Question d'origine :
Bonjour,
Pérouges était l’une des rares villes au Moyen Âge à bénéficier du privilège d’être exempte de tout impôt suite à la victoire de ses habitants en 1468 contre les Dauphinois.
Combien de communes à cette époque bénéficiaient du même privilège ?
Je vous remercie.
Très belle journée.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 25/03/2019 à 11h03
Bonjour,
Le Duc de Savoie s'étant allié au Duc de Bourgogne, le Roi de France ordonna en 1468 au gouverneur du Dauphiné d'envahir les Dombes et la Bresse. La résistance de Pérouge fut si parfaitement organisée que le gouverneur dut lever le siège et rendre au Duc de Savoie les villes de Bresse déjà prises. C'est donc le Duc de Savoie, Amédée IX, et pas le Roi de France, Louis XI, qui exempta les Pérougiens pendant vingt ans de tous droits de péage, gabelle, leyde, ponage, etc. en guise de récompenses pour leur fait d'arme.
Les Pérougiens avaient, pour fortifier leur mur, démoli leur ancienne église en dehors des remparts et ce n'est qu'après le siège que l'actuelle église fut construite entre les enceintes fortifiées. L'exemption était sans doute aussi un moyen de compenser la destruction de l'église et d'assurer sa reconstruction.
Nous n'avons pas trouvé au cours de nos recherches d'autres villes du duché de Savoie qui bénéficiaient de ce type d'exemption à cette époque, et les circonstances de cette exemption nous paraissent assez exceptionnelles pour avancer (sans néanmoins en être certain) que, à la fin du XVème siècle, Pérouge devait représenter un cas unique.
En ce qui concerne les villes françaises, peut-on imaginer que dans les mêmes circonstances, Louis XI aurait pu décider d'exempter d'impôt des villes qui lui avaient été favorables ? Nous laissons au département Civilisation de la Bibliothèque municipale le soin de répondre à cette question...
Sources : Guide à Pérouges
La Cité de Pérouges
La Savoie en dates et en cartes
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 25/03/2019 à 12h10
Bonjour,
Nous n’avons pas trouvé d’autres exemples de ville exemptée d’impôts dans ce contexte spécifique (conflit entre Louis XI et l’alliance des ducs de Bourgogne et de Savoie).
Cependant au fil de nos recherches nous retrouvons plusieurs occurrences de cette pratique visant à récompenser ou dédommager une ville en l’exemptant d’impôts, notamment (mais pas seulement) dans un contexte de guerre :
• Wattwiller
« Bastion avancé de la principauté, la petite ville malgré ses murailles, n'est pas épargnée par la soldatesque qui déferle sur l'Alsace en cette fin de Moyen Age.
Mise à feu et à sang durant la guerre de Cent ans par des bandes de mercenaires incontrôlées - en 1293 puis en 1376 -, elle est occupée par une troupe de 1500 cavaliers durant tout l'hiver 1444 -1445. Les Ecorcheurs (surnom donné aux troupes du Dauphin, le futur Louis XI) auraient incendié l'église dont le clocher n'est reconstruit qu'en 1481 ; lorsque la population qui avait pu fuir revient, elle ne trouve que désolation, à tel point qu'elle est exemptée d'impôts plusieurs années durant. »
• Nuys (Nuits-Saint-Georges)
« Cette ville fut saccagée, pillée et presque entièrement détruite en 1576, à l’occasion de la guerre que le prince de Condé faisait pour lors aux royalistes. Ce prince, à la tête des Huguenots, et campé à la Charité-sur-Loire, eut besoin de secours ; il en demanda aux protestants d’Allemagne, qui lui envoyèrent des réitres sous la conduite du prince Casimir : celui-ci traversa l’Alsace, le comté et le duché de Bourgogne, pour aller au rendez-vous du prince de condé qui l’attendait. Comme il mettait à contribution sur son passage toutes les villes qui n’étaient pas de son parti, Casimir s’arrêta devant Nuys, et somma les habitants de lui fournir des vivres et de l’argent. Sur le refus, la ville fut attaquée, on la battit en brèche pendant cinq jours : la garnison était trop faible pour résister, il fallut capituler ; on convint d’une somme considérable pour se racheter du pillage, pour sûreté de laquelle on donna des otages qui furent emmenés jusqu’à la Charité. Après cette capitulation, les assiégés mirent bas les armes et ouvrirent leurs portes ; mais ils ne furent point à l’abri de l’avarice et de la brutalité des soldats, qui se répandirent dans les caves, enfoncèrent les tonneaux, mirent le feu aux quatre coins de la ville, et massacrèrent plus de deux cent personnes. L’hôtel de ville et le bailliage furent brûlés, les églises furent pillées et profanées : cette infraction au traité de capitulation, jeta les habitants dans la dernière consternation et dans la plus déplorable misère. On demanda des commissaires à Dijon, pour constater l’état et la triste situation de la ville. Sur le procès-verbal qui fut dressé, elle fut exemptée d’impôts pendant plusieurs années.
