Quelle est la plus célèbre peinture qu'on peut voir à Lyon ?
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 19/02/2019 à 12h01
676 vues
Question d'origine :
Je parle de tableaux. Merci à vous.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 21/02/2019 à 11h37
Bonjour,
Il serait difficile de répondre de manière univoque à votre question, tant les musées de Lyon ont poursuivi une politique d’enrichissement de leur collection depuis le début du XIXè siècle.
Cependant, on peut sans doute accorder une place particulière àLa Fuite en Egypte de Nicolas Poussin (1657). Acquis en 2008 grâce aux efforts conjugués de la Ville, l’Etat et la Région ainsi que de 16 entreprises mécènes, ce tableau a fait l’objet d’une publication du musée, et a « permis de compléter le remarquable panorama que le musée des Beaux-Arts propose de la peinture française au XVIIè siècle. Nicolas Poussin est en effet considéré comme l’un des plus grands peintres français de son temps, même si, à compter de 1642 et jusqu’à sa mort, sa carrière se déroule à Rome. »
(Source : Musée des beaux-arts de Lyon [Livre] : le guide / sous la direction de Sylvie Ramond)
Nicolas Poussin représente ici un passage célèbre de l'Évangile selon saint Matthieu au cours duquel le roi Hérode ayant appris par les Mages la naissance à Bethléem du « roi des Juifs », ordonne la mise à mort de tous les enfants de la ville de moins de deux ans. Joseph est averti en songe par un ange qu’il doit fuir en Égypte avec l’enfant et sa mère pour échapper au massacre.
L’artiste élabore sa composition autour d’une diagonale délimitant à gauche l’espace sacré (céleste) et à droite l’espace profane (terrestre). Au centre, la Sainte Famille chemine dans un paysage de la campagne romaine, guidée par un ange. Chaque regard désigne une direction ou un dialogue particulier : Joseph questionne l’ange, Marie se retourne symbolisant la nostalgie du passé, l’âne avance dans l’ombre vers l’avenir incertain, alors que Jésus, au centre de la composition interpelle le spectateur. Les diagonales du tableau convergent vers le geste protecteur de la Vierge, soulignant ainsi que la fuite en Égypte constitue l’une des sept Douleurs éprouvées par Marie, annonciatrice de la Passion du Christ.
Installé définitivement à Rome depuis 1642, Poussin puise son inspiration dans les vestiges antiques, les œuvres de la Renaissance, tout autant que dans les modèles classiques contemporains d’Annibal Carrache. Ainsi, la figure de la Vierge qui se retourne dérive sans doute d’un bas-relief romain, l'attitude de l’ange et la pose du voyageur couché s'inspirent de fresques et de gravures de Raphaël, le portique à l’arrière et l’arbre courbé sont tirés d’une mosaïque antique.
L'œuvre fut commandée à l’artiste en 1657 par le soyeux lyonnais Jacques Sérisier, installé à Paris. Âgé de 63 ans, Poussin est alors l’une des grandes figures de la peinture européenne et l’initiateur du classicisme français. L'artiste-philosophe livre ici l’un de ses tableaux les plus énigmatiques, dans lequel transparait sa réflexion universelle et intemporelle sur l’exil.
(Source : mba-lyon.fr)
Une sélection d’autres tableaux parmi les plus célèbres du Musée des Beaux-Arts peut être consultée en haute résolution sur gigapixel-mbalyon.fr ; on peut noter particulièrement :
L’adoration des mages de Pierre-Paul Rubens (1617)
Soutenu par sa mère, le minuscule enfant prend appui sur le crâne du roi agenouillé devant lui, qui lui baise respectueusement le pied. Rarement cette scène de l'Adoration des Mages, si souvent représentée, aura été traitée avec autant d'humanité et de somptuosité. Marie et Joseph ont trouvé refuge dans une grotte aménagée en étable, dont on aperçoit au fond une remise de brique et de bois. L'humble couche de paille de la crèche contraste avec la magnificence de la coupe godronnée emplie de pièces d'or, et l'éclat des costumes de ces visiteurs venus de loin : riches manteaux garnis de fourrures, tunique d'un or éclatant, brocarts et damas. Placés sur une même ligne oblique, les rois évoquent sans doute les trois âges de la vie. Auprès d'eux, des serviteurs apportent les offrandes royales. A l'arrière-plan, soldats et spectateurs serrés dans un espace trop étroit forment une troupe hétéroclite aux attitudes et expressions variées. Un très jeune garçon, noyé dans l'ombre au milieu de la foule, porte la myrrhe et nous regarde. Couleurs vives et contrastées, effets de matières, densité de la composition : à partir de diagonales et d'arabesques reliant les personnages et les plans, Rubens réalise ici une composition d'inspiration baroque. L'artiste flamand a traité ce sujet à de nombreuses reprises. Ce tableau, daté vers 1617-1618, était probablement destiné à une collection privée car son format en largeur ne permet pas d'imaginer qu'il ait pu orner un autel. Il connut une fortune considérable par sa reproduction en gravure et en tapisserie.
