Circulation hippomobile a lyon presqu’île
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 04/03/2019 à 12h24
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Question d'origine :
A quelle date date l'interdiction au voiture attelee de livrer dans la presqu’île a Lyon
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 07/03/2019 à 09h31
Bonjour,
Pour tenter de répondre à votre question, n’ayant pas de ressources en interne sur le sujet, nous nous baserons sur un mémoire d’étude de Sciences politiques (IEP de Lyon) que nous avons trouvé en ligne sur le site de l’archives ouverte HAL : Gouverner la circulation urbaine : des villes françaises face à l’automobile (années 1910 - années 1960) Université Lumière - Lyon II, 2009 / Sébastien Gardon.
L’auteur présente les débuts de l’automobile en première partie, période qui va de 1890 à 1910, voire jusqu’aux années 1930, qui s’avèrent difficiles. On parle de véritable autophobie de la part des habitants (cf Article Causerie du Progrès illustré 9 avril 1899). Le besoin de réglementation se fait sentir car la circulation en ville devient un problème lié en grande partie à l’encombrement des rues. Toutefois, dans la première moitié du vingtième siècle, les problèmes de circulation en ville ne sont pas exclusifs aux voitures particulières et individuelles à moteur. Ils sont produits ou concernent également les voitures à main, les hippomobiles, les transports collectifs, les piétons, tout véhicule, animal ou personne se trouvant sur la rue, sans oublier les marchands, les kiosques, les boutiques itinérantes ou non sur la rue, sur les trottoirs, près des ponts, ou des places, et enfin les vogues, les foires ou les manifestations éphémères ou non. En 1914, les rues de Lyon ne sont pas submergées de véhicules mais certains signes montrent déjà que la Municipalité semble parfois dépassée par certains problèmes automobiles.
Toutefois, pour les responsables locaux, il s’agit d’opérer en douceur la transition entre la circulation des nouvelles automobiles et celle des voitures à cheval, les hippomobiles, encore nombreuses en ville.
Légende : Rue de Brest - Années 1870-1918 ; différents attelages - Base Photographes en Rhône-Alpes / BML
Concernant la circulation hippomobile qui fait l’objet de votre question, son fléchissement s’amorce parallèlement au développement de l’automobile dès la fin du XIXe. Dans le département du Rhône, elle a fléchi de plus d’un tiers de 1903 à 1920 (Source : Rapport SOPC 1926). On peut observer la diminution très nette du nombre de fiacres et de voitures hippomobiles, encore important avant la Première Guerre Mondiale, mais qui régresse très sensiblement dans les années vingt pour devenir presque nul à la fin des années trente. Cette évolution est confirmée par le nombre de permis de cochers délivrés (il n’y en a plus à partir de 1928).
Cette évolution étant constatée, nous n’avons pas trouvé si une réglementation a pu interdire la circulation des voitures attelées à Lyon et plus particulièrement dans la Presqu’ile. On ne peut que constater qu’au fil du temps l’attention des élus se concentre de plus en plus sur les enjeux de circulation et d’encombrement des rues de la ville. On relève par exemple que lors d’une séance du 22 octobre 1934, le maire de Lyon revient sur les nécessités d’améliorer les conditions de circulation, particulièrement pour ce qui concerne le centre de Lyon. Ainsi en séance du 22 octobre 1934 du Conseil Général, il explique que les caractéristiques des rues de Lyon rendent difficile la circulation des voitures et il met en avant également les problèmes liés au stationnement des véhicules. « Notre première raison a trait aux nécessités de la circulation. Nous avons à Lyon, comme dans toutes les grandes villes, mais plus spécialement à Lyon, une circulation très difficile dans le centre. Dans la Presqu’île, nous avons des rues trop étroites pour le volume de la circulation qu’elles doivent supporte. » A Lyon, une commission de circulation est mise en place en 1925, qui aboutit à la mise en œuvre du premier règlement général de la circulation le 1er février 1926. Les rues décrites comme encombrées sont soumises à des projets d’aménagement tant physique que réglementaire de la circulation.
