Question d'origine :
Bonjour,
Je dois présenté un exposer sur l'agriculture durable en Australie mais après plusieurs recherches j'ai beaucoup de mal à trouver des informations. Pourriez vous me donner un coup de pouce s'il vous plait . Sachant qu'i faut au moins un peu de statistiques, si possible un commentaire d'un géographe.
Mon groupe et moi même vous remercions
Nous nous chargerons du diaporama et essayons tout de même trouver un minimum d'info.
Merci
Cannelle26
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 01/02/2019 à 10h08
Bonjour,
Vous trouverez un tableau comparatif intéressant sur une page d’agriculture.gouv.fr consacrée au bio en France, mais qui compare notre pays avec les grandes puissances agricoles mondiales : vous y verrez ainsi que l’Australie avait en 2018 la première surface agricole utile (SAU) en bio, avec 22,7 millions d’hectares – contre 1,8 millions pour la France. Cependant, la part du bio en France était plus importante, avec 6,6% contre 5,6% au pays des kangourous.
Pourquoi ? Tout d’abord parce que, comme on l’a vu, la SAU australienne est beaucoup plus vaste. Mais aussi parce que, selon le rapport de l’année 2016 consultable sur agriculture.gouv.fr, l’Australie mène une politique très libérale en matière d’agriculture, et doit faire face à une demande asiatique de plus en plus forte :
« Alors que l’agriculture australienne peut nourrir actuellement 60 millions de personnes, la hausse de la demande asiatique est à la fois une opportunité et un défi pour l’agriculture australienne. Au cours des dix dernières années, la part de l’Asie dans les échanges commerciaux agricoles de l’Australie s’est fortement accrue, passant de 52 % à 62 % aujourd’hui. Ces tendances vont s’accentuer du fait de la hausse de la population asiatique, de l’augmentation du revenu par habitant et de la modification des modes de consommation et des habitudes alimentaires. Ainsi la consommation de viande en Asie de l’est explose : elle était inférieure à 20 kg par habitant et par an en 1984-1986 et ,atteindra 50 kg en 2015.
De fait l’Australie est très bien positionnée pour répondre à cette demande asiatique grâce à sa localisation aux portes de ce marché, au fait de pouvoir offrir des produits hors saison et à sa forte complémentarité avec les agricultures asiatiques.Pour répondre à ces défis, les pouvoirs publics australiens utilisent plusieurs outils, outre la négociation d’accords de libre-échange : gestion des ressources, financements, recherche et développement, mécanismes de soutien à l’exportation et aide au développement.
Une meilleure gestion des ressources, en particulier hydrique, est une priorité
Le ministère de l’agriculture a mis en place plusieurs programmes destinés à améliorer la gestion des ressources. Le Carbon Farming Future Program vise à aider les agriculteurs à adapter leurs modes de production pour réduire leurs émissions de carbone et Caring for our country, programme interministériel doté de 2,2Mds AUD (1,55 Mds €) sur cinq ans (renouvelé en avril 2012 pour la période 2013-2018) comprend un volet agriculture raisonnable géré par le ministère de l’agriculture. Par ailleurs, le ministère de l’environnement gère le programme Water for the future, d’amélioration de la gestion de l’eau. »
Mais l’agriculture durable australienne pâtit aussi d’un fort développement de l’exploitation du gaz et du charbon :
« Des manifestants à Sydney, à pied ou à cheval, réclament l'abandon de projets miniers en faveur du développement des énergies renouvelables (AFP - Peter PARKS)
"Nous ne voulons pas que notre pays sacrifie l'agriculture durable et la population aux intérêts financiers à court terme liés à des mines qui n'apportent que la dégradation à long terme de l'environnement", a-t-elle ajouté.
L'Australie est l'un des plus grands producteurs de charbon et de gaz au monde mais les projets en développement, notamment pour le gaz de couche, suscitent inquiétudes et résistances en raison des techniques d'extraction utilisées et du recours à la fracturation hydraulique.
Certains Etats et territoires ont interdit ces techniques au nom de la protection de l'environnement, d'autres ont augmenté leurs investissements dans des projets d'énergie durable.