• Saint-Jean de Losne
« En novembre 1636, une armée impériale de 40 000 hommes commandée par le général Gallas va ravager la région, côté « royaume », et met le siège devant la petite ville de Saint-Jean-de-Losne, au bord de la Saône, dans imaginer que les habitants de cette ville vont lui opposer une résistance aussi farouche qu’inattendue. Deux assauts, deux échecs ! Et le troisième jour, alors qu’une pluie diluvienne gêne les mouvements de l’armée assaillante, les troupes françaises arrivent en renfort. Pour son courage exceptionnel, la cité sera exemptée d’impôts et de charges ! »
• Martel
« En 1219, le vicomte Raymond IV octroie à Martel une charte de reconnaissance comme ville libre, exemptée d'impôts vis à vis du roi, et avec le droit de frapper la monnaie. »
• Amboise
Amboise ne connut pas de bouleversement spécifique dans la seconde moitié du XVIe siècle. Le déclin de la ville aux XVIIe et XVIIIe siècles est marqué par une chute des revenus et une diminution de la population. Les finances sont d’autant plus mauvaises que noblesse et bourgeoisie fortunées avaient quitté la ville, alors que la population désargentée, qui avait tenu une charge pendant un temps au service du roi ou de la reine, demeure à Amboise exemptée d’impôts.
• Lannoy
« Le seigneur se fait accorder, pour que le bourg même « soit habité et fréquenté de peuple et afin que ceulx, qui logier et amaser se y vouldront, ayent mieulx occasion et voulenté de le faire », qui les habitants actuels et futurs de cette partie y seront « francs » de toutes « tailles et aides », payables dans la châtellenie de Lille ; mais la partie de ces impôts, qui frappera « les habitans du villaige et paroisse du dit Lannoy », déjà existants lors de la fondation de 1458, n’en sera en rien modifiée, et ces individus resteront « tousjours contribuables, comme ils l’ont esté par ci-devant et sont de present ».
• Domrémy
« Domrémy – ou du moins la partie dans laquelle se trouvait la maison de Jeanne d'Arc, à savoir la partie nord du village – fut exempté d'impôts par Charles VII après son couronnement lors de l'anoblissement de Jeanne d'Arc. »
Bonne journée.
Nous n’avons pas trouvé d’autres exemples de ville exemptée d’impôts dans ce contexte spécifique (conflit entre Louis XI et l’alliance des ducs de Bourgogne et de Savoie).
Cependant au fil de nos recherches nous retrouvons plusieurs occurrences de cette pratique visant à récompenser ou dédommager une ville en l’exemptant d’impôts, notamment (mais pas seulement) dans un contexte de guerre :
• Wattwiller
« Bastion avancé de la principauté, la petite ville malgré ses murailles, n'est pas épargnée par la soldatesque qui déferle sur l'Alsace en cette fin de Moyen Age.
