Création de monnaie
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 28/02/2019 à 16h04
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Question d'origine :
La Banque Centrale Européenne semble pouvoir créer de la monnaie ... selon quel processus / procédure ?
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 01/03/2019 à 16h43
Bonjour,
En principe la banque centrale européenne ne crée pas de monnaie :
« La création monétaire est le processus par lequel la masse monétaire d’une zone économique (comme la zone euro) est augmentée.
Par le passé, les gouvernements et les banques centrales avaient de facto le monopole de création monétaire, via l'émission de pièces (monnaies métalliques). Ce système permettait dans une certaine mesure aux États de se financer, grâce aux revenus de seigneuriage.
Avec l'apparition des banques centrales et le développement des billets et des bons du trésor, la création monétaire est devenue fiduciaire, c'est-à-dire décorrélée d'une garantie liée aux métaux précieux (par exemple l'étalon-or). Pendant un temps, la création monétaire des banques centrales pouvait couramment financer les gouvernements, via le rachat de leurs bons du trésor ou la création de lignes de crédits. Ce processus s'appelle le financement monétaire, ou plus péjorativement décrit par l'expression« faire fonctionner la planche à billets » . Néanmoins, cette pratique est désormais très limitée, et même strictement interdite dans certaines zone monétaires telles que la zone euro (Article 123 du Traité de Lisbonne). Cela pour éviter les tensions inflationnistes : les dépenses publiques sont généralement réinjectées dans l'économie non-financière, si le montant injecté est trop élevé, des tensions inflationnistes peuvent apparaître voire de l'hyperinflation. »
Source : Wikipedia
Aujourd’hui c’est essentiellement au niveau des banques commerciales que se situe la création monétaire, par le biais des crédits qu’elles accordent aux particuliers et aux entreprises :
«Les banques centrales créent-elles de la monnaie ?
En principe, les banques centrales ne créent pas de monnaie. Ce sont essentiellement les banques commerciales, celles qui sont habilitées à la fois à faire des crédits et à recevoir des dépôts, qui créent de la monnaie.
La « monnaie banque centrale »
Cependant, une banque centrale crée ce qu'on appelle de la « monnaie banque centrale ».
Un des rôles d'une banque centrale était de permettre le bon fonctionnement du marché interbancaire, notamment en fournissant aux banques les liquidités dont elles ont besoin pour effectuer leurs paiements sur ce marché. De fait, elle crée de la « monnaie banque centrale » pour la durée du prêt. Maiscette monnaie est exclusivement utilisée pour les paiements entre banques et transite par les comptes que les banques détiennent à la banque centrale. Cette monnaie ne peut donc pas être utilisée directement pour accorder des crédits, elle ne circule pas dans l'économie et ne vient pas gonfler la masse monétaire .
Les billets
Par ailleurs, une banque centrale produit les billets qui circulent dans l'économie. Ces billets sont fournis aux banques qui à leur tour les mettent en circulation au profit des particuliers ou des entreprises. Toutefois, il n'y a pas de création monétaire car lorsque ces derniers retirent des billets, leurs comptes bancaires sont débités du montant correspondant. Il s'agit donc d'un simple transfert des dépôts bancaires vers les billets, sans que la masse monétaire en circulation dans l'économie ne gonfle.
La « planche à billets »
Néanmoins,la banque centrale peut créer indirectement de la monnaie en finançant le déficit budgétaire . C'est ce que l'on appelle « faire marcher la planche à billets ».
L'expression « faire marcher la planche à billets » désigne le fait, pour une banque centrale, de financer le déficit public en créditant le compte que l'Etat détient dans ses livres du montant de ce déficit, moyennant une rémunération.
La banque centrale accorde ainsi une avance au Trésor public qui se traduit par une injection de liquidités dans l'économie (via les paiements réalisés par le Trésor public) et un gonflement de la masse monétaire (hausse équivalente des dépôts à vue et / ou des billets en circulation). Si cette avance n'est pas remboursée, elle peut générer un comportement de laxisme budgétaire et de financement systématique du déficit public par la banque centrale qui finirait par provoquer des tensions inflationnistes (via une surchauffe de l'activité économique et une dépréciation de la monnaie).
C'est pourquoiune telle pratique est aujourd'hui interdite à la BCE et dans toute la zone euro .
Les programmes d'assouplissement quantitatif
Il ne faut pas confondre « planche à billets » et « politique non conventionnelle » ou « programmes d'assouplissement quantitatif », tels que ceux qui ont été mis en œuvre aux Etats-Unis, au Japon, dans la zone euro ou en Angleterre.