"Nos exploitations agricoles sont ruinées, privées d'eau, il y a des plateformes de forage ou des mines de charbon au milieu des champs", a déclaré à l'AFP Clare Twomey, l'une des fondatrices de Knitting Nannas Against Gas (Grands-mères tricoteuses contre le gaz). "C'est un immense désastre pour notre planète". »
(Source : sciencesetavenir.fr)
Une situation assez paradoxale, quand on sait que l’Australie fut dans les années 1970 une des terres pionnières de la permaculture. Selon un article de reporterre.net :
« Dans les années 1970, les deux Australiens participent à l’émergence de la conscience écologiste. Ils font un constat simple : l’agriculture industrielle menace la biodiversité et la fertilité des sols, il faut donc créer et développer des systèmes agricoles stables et résilients. En 1978, ils publient un livre, Perma-Culture 1, une agriculture pérenne pour l’autosuffisance et les exploitations de toutes tailles.
[…]
« On cherche à densifier et à intensifier la production sur des petites surfaces », explique Tom. D’après une étude en cours menée par l’Inra à la ferme du Bec Hellouin, « mille mètres carrés cultivés en maraîchage bio permaculturel permettent de créer une activité à temps plein. »
Aujourd’hui, sans doute galvanisés par l’effet de mode, les formations se multiplient, et des recherches sont menées pour prouver l’efficacité d’un point de vue économique et agronomique de telles structures.
« Il y a peu de chiffres, mais ça explose, dit Charlotte. De nombreux maraîchers s’y mettent. » Un essor qui concerne surtout l’autoconsommation. « Le but, ce n’est pas d’être rentable, mais d’être autonome », souligne Simon. »
Pour aller plus loin, voici quelques (rares) sources en français qui pourront vous servir :
-Chapitre « Australie » dans le rapport Coopération pour le développement 2016 de l’OCDE sur books.google.fe
-Article « Le bio dans le monde » sur agencebio.org.
-Article « La distribution des produits naturels et bio en Australie et en Nouvelles-Zélande » sur natexbio.com
-Études de l'OCDE sur l'eau « L'eau et l'adaptation au changement climatique » (2014) consultable sur books.google.fr et en particulier l’encadré sur le dispositif « Water for the future ».
-David Holmgren, Permaculture: Principes et pistes d'action pour un mode de vie soutenable, consultable sur books.google.fr
-Enfin, une curiosité : un article consacré à la ville de Nimbin, « capitale du cannabis » en Australie, qui se veut une ville entièrement bio et durable, sur reporterre.net.
Bon courage pour votre exposé.
Vous trouverez un tableau comparatif intéressant sur une page d’agriculture.gouv.fr consacrée au bio en France, mais qui compare notre pays avec les grandes puissances agricoles mondiales : vous y verrez ainsi que l’Australie avait en 2018 la première surface agricole utile (SAU) en bio, avec 22,7 millions d’hectares – contre 1,8 millions pour la France. Cependant, la part du bio en France était plus importante, avec 6,6% contre 5,6% au pays des kangourous.
Pourquoi ? Tout d’abord parce que, comme on l’a vu, la SAU australienne est beaucoup plus vaste. Mais aussi parce que, selon le rapport de l’année 2016 consultable sur agriculture.gouv.fr, l’Australie mène une politique très libérale en matière d’agriculture, et doit faire face à une demande asiatique de plus en plus forte :
« Alors que l’agriculture australienne peut nourrir actuellement 60 millions de personnes, la hausse de la demande asiatique est à la fois une opportunité et un défi pour l’agriculture australienne. Au cours des dix dernières années, la part de l’Asie dans les échanges commerciaux agricoles de l’Australie s’est fortement accrue, passant de 52 % à 62 % aujourd’hui. Ces tendances vont s’accentuer du fait de la hausse de la population asiatique, de l’augmentation du revenu par habitant et de la modification des modes de consommation et des habitudes alimentaires. Ainsi la consommation de viande en Asie de l’est explose : elle était inférieure à 20 kg par habitant et par an en 1984-1986 et ,atteindra 50 kg en 2015.
De fait l’Australie est très bien positionnée pour répondre à cette demande asiatique grâce à sa localisation aux portes de ce marché, au fait de pouvoir offrir des produits hors saison et à sa forte complémentarité avec les agricultures asiatiques.Pour répondre à ces défis, les pouvoirs publics australiens utilisent plusieurs outils, outre la négociation d’accords de libre-échange : gestion des ressources, financements, recherche et développement, mécanismes de soutien à l’exportation et aide au développement.