Mise à feu et à sang durant la guerre de Cent ans par des bandes de mercenaires incontrôlées - en 1293 puis en 1376 -, elle est occupée par une troupe de 1500 cavaliers durant tout l'hiver 1444 -1445. Les Ecorcheurs (surnom donné aux troupes du Dauphin, le futur Louis XI) auraient incendié l'église dont le clocher n'est reconstruit qu'en 1481 ; lorsque la population qui avait pu fuir revient, elle ne trouve que désolation, à tel point qu'elle est exemptée d'impôts plusieurs années durant. »
• Nuys (Nuits-Saint-Georges)
« Cette ville fut saccagée, pillée et presque entièrement détruite en 1576, à l’occasion de la guerre que le prince de Condé faisait pour lors aux royalistes. Ce prince, à la tête des Huguenots, et campé à la Charité-sur-Loire, eut besoin de secours ; il en demanda aux protestants d’Allemagne, qui lui envoyèrent des réitres sous la conduite du prince Casimir : celui-ci traversa l’Alsace, le comté et le duché de Bourgogne, pour aller au rendez-vous du prince de condé qui l’attendait. Comme il mettait à contribution sur son passage toutes les villes qui n’étaient pas de son parti, Casimir s’arrêta devant Nuys, et somma les habitants de lui fournir des vivres et de l’argent. Sur le refus, la ville fut attaquée, on la battit en brèche pendant cinq jours : la garnison était trop faible pour résister, il fallut capituler ; on convint d’une somme considérable pour se racheter du pillage, pour sûreté de laquelle on donna des otages qui furent emmenés jusqu’à la Charité. Après cette capitulation, les assiégés mirent bas les armes et ouvrirent leurs portes ; mais ils ne furent point à l’abri de l’avarice et de la brutalité des soldats, qui se répandirent dans les caves, enfoncèrent les tonneaux, mirent le feu aux quatre coins de la ville, et massacrèrent plus de deux cent personnes. L’hôtel de ville et le bailliage furent brûlés, les églises furent pillées et profanées : cette infraction au traité de capitulation, jeta les habitants dans la dernière consternation et dans la plus déplorable misère. On demanda des commissaires à Dijon, pour constater l’état et la triste situation de la ville. Sur le procès-verbal qui fut dressé, elle fut exemptée d’impôts pendant plusieurs années.
• Saint-Jean de Losne
« En novembre 1636, une armée impériale de 40 000 hommes commandée par le général Gallas va ravager la région, côté « royaume », et met le siège devant la petite ville de Saint-Jean-de-Losne, au bord de la Saône, dans imaginer que les habitants de cette ville vont lui opposer une résistance aussi farouche qu’inattendue. Deux assauts, deux échecs ! Et le troisième jour, alors qu’une pluie diluvienne gêne les mouvements de l’armée assaillante, les troupes françaises arrivent en renfort. Pour son courage exceptionnel, la cité sera exemptée d’impôts et de charges ! »
• Martel
« En 1219, le vicomte Raymond IV octroie à Martel une charte de reconnaissance comme ville libre, exemptée d'impôts vis à vis du roi, et avec le droit de frapper la monnaie. »
• Amboise
Amboise ne connut pas de bouleversement spécifique dans la seconde moitié du XVIe siècle. Le déclin de la ville aux XVIIe et XVIIIe siècles est marqué par une chute des revenus et une diminution de la population. Les finances sont d’autant plus mauvaises que noblesse et bourgeoisie fortunées avaient quitté la ville, alors que la population désargentée, qui avait tenu une charge pendant un temps au service du roi ou de la reine, demeure à Amboise exemptée d’impôts.
• Lannoy
« Le seigneur se fait accorder, pour que le bourg même « soit habité et fréquenté de peuple et afin que ceulx, qui logier et amaser se y vouldront, ayent mieulx occasion et voulenté de le faire », qui les habitants actuels et futurs de cette partie y seront « francs » de toutes « tailles et aides », payables dans la châtellenie de Lille ; mais la partie de ces impôts, qui frappera « les habitans du villaige et paroisse du dit Lannoy », déjà existants lors de la fondation de 1458, n’en sera en rien modifiée, et ces individus resteront « tousjours contribuables, comme ils l’ont esté par ci-devant et sont de present ».
• Domrémy
« Domrémy – ou du moins la partie dans laquelle se trouvait la maison de Jeanne d'Arc, à savoir la partie nord du village – fut exempté d'impôts par Charles VII après son couronnement lors de l'anoblissement de Jeanne d'Arc. »
Bonne journée.
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