Question d'origine :
Bonjour,
comment sont recruté(e)s les comédiens et comédiennes de la troupe de la Comédie Française ?merci pour vos éclaircissements.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 11/02/2019 à 10h26
Bonjour,
Le recrutement des comédiennes et les comédiens du « Français » se fait en deux étapes, selon un mélange assez unique de décision personnelle et de cooptation :
« Lorsqu’un comédien entre dans la Troupe,il est toujours engagé par l’administrateur général et sous le statut de pensionnaire , quel que soit son parcours préalable. Il peut être proposé au sociétariat après au moins une année de présence dans la Troupe […] sur la proposition du Comité d’administration (dont l’administrateur général fait partie) aux sociétaires réunis en assemblée générale. Après ratification, il devient membre de la société des Comédiens-Français, son nouveau statut est scellé par un arrêté du/de la ministre de la Culture. »
(Source : comedie-francaise.fr)
Voici comment se compose le Comité d’administration :
« Présidé par l’administrateur général, il se compose de sept sociétaires titulaires – dont le/la Doyen(ne), membre de droit – et de deux sociétaires suppléants. Il est renouvelé chaque année.
Plus précisément :
• le/la Doyen(ne), actuellement Madame la Doyenne Claude Mathieu
• trois sociétaires titulaires et un suppléant élus par l’assemblée générale des sociétaires
• trois sociétaires titulaires et un suppléant nommés par le/la ministre de la Culture, sur proposition de l’administrateur général
Le Comité d’administration délibère des sujets déterminants pour la vie de la Troupe tels que :
• les nominations des comédiens au sociétariat
• la distribution des parts de société des Comédiens-Français »
(Source : comedie-francaise.fr)
C’est donc à l’invitation de l’administrateur général (actuellement, le comédien Eric Ruf) qu’on devient pensionnaire, etpar cooptation de ses pairs qu’on devient sociétaire . En théorie donc, il n’y a ni concours ni qualification requise pour intégrer l’illustre maison. On trouve par exemple sur lexpress.fr un portrait du pensionnaire Elliot Jenicot, issu du monde du cirque et remarqué dans un one-man-show par Muriel Mayetten l’administratrice de l’époque – mais en pratique, comme l’avoue un responsable du Conservatoire National supérieur d’art dramatique , interrogé par letudiant.fr, « 90 % des membres de la troupe viennent du Conservatoire ”. Pour une bonne raison : au cours de leur cursus, les élèves du Conservatoire ont l’occasion de se faire connaître des comédiens du « Français ».
« L’enseignement au Conservatoire est, dès sa création, confié exclusivement à des comédiens, issus notamment de la Comédie-Française, à laquelle le Conservatoire est intimement lié. L’enseignement est alors individuel, basé sur l’exemple, voire l’imitation des maîtres. Les élèves gardent le même professeur pendant toute leur scolarité. »
(Source : cnsad.fr)
On pourrait considérer un peu vite que pensionnaires et sociétaires jouissent d’un grand confort financier, notamment si on les compare aux intermittents (voire à ce sujet un article de lefigaro.fr). Mais ce confort est tout relatif : comme le rappelle Lucile Commeaux dans une émission diffusée en 2017 sur France culture,aucun de ces choyés comédiens ne bénéficie d’une réelle sécurité de l'emploi : « Tous les ans » le Comité d’administration « se réunit pour décider de votre sort, avec trois possibilités : rester pensionnaire, être débarqué, ou devenir sociétaire pour cinq ans renouvelables sans limite ».
Ainsi, la troupe est en recomposition permanente, et le Comité d’administration, qui intègre les sociétaires, peut à tout moment les pousser vers la sortie ; c’est ce qui est arrivé en 2009 à la doyenne Catherine Hiegel. Ce qui n’est pas du goût de tous. Interrogé par nouvelobs.com, l’ancien pensionnaire Richard Berry remarquait à l’époque :
« Jouer avec des acteurs qui vous jugent crée un climat de rapport de force et de suspicion qui exacerbe les qualités les plus viles de l’être humain. »
Bonne journée.
Le recrutement des comédiennes et les comédiens du « Français » se fait en deux étapes, selon un mélange assez unique de décision personnelle et de cooptation :
« Lorsqu’un comédien entre dans la Troupe,
(Source : comedie-francaise.fr)
Voici comment se compose le Comité d’administration :
« Présidé par l’administrateur général, il se compose de sept sociétaires titulaires – dont le/la Doyen(ne), membre de droit – et de deux sociétaires suppléants. Il est renouvelé chaque année.
Plus précisément :
• le/la Doyen(ne), actuellement Madame la Doyenne Claude Mathieu
• trois sociétaires titulaires et un suppléant élus par l’assemblée générale des sociétaires
• trois sociétaires titulaires et un suppléant nommés par le/la ministre de la Culture, sur proposition de l’administrateur général
Le Comité d’administration délibère des sujets déterminants pour la vie de la Troupe tels que :
• les nominations des comédiens au sociétariat
• la distribution des parts de société des Comédiens-Français »
(Source : comedie-francaise.fr)
C’est donc à l’invitation de l’administrateur général (actuellement, le comédien Eric Ruf) qu’on devient pensionnaire, et
« L’enseignement au Conservatoire est, dès sa création, confié exclusivement à des comédiens, issus notamment de la Comédie-Française, à laquelle le Conservatoire est intimement lié. L’enseignement est alors individuel, basé sur l’exemple, voire l’imitation des maîtres. Les élèves gardent le même professeur pendant toute leur scolarité. »
(Source : cnsad.fr)
On pourrait considérer un peu vite que pensionnaires et sociétaires jouissent d’un grand confort financier, notamment si on les compare aux intermittents (voire à ce sujet un article de lefigaro.fr). Mais ce confort est tout relatif : comme le rappelle Lucile Commeaux dans une émission diffusée en 2017 sur France culture,
Ainsi, la troupe est en recomposition permanente, et le Comité d’administration, qui intègre les sociétaires, peut à tout moment les pousser vers la sortie ; c’est ce qui est arrivé en 2009 à la doyenne Catherine Hiegel. Ce qui n’est pas du goût de tous. Interrogé par nouvelobs.com, l’ancien pensionnaire Richard Berry remarquait à l’époque :
« Jouer avec des acteurs qui vous jugent crée un climat de rapport de force et de suspicion qui exacerbe les qualités les plus viles de l’être humain. »
Bonne journée.
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