Question d'origine :
Bonjour,
Je souhaiterais savoir à quand remonte l'usage courant en langue française de la notion de stage dans son acception actuelle. Je pensais, en faisant quelques recherches sur internet, trouver un historique allant de "l'apprentissage" à l'ancienne jusqu'à notre fameux stage, mais je n'ai rien trouvé allant dans ce sens.
En vous remerciant par avance.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 04/02/2019 à 15h23
Bonjour,
Si vous n’avez pas trouvé de sources expliquant comment l’apprentissage s’est lentement transformé en stage, c’est pour une bonne raison : les deux mots désignent des formations bien différentes, et l’apprentissage existe toujours ! Voici la définition qu’en donne onisep.fr :
« L'apprentissage est une formation initiale en alternance qui associe une formation chez un employeur et des enseignements dispensés dans un centre de formation d'apprentis (CFA).
La durée du contrat est en principe de 2 ans. Cependant, elle peut varier de 1 à 3 ans en fonction :
- du temps nécessaire à la préparation du diplôme,
- de votre niveau de formation initiale,
- en cas de redoublement.
Le contrat peut être écourté si vous obtenez votre titre ou diplôme avant son échéance ou prolongé en cas d'échec.
Les droits de l'apprenti sont ceux des autres salariés de l’entreprise : congés payés (5 semaines au minimum), protection maladie, maternité, accidents du travail…
Les obligations : respecter le règlement intérieur de l’entreprise, effectuer les tâches confiées par l’employeur ; en contrepartie, celui-ci vous rémunère et prend en charge votre formation. Un impératif : suivre les cours avec assiduité et se présenter aux examens !
De son côté, l'employeur est tenu de désigner un tuteur, nommé maître d'apprentissage, chargé de vous suivre, de vous évaluer, et effectuer des bilans à chaque fin de période en entreprise. Il assure le suivi pédagogique en lien avec le CFA.
L'apprenti.e possède le statut de salarié d'entreprise, les droits de tous les salariés, et est soumis aux mêmes obligations.Le contrat d'apprentissage est un contrat de travai l qui lie un employeur et un.e apprenti.e. L'apprenti.e travaille pour l'employeur et pour cela il ou elle perçoit un salaire. L'apprenti.e est donc soumis aux règles du code du travail et aux conventions collectives.
Le statut de l'apprenti.e a évolué : il est désormais apprenti.e étudiant.e des métiers.
Une carte nationale d'apprenti.e est délivrée à l'élève par son centre de formation. Sur le modèle de la carte d'étudiant, cette carte lui permet de bénéficier de tarifs réduits.
La couverture sociale de l'apprenti.e étudiant.e des métiers est similaire à celle des autres salariés dès 16 ans : affiliation au régime général de la sécurité sociale, congés payés, congés de maternité, droits ouverts à la retraite et aux allocations de chômage, etc. »
A l’inverse, les stages, toujours selon onisep.fr, sont des "périodes de formation en milieu professionnel (PFMP)" [qui] se déroulent en entreprise. Ils permettent aux jeunes de découvrir le fonctionnement d'une entreprise et de se confronter à des situations professionnelles en conditions réelles. »
En termes statutaires,les apprentis sont des salariés avec un statut légèrement adapté du fait de leur formation ; les stagiaires sont des lycéens ou des étudiants . Concrètement, la différence tient dans le ratio savoir théorique/connaissances pratiques des pratiques respectives. A ce sujet un article de lexpress.fr dit avec humour :
« L'apprenti qui n'a suivi bien souvent que quelques mois de formation dans son établissement avant le début de son apprentissage va être en quelque sorte " jeté dans la piscine" sans avoir appris à nager. Dans les premiers mois de son parcours d'apprentissage, pour survivre il va "rejoindre le bord" sans doute en "surnageant" de façon peu académique. Mais il va apprendre "sur le tas", en confrontant son expérience d'entreprise aux savoirs plus théoriques avec les professeurs lors des formations. Le stagiaire de fin d'études aura lui un bagage théorique plus important au moment de débuter mais il a appris à nager hors de l'eau en détaillant chaque mouvement sur le papier avant d'être jeté dans le grand bain. »
Tout en reconnaissant que l’apprentissage représente un plus pour l’entrée dans le monde du travail : en effet, au terme de celui-ci, l’entreprise, qui a déjà beaucoup investi dans la formation, aura tendance à proposer à l’apprenti un CDI pour valoriser ses acquis.