Une meilleure gestion des ressources, en particulier hydrique, est une priorité
Le ministère de l’agriculture a mis en place plusieurs programmes destinés à améliorer la gestion des ressources. Le Carbon Farming Future Program vise à aider les agriculteurs à adapter leurs modes de production pour réduire leurs émissions de carbone et Caring for our country, programme interministériel doté de 2,2Mds AUD (1,55 Mds €) sur cinq ans (renouvelé en avril 2012 pour la période 2013-2018) comprend un volet agriculture raisonnable géré par le ministère de l’agriculture. Par ailleurs, le ministère de l’environnement gère le programme Water for the future, d’amélioration de la gestion de l’eau. »
Mais l’agriculture durable australienne pâtit aussi d’un fort développement de l’exploitation du gaz et du charbon :
« Des manifestants à Sydney, à pied ou à cheval, réclament l'abandon de projets miniers en faveur du développement des énergies renouvelables (AFP - Peter PARKS)
"Nous ne voulons pas que notre pays sacrifie l'agriculture durable et la population aux intérêts financiers à court terme liés à des mines qui n'apportent que la dégradation à long terme de l'environnement", a-t-elle ajouté.
L'Australie est l'un des plus grands producteurs de charbon et de gaz au monde mais les projets en développement, notamment pour le gaz de couche, suscitent inquiétudes et résistances en raison des techniques d'extraction utilisées et du recours à la fracturation hydraulique.
Certains Etats et territoires ont interdit ces techniques au nom de la protection de l'environnement, d'autres ont augmenté leurs investissements dans des projets d'énergie durable.
"Nos exploitations agricoles sont ruinées, privées d'eau, il y a des plateformes de forage ou des mines de charbon au milieu des champs", a déclaré à l'AFP Clare Twomey, l'une des fondatrices de Knitting Nannas Against Gas (Grands-mères tricoteuses contre le gaz). "C'est un immense désastre pour notre planète". »
(Source : sciencesetavenir.fr)
Une situation assez paradoxale, quand on sait que l’Australie fut dans les années 1970 une des terres pionnières de la permaculture. Selon un article de reporterre.net :
« Dans les années 1970, les deux Australiens participent à l’émergence de la conscience écologiste. Ils font un constat simple : l’agriculture industrielle menace la biodiversité et la fertilité des sols, il faut donc créer et développer des systèmes agricoles stables et résilients. En 1978, ils publient un livre, Perma-Culture 1, une agriculture pérenne pour l’autosuffisance et les exploitations de toutes tailles.
[…]
« On cherche à densifier et à intensifier la production sur des petites surfaces », explique Tom. D’après une étude en cours menée par l’Inra à la ferme du Bec Hellouin, « mille mètres carrés cultivés en maraîchage bio permaculturel permettent de créer une activité à temps plein. »
Aujourd’hui, sans doute galvanisés par l’effet de mode, les formations se multiplient, et des recherches sont menées pour prouver l’efficacité d’un point de vue économique et agronomique de telles structures.
« Il y a peu de chiffres, mais ça explose, dit Charlotte. De nombreux maraîchers s’y mettent. » Un essor qui concerne surtout l’autoconsommation. « Le but, ce n’est pas d’être rentable, mais d’être autonome », souligne Simon. »
-Chapitre « Australie » dans le rapport Coopération pour le développement 2016 de l’OCDE sur books.google.fe
-Article « Le bio dans le monde » sur agencebio.org.
-Article « La distribution des produits naturels et bio en Australie et en Nouvelles-Zélande » sur natexbio.com
-Études de l'OCDE sur l'eau « L'eau et l'adaptation au changement climatique » (2014) consultable sur books.google.fr et en particulier l’encadré sur le dispositif « Water for the future ».
-David Holmgren, Permaculture: Principes et pistes d'action pour un mode de vie soutenable, consultable sur books.google.fr
-Enfin, une curiosité : un article consacré à la ville de Nimbin, « capitale du cannabis » en Australie, qui se veut une ville entièrement bio et durable, sur reporterre.net.
Bon courage pour votre exposé.
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