(Source : mba-lyon.fr)
Le Partage de la tunique du Christ du Greco (1581-1586)
Le Greco représente le Christ arrivé au sommet du Golgotha, au moment où les soldats s’apprêtent à le dépouiller de sa tunique, qu’ils joueront ensuite aux dés, juste avant qu’il ne soit crucifié. Cette œuvre est l’une des répliques exécutées par le Greco de la partie supérieure d’un tableau qu’il a réalisé pour la cathédrale de Tolède entre 1577 et 1579.
(Source : Musée des beaux-arts de Lyon [Livre] : le guide / sous la direction de Sylvie Ramond)
Saint François de Zurbaran (vers 1650-1660)
Le tableau de Zurbaran fut peut-être peint pour un couvent de Madrid et donné par la reine Marie-Thérèse d'Espagne au couvent de Franciscaines, dites les Colinettes, de Lyon. Après les troubles de la Révolution, il fut acheté par le musée des Beaux-Arts de Lyon en 1807. Zurbaran peint ici une apparition terrifiante par son caractère monumental et sculptural. La lumière rasante issue de la porte ouverte à gauche souligne les volumes du froc monochrome, déclinant toutes les nuances d'un camaïeu de bruns. L'ombre portée du corps se découpe à droite sur le mur, telle une présence invisible. Seul dépasse de la bure le visage aux yeux révulsés, la bouche ouverte en un silencieux dialogue.
(Source :mba-lyon.fr)
Le musée n’est pas en reste en ce qui concerne la peinture des XIXè et XXè siècles, avec notamment :
-Danseuses sur la scèned’Edgar Degas (vers 1889)
-Charing Cross Bridge La Tamise de Claude Monet (1903)
-Jeune fille au ruban bleu de Renoir (1888)
-La Cathédrale de Nicolas de Staël (1955)
La Cathédrale est une des œuvres ultimes de l'artiste. Son imposante silhouette se détache sur l'obscurité d'un fond bleu-nuit. La fluidité nouvelle de la pâte et l'allègement de la matière picturale caractérisent son traitement. Le ciel sombre semble avoir été peint d'un seul geste, alors que la masse claire est composée de rectangles et de carrés exécutés en camaïeu de gris et de blancs, séparés par quelques touches de rouge, d'or ou de bleu qui semblent illuminer le bâtiment de l'intérieur. Le plus grand des rectangles reprend en réduction la masse de l'édifice.
Comme de nombreuses peintures de cette époque, le tableau est peint dans une gamme limitée de couleurs, dans une harmonie de gris, noirs, bleus foncés et blancs. Ce chromatisme a pu faire songer à une influence de Vélasquez et de Manet, artistes dont de Staël étudia l'œuvre au cours d'un voyage en Espagne à l'automne 1954.
Selon le témoignage d'un proche de l'artiste, Pierre Lecuire, le tableau aurait été peint à Paris, probablement avant 1955. Il appartiendrait dans sa thématique même aux nombreuses vues de Paris réalisées au cours de l'été 1954. Françoise de Staël quant à elle n'exclut pas qu'après avoir fait un dessin de Notre-Dame de Paris pendant cette période, l'artiste "ait repensé le sujet à Antibes, au-delà des monuments connus, érigeant sa propre Cathédrale imaginaire".
(Source : mba-lyon.fr)
Vous en découvrirez beaucoup d’autres sur le site du musée.
Pour aller plus loin :
-Les Modernes, de Picasso à Picasso [Multi-supports] : catalogue des peintures du XXe siècle au musée des beaux-arts de Lyon / Christian Briend
-Romantisme [Livre] : de Delacroix à Janmot : collections du Musée des beaux-arts de Lyon, 17 mars-19 juin 1994 / [catalogue par Philippe Duret et Christian Briend]
-Catalogue sommaire illustré des peintures du Musée des beaux-arts de Lyon [Livre]. I, : Ecoles étrangères, XIIIe-XIXe siècles : Allemagne, Espagne, Italie et divers / par Valérie Lavergne-Durey,......