Puisque vous vous intéressez à l’évolution du lexique, sachez tout de même que, selon le Dictionnaire culturel en langue française (Robert), le mot « stage » a acquis le sens qu’il a aujourd’hui en… 1782 ! Non sans avoir préalablement fait son apprentissage dans le vocabulaire religieux :
«STAGE n. m. (av.1631) ; emprunt au latin médiéval stagium « demeure, résidence » […]
1) Anciennement (droit canon). Résidence d’un nouveau chanoine, avant qu’il puisse jouir de sa prébende.
2) (1782) Moderne. Période d’études pratiques imposée aux candidats à certaines professions libérales ou publiques […]
3) (1939) Période de courte durée pendant laquelle une personne suit des cours de formation à une activité professionnelle ou de loisir. Un stage de ski, de voile, de tennis. »
Bonne journée.
Si vous n’avez pas trouvé de sources expliquant comment l’apprentissage s’est lentement transformé en stage, c’est pour une bonne raison :
« L'apprentissage est une formation initiale en alternance qui associe une formation chez un employeur et des enseignements dispensés dans un centre de formation d'apprentis (CFA).
La durée du contrat est en principe de 2 ans. Cependant, elle peut varier de 1 à 3 ans en fonction :
- du temps nécessaire à la préparation du diplôme,
- de votre niveau de formation initiale,
- en cas de redoublement.
Le contrat peut être écourté si vous obtenez votre titre ou diplôme avant son échéance ou prolongé en cas d'échec.
Les droits de l'apprenti sont ceux des autres salariés de l’entreprise : congés payés (5 semaines au minimum), protection maladie, maternité, accidents du travail…
Les obligations : respecter le règlement intérieur de l’entreprise, effectuer les tâches confiées par l’employeur ; en contrepartie, celui-ci vous rémunère et prend en charge votre formation. Un impératif : suivre les cours avec assiduité et se présenter aux examens !
De son côté, l'employeur est tenu de désigner un tuteur, nommé maître d'apprentissage, chargé de vous suivre, de vous évaluer, et effectuer des bilans à chaque fin de période en entreprise. Il assure le suivi pédagogique en lien avec le CFA.
L'apprenti.e possède le statut de salarié d'entreprise, les droits de tous les salariés, et est soumis aux mêmes obligations.
Le statut de l'apprenti.e a évolué : il est désormais apprenti.e étudiant.e des métiers.
Une carte nationale d'apprenti.e est délivrée à l'élève par son centre de formation. Sur le modèle de la carte d'étudiant, cette carte lui permet de bénéficier de tarifs réduits.
La couverture sociale de l'apprenti.e étudiant.e des métiers est similaire à celle des autres salariés dès 16 ans : affiliation au régime général de la sécurité sociale, congés payés, congés de maternité, droits ouverts à la retraite et aux allocations de chômage, etc. »
A l’inverse, les stages, toujours selon onisep.fr, sont des "périodes de formation en milieu professionnel (PFMP)" [qui] se déroulent en entreprise. Ils permettent aux jeunes de découvrir le fonctionnement d'une entreprise et de se confronter à des situations professionnelles en conditions réelles. »
En termes statutaires,
« L'apprenti qui n'a suivi bien souvent que quelques mois de formation dans son établissement avant le début de son apprentissage va être en quelque sorte " jeté dans la piscine" sans avoir appris à nager. Dans les premiers mois de son parcours d'apprentissage, pour survivre il va "rejoindre le bord" sans doute en "surnageant" de façon peu académique. Mais il va apprendre "sur le tas", en confrontant son expérience d'entreprise aux savoirs plus théoriques avec les professeurs lors des formations. Le stagiaire de fin d'études aura lui un bagage théorique plus important au moment de débuter mais il a appris à nager hors de l'eau en détaillant chaque mouvement sur le papier avant d'être jeté dans le grand bain. »
Tout en reconnaissant que l’apprentissage représente un plus pour l’entrée dans le monde du travail : en effet, au terme de celui-ci, l’entreprise, qui a déjà beaucoup investi dans la formation, aura tendance à proposer à l’apprenti un CDI pour valoriser ses acquis.
Puisque vous vous intéressez à l’évolution du lexique, sachez tout de même que, selon le Dictionnaire culturel en langue française (Robert),
«
1) Anciennement (droit canon). Résidence d’un nouveau chanoine, avant qu’il puisse jouir de sa prébende.
2) (1782) Moderne. Période d’études pratiques imposée aux candidats à certaines professions libérales ou publiques […]
3) (1939) Période de courte durée pendant laquelle une personne suit des cours de formation à une activité professionnelle ou de loisir. Un stage de ski, de voile, de tennis. »
Bonne journée.
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