En effet, dans le deuxième cas, la banque centrale achète des titres représentatifs de la dette publique sur le marché primaire (cas des politiques d'assouplissement quantitatif de la Fed et de la Banque d'Angleterre) ou secondaire (cas du programme d'assouplissement quantitatif décidé par la BCE en janvier 2015) afin de faire baisser ou de contenir les taux d'intérêt et donc de permettre au Trésor d'emprunter dans de meilleures conditions sur les marchés financiers. Elle ne finance donc pas l'intégralité du déficit budgétaire, forçant ainsi le gouvernement à recourir aux marchés financiers pour couvrir le solde de ses besoins.
Lorsque la banque centrale achète des obligations d'Etat sur le marché primaire, elle crée néanmoins de la monnaie de façon indirecte. En effet, la banque centrale paye les titres qu'elle acquière au moyen de liquidités qu'elle crée ex nihilo. Le Trésor va utiliser une partie de cet argent frais pour payer ses fonctionnaires ou ses créanciers nationaux (fournisseurs). Les comptes bancaires de ces derniers vont donc être crédités des sommes en question, ce qui fait gonfler la masse monétaire.
Lorsque la banque centrale achète les titres obligataires sur le marché secondaire, le lien avec la création monétaire est plus ténu, car les liquidités ainsi créées vont se déverser sur les marchés financiers au profit des vendeurs de ces titres (banques, assurances, fonds de pension, hedge funds*,...). Ce n'est que si ceux-ci décident de réinvestir les sommes perçues en acquérant des titres sur le marché primaire (achat d'obligations d'Etat ou d'obligations d'entreprises) de la zone monétaire (zone euro par exemple), ou si les banques décident d'accorder davantage de crédit aux agents économiques, que les liquidités créées par la banque centrale viendront alimenter la masse monétaire.
Qu'est-ce qu'un hedge fund ?
Les hedge funds, de l’anglais « hedge » qui signifie « couverture », qu’on traduit en français par « fonds de gestion alternative », sont des fonds d’investissement dont il n’existe pas de définition légale mais qui sont généralement risqués, peu régulés et qui cherchent à offrir des performances élevées notamment en jouant sur l’effet de levier de l’endettement.
Les autres sources de création monétaire
Il existe deux autres sources de création monétaire :
• l'Etat, via le déficit budgétaire, puisque les paiements qui ne sont pas financés par des ressources fiscales se retrouvent sur les comptes des agents économiques bénéficiaires ;
• les achats de devises : lorsqu'une banque achète des devises, elle crédite le compte de son client en euros (créant ainsi de la monnaie) et reçoit en contrepartie les devises.
Toutefois, ces deux sources de création monétaire restent secondaires. »
Source : economie.gouv.fr
Vous trouverez aussi des explications sur La Finance pour tous, site pédagogique sur l’argent et la finance.
Par ailleurs, cette vidéo d’Actufinance fournit une explication simple sur la création monétaire, le rôle des banques et les effets sur l’économie réelle :
Pour aller plus loin :
- Création monétaire, banques et banques centrales, Jézabel Couppey-Soubeyran
- A quoi sert la Banque centrale européenne ? Edwin Le Héron
Bonne journée.
En principe la banque centrale européenne ne crée pas de monnaie :
« La création monétaire est le processus par lequel la masse monétaire d’une zone économique (comme la zone euro) est augmentée.
Par le passé, les gouvernements et les banques centrales avaient de facto le monopole de création monétaire, via l'émission de pièces (monnaies métalliques). Ce système permettait dans une certaine mesure aux États de se financer, grâce aux revenus de seigneuriage.
Avec l'apparition des banques centrales et le développement des billets et des bons du trésor, la création monétaire est devenue fiduciaire, c'est-à-dire décorrélée d'une garantie liée aux métaux précieux (par exemple l'étalon-or). Pendant un temps, la création monétaire des banques centrales pouvait couramment financer les gouvernements, via le rachat de leurs bons du trésor ou la création de lignes de crédits. Ce processus s'appelle le financement monétaire, ou plus péjorativement décrit par l'expression
Source : Wikipedia
Aujourd’hui c’est essentiellement au niveau des banques commerciales que se situe la création monétaire, par le biais des crédits qu’elles accordent aux particuliers et aux entreprises :
«
En principe, les banques centrales ne créent pas de monnaie. Ce sont essentiellement les banques commerciales, celles qui sont habilitées à la fois à faire des crédits et à recevoir des dépôts, qui créent de la monnaie.
Cependant, une banque centrale crée ce qu'on appelle de la « monnaie banque centrale ».