Il serait intéressant de retrouver ces règlements de circulation, peut-être y est-il question de règlementation de la circulation hippomobile en ville. Des arrêts municipaux et préfectoraux ont pu être publiés dans ces année-là (premier quart du XXe). Aussi, nous vous conseillons de vous rapprocher des archives municipales de Lyon à Perrache et des archives départementales du Rhône à la Part-Dieu. Les archives municipales conservent les bulletins municipaux officiels de Lyon depuis 1896 ; elles conservent également les versements du service de la Voierie et notamment la série 923 WP - 1855-1939 : Moyens de transport et travaux divers (1889-1931). Il existe également à Rochetaillée-sur-Saône le Musée de l’Automobile que vous pourriez également interroger.
Pour terminer et plus globalement à Lyon, la circulation hippomobile a perduré jusque dans les années 1960, ce que nous montre l’ouvrage, Les transports à Lyon : du tram au métro avec l’existence des chariots tractés à cheval encore au début des années 60, bien qu'il devait s'agir d'exception. Le chevalreste probablement une alternative à l'automobile naissante durant tout le premier quart du XXème siècle, mais on peut envisager comme un témoignage de son éradication presque totale des rues lyonnaises cet article de Petrus Sambardier consacré au dernier fiacre lyonnais (Le dernier fiacre, 24-03-1936), in La vie illustrée à Lyon de 1900 à 1937 par Petrus Sambardier.
Enfin, on peut constater aujourd’hui que l’utilisation du cheval en ville revient au goût du jour dans de nombreuses villes, en France et ailleurs : « Le service hippomobile se révèle particulièrement adapté au travail en ville et présente de nombreux avantages, car en plus de ses atouts environnementaux non négligeables, il est plus économique qu'un véhicule motorisé et obtient rapidement une forte côte de popularité aux yeux des habitants. »
Pièces jointes
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Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 24/09/2019 à 09h00
Bonjour,
Nous revenons sur notre réponse car depuis nous avons trouvé mention d’un arrêté municipal en 1962 interdisant la circulation des véhicules hippomobiles à Lyon dans l’ouvrage Transports et déplacements à Lyon en 1960, en page 21 : Dans le but de « fluidifier » la circulation, la Ville de Lyon publie en 1962 un arrêté municipal interdisant la circulation des véhicules à traction hippomobile. Cet arrêté sonne le glas des dernières voitures tirées par un cheval appartenant à la société le « Cep Vermeil », voitures effectuant la livraison des casiers de vins aux épiciers et détaillants aux quatre coins de la ville.
Disposant d’une collection du Bulletin Municipal Officiel de la Ville de Lyon depuis 1881, nous avons pu trouver cet arrêté dont voici le texte rapporté dans son intégralité :
Le Maire de la Ville de Lyon [..] considérant qu’afin de faciliter la circulation et de prévenir les accidents, il y a lieu d’adopter les propositions tendant à modifier certains articles du règlement général de circulation, arrête :
[…] Article 4 – L’article 83 du Règlement général de la circulation (circulation et stationnement des véhicules de transports de marchandises et des véhicules lents) est modifié comme suit : la circulation et le stationnement :
1) Des véhicules automobiles servant au transport des marchandises dont la charge utile est supérieure à 2.500 kgs ou dont la largeur totale excède 2,20 m
2) Des véhicules traînés ou poussés à bras d’homme à l’exception des voitures d’infirmes ou de mutilés
3) Des véhicules avec remorque
4)
5) Des triporteurs à pédales, à l’exception de ceux qui sont utilisés pour le transport du lait
a) Dans les voies situées à l’intérieur du périmètre ci-après :
- Quais du Rhône, rive droite
- Place Tolozan
- Grande rue des Feuillants
- Place Croix-Paquet
- Montée St Sebastien
- Rue René Leynaud
- Montée de la Grande Côte
- Rue Sergent Blandan
- Rue Pareille
- Quais de Saône, rive gauche
- Rue Clothilde Bizolon
- Place Antoine-Vollon
- Rue Ste Hélène
- Place Gailleton
La rue de la Barre, la place Le Viste, la chaussée Nord de la place Bellecour et la rue Lieutenant-Colonel-Chambonnet sont exceptées de cette règlementation
b) Pont Morand ; Pont Lafayette ; Pont Wilson ; Pont du Change ; Pont du Palais-de-Justice
La présente réglementation n’est pas applicable aux voitures de déménagement. Des dérogations pourront être accordées dans des cas exceptionnels notamment pour la desserte des chantiers de travaux publics ou de construction.
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