-Chefs-d'oeuvre de la peinture italienne et espagnole [Livre] / Musée des beaux-arts de Lyon ; [réd.] par Valérie Lavergne-Durey,...
-Flandre et Hollande au siècle d'Or [Livre] : chefs-d'oeuvre des musées de Rhône-Alpes : [exposition], Lyon, Musée des beaux-arts, 25 avril-12 juillet 1992, Bourg-en-Bresse, Musée de Brou, 25 avril-...
Bonne journée.
Il serait difficile de répondre de manière univoque à votre question, tant les musées de Lyon ont poursuivi une politique d’enrichissement de leur collection depuis le début du XIXè siècle.
Cependant, on peut sans doute accorder une place particulière à
(Source : Musée des beaux-arts de Lyon [Livre] : le guide / sous la direction de Sylvie Ramond)
Nicolas Poussin représente ici un passage célèbre de l'Évangile selon saint Matthieu au cours duquel le roi Hérode ayant appris par les Mages la naissance à Bethléem du « roi des Juifs », ordonne la mise à mort de tous les enfants de la ville de moins de deux ans. Joseph est averti en songe par un ange qu’il doit fuir en Égypte avec l’enfant et sa mère pour échapper au massacre.
L’artiste élabore sa composition autour d’une diagonale délimitant à gauche l’espace sacré (céleste) et à droite l’espace profane (terrestre). Au centre, la Sainte Famille chemine dans un paysage de la campagne romaine, guidée par un ange. Chaque regard désigne une direction ou un dialogue particulier : Joseph questionne l’ange, Marie se retourne symbolisant la nostalgie du passé, l’âne avance dans l’ombre vers l’avenir incertain, alors que Jésus, au centre de la composition interpelle le spectateur. Les diagonales du tableau convergent vers le geste protecteur de la Vierge, soulignant ainsi que la fuite en Égypte constitue l’une des sept Douleurs éprouvées par Marie, annonciatrice de la Passion du Christ.
Installé définitivement à Rome depuis 1642, Poussin puise son inspiration dans les vestiges antiques, les œuvres de la Renaissance, tout autant que dans les modèles classiques contemporains d’Annibal Carrache. Ainsi, la figure de la Vierge qui se retourne dérive sans doute d’un bas-relief romain, l'attitude de l’ange et la pose du voyageur couché s'inspirent de fresques et de gravures de Raphaël, le portique à l’arrière et l’arbre courbé sont tirés d’une mosaïque antique.
L'œuvre fut commandée à l’artiste en 1657 par le soyeux lyonnais Jacques Sérisier, installé à Paris. Âgé de 63 ans, Poussin est alors l’une des grandes figures de la peinture européenne et l’initiateur du classicisme français. L'artiste-philosophe livre ici l’un de ses tableaux les plus énigmatiques, dans lequel transparait sa réflexion universelle et intemporelle sur l’exil.
(Source : mba-lyon.fr)
Une sélection d’autres tableaux parmi les plus célèbres du Musée des Beaux-Arts peut être consultée en haute résolution sur gigapixel-mbalyon.fr ; on peut noter particulièrement :
L’adoration des mages de Pierre-Paul Rubens (1617)
Soutenu par sa mère, le minuscule enfant prend appui sur le crâne du roi agenouillé devant lui, qui lui baise respectueusement le pied. Rarement cette scène de l'Adoration des Mages, si souvent représentée, aura été traitée avec autant d'humanité et de somptuosité. Marie et Joseph ont trouvé refuge dans une grotte aménagée en étable, dont on aperçoit au fond une remise de brique et de bois. L'humble couche de paille de la crèche contraste avec la magnificence de la coupe godronnée emplie de pièces d'or, et l'éclat des costumes de ces visiteurs venus de loin : riches manteaux garnis de fourrures, tunique d'un or éclatant, brocarts et damas. Placés sur une même ligne oblique, les rois évoquent sans doute les trois âges de la vie. Auprès d'eux, des serviteurs apportent les offrandes royales. A l'arrière-plan, soldats et spectateurs serrés dans un espace trop étroit forment une troupe hétéroclite aux attitudes et expressions variées. Un très jeune garçon, noyé dans l'ombre au milieu de la foule, porte la myrrhe et nous regarde. Couleurs vives et contrastées, effets de matières, densité de la composition : à partir de diagonales et d'arabesques reliant les personnages et les plans, Rubens réalise ici une composition d'inspiration baroque. L'artiste flamand a traité ce sujet à de nombreuses reprises. Ce tableau, daté vers 1617-1618, était probablement destiné à une collection privée car son format en largeur ne permet pas d'imaginer qu'il ait pu orner un autel. Il connut une fortune considérable par sa reproduction en gravure et en tapisserie.
