Médiation culturelle et sociale
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 23/03/2019 à 11h05
937 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Quels sont les principaux objectifs recherchés par la médiation culturelle et la médiation sociale ?
Merci et bien à vous.
Alex.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 25/03/2019 à 15h20
Bonjour,
Vous nous pardonnerez si, pour donner un résumé « simple » des enjeux de la médiation culturelle, nous commençons par citer Wikipedia :
« La médiation culturelle est une forme particulière de médiation qui regroupe l'ensemble des actions visant à mettre en relation un public avec une offre artistique ou culturelle (exposition, concert, pièce de théâtre, performance artistique, œuvre littéraire ou cinématographique, etc.).
Ses finalités sont tout à la fois éducatives, récréatives et citoyennes. Voulant œuvrer tant sur le registre du sens que sur celui du vivre ensemble, la médiation culturelle s'inscrit dans une double perspective de démocratisation culturelle (accès du plus grand nombre aux valeurs patrimoniales) et de démocratie culturelle (valorisation des expressions culturelles des populations). »
Voici également un extrait du dossier rédigé par Nicolas Aubouin, Frédéric Kletz, Olivier Lenay : Médiation culturelle : l’enjeu de la gestion des ressources humaines :
« La médiation est aujourd’hui une évidence partagée pour l’ensemble des structures culturelles. Après trente ans de développement, l’intérêt d’offrir aux publics les moyens d’accéder aux œuvres, de développer des capacités critiques et artistiques est considéré comme essentiel. Carl’ambition de la médiation est bien là, portée par des voix diverses, théoriques et doctrinales : contribuer à régénérer l’action culturelle , en allant même jusqu’à repenser le statut des institutions culturelles les plus patrimoniales pour en faire, en tant qu’institutions mêmes, des médiateurs. »
Pour approfondir, vous pouvez vous plonger dans les documents suivants :
- La médiation culturelle : ferment d'une politique de la relation, observatoire-culture.net
- La médiation culturelle : enjeux, dispositifs et pratiques, Numéro 60, automne 2008
- Dufrêne, Bernadette, et Michèle Gellereau. « La médiation culturelle. Enjeux professionnels et politiques », Hermès, La Revue, vol. 38, no. 1, 2004, pp. 199-206.
- Marie-Christine Bordeaux et Élisabeth Caillet, La médiation culturelle : Pratiques et enjeux théoriques, « La médiation culturelle : Pratiques et enjeux théoriques », Culture & Musées, Hors-série, 2013, 139-163.
Concernant la médiation sociale, voici pour commencer la définition proposée dans le rapport du groupe de travail interministériel et interpartenarial (2011) :
« Définition et contours du métier
La médiation existe dans de nombreuses situations de la vie civile en tant que mode alternatif de résolution de conflit et, plus largement, comme réponse à un besoin sociétal nécessitant le recours à un tiers.
Elle recouvre aujourd’hui en France un très large panorama et s’est développée dans six branches d’activités : la médiation institutionnelle (de la République, de l’Éducation nationale, de Pôle emploi...), la médiation pénale (comme mesure alternative à la poursuite pénale), la médiation judiciaire (décidée par un juge civil), la médiation familiale (un outil au service des familles volontaires pour restaurer les liens), la médiation conventionnelle (dans le domaine de la vie courante et mise en œuvre par le consentement mutuel des parties) et celle qui fait l’objet spécifique de ce rapport : la médiation sociale.
La médiation sociale s’est installée dans des domaines professionnels déjà occupés par des métiers mais n’apportant plus toujours les réponses adaptées au délitement du lien social qui se traduit de diverses manières : incivilités dans l’espace public, conflits de voisinage, difficultés d’accès aux droits, situations de détresse familiale, sociale et culturelle.
Une définition a été adoptée en septembre 2000, lors du séminaire européen organisé par la DIV et la Communauté européenne. Elle est aujourd’hui reconnue par l’ensemble de la profession.
« La médiation sociale est un processus de création et de réparation du lien social et de règlement des conflits de la vie quotidienne, dans lequel un tiers impartial et indépendant tente, à travers l’organisation d’échanges entre les personnes ou les institutions, de les aider à améliorer une relation ou de régler un conflit qui les oppose ».
Cette définition la spécifie et la distingue des médiations institutionnelles dans le domaine judiciaire (médiation pénale et médiation familiale) ou des médiations conventionnelles parfois pratiquées en libéral (notamment dans les domaines de la négociation commerciale et/ou des conflits du travail).
La médiation sociale se distingue notamment des autres branches par une certaine précarité liée à une absence de statut et des contrats limités dans le temps pour les professionnels de la médiation sociale.
Le métier de la médiation sociale, qui nécessite une reconnaissance, possède des caractéristiques développées ci-après :
• la charte de référence de la médiation sociale adoptée en 2001 par le Comité interministériel des villes qui précise les objectifs et les missions, un cadre déontologique et les conditions d’un bon exercice de la médiation sociale ;
• une mission générale de facilitation de la résolution des conflits et de l’accès aux droits (tranquillité publique, cohésion sociale et solidarité) ;
• la charte de déontologie qui énonce des principes généraux et détermine les attitudes du médiateur ;
• une posture de passage de relais avec d’autres professionnels partenaires ;
• des formations qualifiantes, des diplômes, une validation des acquis de l’expérience (V.A.E.), des filières.Ces différents éléments que les professionnels de la médiation sociale ont construits empiriquement depuis 20 ans, avec le concours des pouvoirs publics, font aujourd’hui de la médiation sociale un véritable métier.
Sociologiquement, la médiation sociale est devenue un métier qui réunit quatre grandes caractéristiques :
• un corpus de savoirs et de savoir-faire essentiellement technique (un référentiel métier d’activités et de compétences de la médiation sociale reconnu par l’ensemble de la profession) ;
• un ensemble de règles morales spécifiques à la communauté d’appartenance (la charte de déontologie de la médiation sociale) ;
• une identité permettant de se définir socialement (« je suis médiateur social ») ;
• une perspective d’approfondir ses savoirs et ses savoir-faire par l’expérience accumulée (learning by doing) (existence d’un processus de formation tout au long de la vie pour la médiation sociale qui reste à parfaire, chapitre III). »
Quelques autres ressources pour approfondir :
- La médiation sociale : une démarche de proximité au service de la cohésion sociale et de la tranquillité publique, DIV et CNFPT
- Ben Mrad, Fathi. « La médiation sociale : entre résolution des conflits et sécurisation urbaine », Revue française des affaires sociales, no. 3, 2004, pp. 231-248.
- Henri Vieille-Grosjean et Rachel Solomon Tsehay, « Les médiateurs sociaux : limites et enjeux d'un dispositif », Sociétés et jeunesses en difficulté, n°12 | Automne 2011
- Médiation sociale : parlons métier ! Les Cahiers du développement social urbain, N°65 premier semestre 2017
- Stébé, Jean-Marc. « La médiation sociale au cœur de la « crise urbaine » », Informations sociales, vol. 170, no. 2, 2012, pp. 82-88.
- Sid Abdellaoui, Laurent Auzoult, Karim Mohamed Reggad et Pascal Roy, «La médiation sociale : un champ professionnel toujours en quête d’identité», Les cahiers psychologie politique, numéro 16, Janvier 2010
Bonne journée.
Vous nous pardonnerez si, pour donner un résumé « simple » des enjeux de la médiation culturelle, nous commençons par citer Wikipedia :
« La médiation culturelle est une forme particulière de médiation qui regroupe l'ensemble des actions visant à mettre en relation un public avec une offre artistique ou culturelle (exposition, concert, pièce de théâtre, performance artistique, œuvre littéraire ou cinématographique, etc.).
Ses finalités sont tout à la fois éducatives, récréatives et citoyennes. Voulant œuvrer tant sur le registre du sens que sur celui du vivre ensemble, la médiation culturelle s'inscrit dans une double perspective de démocratisation culturelle (accès du plus grand nombre aux valeurs patrimoniales) et de démocratie culturelle (valorisation des expressions culturelles des populations). »
Voici également un extrait du dossier rédigé par Nicolas Aubouin, Frédéric Kletz, Olivier Lenay : Médiation culturelle : l’enjeu de la gestion des ressources humaines :
« La médiation est aujourd’hui une évidence partagée pour l’ensemble des structures culturelles. Après trente ans de développement, l’intérêt d’offrir aux publics les moyens d’accéder aux œuvres, de développer des capacités critiques et artistiques est considéré comme essentiel. Car
Pour approfondir, vous pouvez vous plonger dans les documents suivants :
- La médiation culturelle : ferment d'une politique de la relation, observatoire-culture.net
- La médiation culturelle : enjeux, dispositifs et pratiques, Numéro 60, automne 2008
- Dufrêne, Bernadette, et Michèle Gellereau. « La médiation culturelle. Enjeux professionnels et politiques », Hermès, La Revue, vol. 38, no. 1, 2004, pp. 199-206.
- Marie-Christine Bordeaux et Élisabeth Caillet, La médiation culturelle : Pratiques et enjeux théoriques, « La médiation culturelle : Pratiques et enjeux théoriques », Culture & Musées, Hors-série, 2013, 139-163.
Concernant la médiation sociale, voici pour commencer la définition proposée dans le rapport du groupe de travail interministériel et interpartenarial (2011) :
« Définition et contours du métier
La médiation existe dans de nombreuses situations de la vie civile en tant que mode alternatif de résolution de conflit et, plus largement, comme réponse à un besoin sociétal nécessitant le recours à un tiers.
Elle recouvre aujourd’hui en France un très large panorama et s’est développée dans six branches d’activités : la médiation institutionnelle (de la République, de l’Éducation nationale, de Pôle emploi...), la médiation pénale (comme mesure alternative à la poursuite pénale), la médiation judiciaire (décidée par un juge civil), la médiation familiale (un outil au service des familles volontaires pour restaurer les liens), la médiation conventionnelle (dans le domaine de la vie courante et mise en œuvre par le consentement mutuel des parties) et celle qui fait l’objet spécifique de ce rapport : la médiation sociale.
La médiation sociale s’est installée dans des domaines professionnels déjà occupés par des métiers mais n’apportant plus toujours les réponses adaptées au délitement du lien social qui se traduit de diverses manières : incivilités dans l’espace public, conflits de voisinage, difficultés d’accès aux droits, situations de détresse familiale, sociale et culturelle.
Une définition a été adoptée en septembre 2000, lors du séminaire européen organisé par la DIV et la Communauté européenne. Elle est aujourd’hui reconnue par l’ensemble de la profession.
«
Cette définition la spécifie et la distingue des médiations institutionnelles dans le domaine judiciaire (médiation pénale et médiation familiale) ou des médiations conventionnelles parfois pratiquées en libéral (notamment dans les domaines de la négociation commerciale et/ou des conflits du travail).
La médiation sociale se distingue notamment des autres branches par une certaine précarité liée à une absence de statut et des contrats limités dans le temps pour les professionnels de la médiation sociale.
Le métier de la médiation sociale, qui nécessite une reconnaissance, possède des caractéristiques développées ci-après :
• la charte de référence de la médiation sociale adoptée en 2001 par le Comité interministériel des villes qui précise les objectifs et les missions, un cadre déontologique et les conditions d’un bon exercice de la médiation sociale ;
• une mission générale de facilitation de la résolution des conflits et de l’accès aux droits (tranquillité publique, cohésion sociale et solidarité) ;
• la charte de déontologie qui énonce des principes généraux et détermine les attitudes du médiateur ;
• une posture de passage de relais avec d’autres professionnels partenaires ;
• des formations qualifiantes, des diplômes, une validation des acquis de l’expérience (V.A.E.), des filières.Ces différents éléments que les professionnels de la médiation sociale ont construits empiriquement depuis 20 ans, avec le concours des pouvoirs publics, font aujourd’hui de la médiation sociale un véritable métier.
Sociologiquement, la médiation sociale est devenue un métier qui réunit quatre grandes caractéristiques :
• un corpus de savoirs et de savoir-faire essentiellement technique (un référentiel métier d’activités et de compétences de la médiation sociale reconnu par l’ensemble de la profession) ;
• un ensemble de règles morales spécifiques à la communauté d’appartenance (la charte de déontologie de la médiation sociale) ;
• une identité permettant de se définir socialement (« je suis médiateur social ») ;
• une perspective d’approfondir ses savoirs et ses savoir-faire par l’expérience accumulée (learning by doing) (existence d’un processus de formation tout au long de la vie pour la médiation sociale qui reste à parfaire, chapitre III). »
Quelques autres ressources pour approfondir :
- La médiation sociale : une démarche de proximité au service de la cohésion sociale et de la tranquillité publique, DIV et CNFPT
- Ben Mrad, Fathi. « La médiation sociale : entre résolution des conflits et sécurisation urbaine », Revue française des affaires sociales, no. 3, 2004, pp. 231-248.
- Henri Vieille-Grosjean et Rachel Solomon Tsehay, « Les médiateurs sociaux : limites et enjeux d'un dispositif », Sociétés et jeunesses en difficulté, n°12 | Automne 2011
- Médiation sociale : parlons métier ! Les Cahiers du développement social urbain, N°65 premier semestre 2017
- Stébé, Jean-Marc. « La médiation sociale au cœur de la « crise urbaine » », Informations sociales, vol. 170, no. 2, 2012, pp. 82-88.
- Sid Abdellaoui, Laurent Auzoult, Karim Mohamed Reggad et Pascal Roy, «La médiation sociale : un champ professionnel toujours en quête d’identité», Les cahiers psychologie politique, numéro 16, Janvier 2010
Bonne journée.
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