Un des rôles d'une banque centrale était de permettre le bon fonctionnement du marché interbancaire, notamment en fournissant aux banques les liquidités dont elles ont besoin pour effectuer leurs paiements sur ce marché. De fait, elle crée de la « monnaie banque centrale » pour la durée du prêt. Mais
Par ailleurs, une banque centrale produit les billets qui circulent dans l'économie. Ces billets sont fournis aux banques qui à leur tour les mettent en circulation au profit des particuliers ou des entreprises. Toutefois, il n'y a pas de création monétaire car lorsque ces derniers retirent des billets, leurs comptes bancaires sont débités du montant correspondant. Il s'agit donc d'un simple transfert des dépôts bancaires vers les billets, sans que la masse monétaire en circulation dans l'économie ne gonfle.
Néanmoins,
L'expression « faire marcher la planche à billets » désigne le fait, pour une banque centrale, de financer le déficit public en créditant le compte que l'Etat détient dans ses livres du montant de ce déficit, moyennant une rémunération.
La banque centrale accorde ainsi une avance au Trésor public qui se traduit par une injection de liquidités dans l'économie (via les paiements réalisés par le Trésor public) et un gonflement de la masse monétaire (hausse équivalente des dépôts à vue et / ou des billets en circulation). Si cette avance n'est pas remboursée, elle peut générer un comportement de laxisme budgétaire et de financement systématique du déficit public par la banque centrale qui finirait par provoquer des tensions inflationnistes (via une surchauffe de l'activité économique et une dépréciation de la monnaie).
C'est pourquoi
Il ne faut pas confondre « planche à billets » et « politique non conventionnelle » ou « programmes d'assouplissement quantitatif », tels que ceux qui ont été mis en œuvre aux Etats-Unis, au Japon, dans la zone euro ou en Angleterre.
En effet, dans le deuxième cas, la banque centrale achète des titres représentatifs de la dette publique sur le marché primaire (cas des politiques d'assouplissement quantitatif de la Fed et de la Banque d'Angleterre) ou secondaire (cas du programme d'assouplissement quantitatif décidé par la BCE en janvier 2015) afin de faire baisser ou de contenir les taux d'intérêt et donc de permettre au Trésor d'emprunter dans de meilleures conditions sur les marchés financiers. Elle ne finance donc pas l'intégralité du déficit budgétaire, forçant ainsi le gouvernement à recourir aux marchés financiers pour couvrir le solde de ses besoins.
Lorsque la banque centrale achète des obligations d'Etat sur le marché primaire, elle crée néanmoins de la monnaie de façon indirecte. En effet, la banque centrale paye les titres qu'elle acquière au moyen de liquidités qu'elle crée ex nihilo. Le Trésor va utiliser une partie de cet argent frais pour payer ses fonctionnaires ou ses créanciers nationaux (fournisseurs). Les comptes bancaires de ces derniers vont donc être crédités des sommes en question, ce qui fait gonfler la masse monétaire.
Lorsque la banque centrale achète les titres obligataires sur le marché secondaire, le lien avec la création monétaire est plus ténu, car les liquidités ainsi créées vont se déverser sur les marchés financiers au profit des vendeurs de ces titres (banques, assurances, fonds de pension, hedge funds*,...). Ce n'est que si ceux-ci décident de réinvestir les sommes perçues en acquérant des titres sur le marché primaire (achat d'obligations d'Etat ou d'obligations d'entreprises) de la zone monétaire (zone euro par exemple), ou si les banques décident d'accorder davantage de crédit aux agents économiques, que les liquidités créées par la banque centrale viendront alimenter la masse monétaire.
Les hedge funds, de l’anglais « hedge » qui signifie « couverture », qu’on traduit en français par « fonds de gestion alternative », sont des fonds d’investissement dont il n’existe pas de définition légale mais qui sont généralement risqués, peu régulés et qui cherchent à offrir des performances élevées notamment en jouant sur l’effet de levier de l’endettement.
Il existe deux autres sources de création monétaire :
• l'Etat, via le déficit budgétaire, puisque les paiements qui ne sont pas financés par des ressources fiscales se retrouvent sur les comptes des agents économiques bénéficiaires ;
• les achats de devises : lorsqu'une banque achète des devises, elle crédite le compte de son client en euros (créant ainsi de la monnaie) et reçoit en contrepartie les devises.
Toutefois, ces deux sources de création monétaire restent secondaires. »
Source : economie.gouv.fr
Vous trouverez aussi des explications sur La Finance pour tous, site pédagogique sur l’argent et la finance.
Par ailleurs, cette vidéo d’Actufinance fournit une explication simple sur la création monétaire, le rôle des banques et les effets sur l’économie réelle :
- Création monétaire, banques et banques centrales, Jézabel Couppey-Soubeyran
- A quoi sert la Banque centrale européenne ? Edwin Le Héron
Bonne journée.
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