’auteur écrit p. 38 « la conjecture n’est pas de mise en Histoire », précisant que selon lui « le prétendu premier siège de Pérouges, en 1167, par les trouves de l’archevêque de Lyon, relèvent de la pure fantaisie », nous n’avons pas trouvé d’indication précise de l’origine de ses informations sur le siège de 1468. Nous vous laissons le soin de lire cet ouvrage plus en détail et de vous référer à la bibliographie mentionnée en fin d’ouvrage.
Pour avoir des informations plus générales sur les pratiques défensives dans le secteur au Moyen Age :
Défendre la Bresse et le Bugey : les châteaux savoyards dans la guerre contre le Dauphiné, 1282-1355
Histoire des fortifications en Franche-Comté et pays de l'Ain, Guy Le Hallé, 1991
Vous pouvez également explorer les revues savantes de l’Ain, comme les Annales de la Société d'émulation, agriculture, lettres et arts de l'Ain accessibles sous forme numérique dans Gallica.
Eventuellement, vous pouvez contacter le Comité de défense et de conservation du vieux Pérouges.
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