(Source : mba-lyon.fr)
Le Partage de la tunique du Christ du Greco (1581-1586)
Le Greco représente le Christ arrivé au sommet du Golgotha, au moment où les soldats s’apprêtent à le dépouiller de sa tunique, qu’ils joueront ensuite aux dés, juste avant qu’il ne soit crucifié. Cette œuvre est l’une des répliques exécutées par le Greco de la partie supérieure d’un tableau qu’il a réalisé pour la cathédrale de Tolède entre 1577 et 1579.
(Source : Musée des beaux-arts de Lyon [Livre] : le guide / sous la direction de Sylvie Ramond)
Saint François de Zurbaran (vers 1650-1660)
Le tableau de Zurbaran fut peut-être peint pour un couvent de Madrid et donné par la reine Marie-Thérèse d'Espagne au couvent de Franciscaines, dites les Colinettes, de Lyon. Après les troubles de la Révolution, il fut acheté par le musée des Beaux-Arts de Lyon en 1807. Zurbaran peint ici une apparition terrifiante par son caractère monumental et sculptural. La lumière rasante issue de la porte ouverte à gauche souligne les volumes du froc monochrome, déclinant toutes les nuances d'un camaïeu de bruns. L'ombre portée du corps se découpe à droite sur le mur, telle une présence invisible. Seul dépasse de la bure le visage aux yeux révulsés, la bouche ouverte en un silencieux dialogue.
(Source :mba-lyon.fr)
Le musée n’est pas en reste en ce qui concerne la peinture des XIXè et XXè siècles, avec notamment :
-Danseuses sur la scèned’Edgar Degas (vers 1889)
-Charing Cross Bridge La Tamise de Claude Monet (1903)
-Jeune fille au ruban bleu de Renoir (1888)
-La Cathédrale de Nicolas de Staël (1955)
La Cathédrale est une des œuvres ultimes de l'artiste. Son imposante silhouette se détache sur l'obscurité d'un fond bleu-nuit. La fluidité nouvelle de la pâte et l'allègement de la matière picturale caractérisent son traitement. Le ciel sombre semble avoir été peint d'un seul geste, alors que la masse claire est composée de rectangles et de carrés exécutés en camaïeu de gris et de blancs, séparés par quelques touches de rouge, d'or ou de bleu qui semblent illuminer le bâtiment de l'intérieur. Le plus grand des rectangles reprend en réduction la masse de l'édifice.
Comme de nombreuses peintures de cette époque, le tableau est peint dans une gamme limitée de couleurs, dans une harmonie de gris, noirs, bleus foncés et blancs. Ce chromatisme a pu faire songer à une influence de Vélasquez et de Manet, artistes dont de Staël étudia l'œuvre au cours d'un voyage en Espagne à l'automne 1954.
Selon le témoignage d'un proche de l'artiste, Pierre Lecuire, le tableau aurait été peint à Paris, probablement avant 1955. Il appartiendrait dans sa thématique même aux nombreuses vues de Paris réalisées au cours de l'été 1954. Françoise de Staël quant à elle n'exclut pas qu'après avoir fait un dessin de Notre-Dame de Paris pendant cette période, l'artiste "ait repensé le sujet à Antibes, au-delà des monuments connus, érigeant sa propre Cathédrale imaginaire".
(Source : mba-lyon.fr)
Vous en découvrirez beaucoup d’autres sur le site du musée.
Pour aller plus loin :
-Les Modernes, de Picasso à Picasso [Multi-supports] : catalogue des peintures du XXe siècle au musée des beaux-arts de Lyon / Christian Briend
-Romantisme [Livre] : de Delacroix à Janmot : collections du Musée des beaux-arts de Lyon, 17 mars-19 juin 1994 / [catalogue par Philippe Duret et Christian Briend]
-Catalogue sommaire illustré des peintures du Musée des beaux-arts de Lyon [Livre]. I, : Ecoles étrangères, XIIIe-XIXe siècles : Allemagne, Espagne, Italie et divers / par Valérie Lavergne-Durey,......
-Chefs-d'oeuvre de la peinture italienne et espagnole [Livre] / Musée des beaux-arts de Lyon ; [réd.] par Valérie Lavergne-Durey,...
-Flandre et Hollande au siècle d'Or [Livre] : chefs-d'oeuvre des musées de Rhône-Alpes : [exposition], Lyon, Musée des beaux-arts, 25 avril-12 juillet 1992, Bourg-en-Bresse, Musée de Brou, 25 avril-...
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter