Question d'origine :
Bonjour,
Pouvez-vous m'en dire un peu plus sur l'identité supposée des 2 larrons accompagnant Jésus-Christ lors de sa crucifixion ?
Cordialement.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 29/01/2019 à 11h20
Bonjour,
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, Jésus n'a pas été crucifié aux côtés de deux voleurs car en droit romain, le vol, simple ou accompagné de violence, ne constituait pas un crime capital. Les évangiles ne nous disent pas précisément qui ils étaient mais l'on suppose qu'il s'agissait de rebelles politiques :
Voici un extrait de l'ouvrage intitulé Jésus : dictionnaire historique des Évangiles écrit par Marie-Françoise Baslez qui nous en dit plus (aux pages 184-186) :
" La crucifixion de jésus se déroula, selon les évangiles, dans le cadre d'une exécution collective. Deux autres condamnés entouraient Jésus sur le gibet, dont l'un, suivant le seul évangile de Luc, aurait manifesté des remords et se serait recommandé à la miséricorde du Christ : c'est le "bon larron" de l'imagerie chrétienne.
Ces « bandits » n'étaient pas des voleurs, ni des malfaiteurs de droit commun. Le terme grec utilisé par les évangiles, lestai, s'applique dans l'historiographie juive et romaine à un phénomène debanditisme politique pratiqué par des groupes d'individus réfugiés dans des grottes, parfois en famille, dans le désert, au bord de la mer Morte ou en Galilée. De là ils menaient la résistance à l'occupant en razziant les convois qui traversaient le pays et les grandes exploitations agricoles. Ces bandits représentaient un danger pour les voyageurs, comme le souligne Luc.
L'archéologie des grottes fait remonter ce phénomène à la conquête d'Alexandre, dans les années 330 avant notre ère, et révèle de nouvelles utilisations des mêmes caches aux époques hellénistique et romaine, jusqu'à la dernière insurrection juive contre Rome en 135 de notre ère. Ce banditisme résistant est documenté surtout par les sources juives lors de la révolte des Maccabées contre la domination grecque (168-152 av. J.-C), puis lors de l'avènement d'Hérode (37 av. J.-C.) et, enfin, après sa mort, en l'an 4 de notre ère. Si l'on considère que le phénomène était endémique, la prédication de Jésus se trouve inscrite dans une spirale de violence, ce qui pourrait justifier la décision et la sentence de Pilate. Si l'on retient que, chronologiquement, les grandes phases de ce mouvement encadrent la prédication de Jésus plutôt qu'elles n'y correspondent, les arrestations de Jésus, de Barabbas, lui aussi qualifié de «bandit», et des deux autres brigands ont été circonstancielles et relevaient de l'état d'urgence mis en place pour la fête de la Pâque. Dans tous les cas, il est certain que Jésus ne fut pas le seul condamné politique de l'année 30. "
Nous vous invitons également à lire :
- Qui étaient les hommes crucifiés avec Jésus ? / Ariel Alvarez Valdès - Choisir - 29/03/2018
- Le bon larron ou le criminel devenu saint / Le pèlerin
- Evangile de Luc - Le bon larron et la mort de Jésus (23,35-49)
- "Il a souffert sous Ponce Pilate" [Livre] : enquête historique sur la passion et la mort de Jésus / Vittorio Messori ; traduit de l'italien par Georges Daridan (aux pages 85-94).
Bonne journée
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, Jésus n'a pas été crucifié aux côtés de deux voleurs car en droit romain, le vol, simple ou accompagné de violence, ne constituait pas un crime capital. Les évangiles ne nous disent pas précisément qui ils étaient mais l'on suppose qu'il s'agissait de rebelles politiques :
Voici un extrait de l'ouvrage intitulé Jésus : dictionnaire historique des Évangiles écrit par Marie-Françoise Baslez qui nous en dit plus (aux pages 184-186) :
" La crucifixion de jésus se déroula, selon les évangiles, dans le cadre d'une exécution collective. Deux autres condamnés entouraient Jésus sur le gibet, dont l'un, suivant le seul évangile de Luc, aurait manifesté des remords et se serait recommandé à la miséricorde du Christ : c'est le "bon larron" de l'imagerie chrétienne.
Ces « bandits » n'étaient pas des voleurs, ni des malfaiteurs de droit commun. Le terme grec utilisé par les évangiles, lestai, s'applique dans l'historiographie juive et romaine à un phénomène de
L'archéologie des grottes fait remonter ce phénomène à la conquête d'Alexandre, dans les années 330 avant notre ère, et révèle de nouvelles utilisations des mêmes caches aux époques hellénistique et romaine, jusqu'à la dernière insurrection juive contre Rome en 135 de notre ère. Ce banditisme résistant est documenté surtout par les sources juives lors de la révolte des Maccabées contre la domination grecque (168-152 av. J.-C), puis lors de l'avènement d'Hérode (37 av. J.-C.) et, enfin, après sa mort, en l'an 4 de notre ère. Si l'on considère que le phénomène était endémique, la prédication de Jésus se trouve inscrite dans une spirale de violence, ce qui pourrait justifier la décision et la sentence de Pilate. Si l'on retient que, chronologiquement, les grandes phases de ce mouvement encadrent la prédication de Jésus plutôt qu'elles n'y correspondent, les arrestations de Jésus, de Barabbas, lui aussi qualifié de «bandit», et des deux autres brigands ont été circonstancielles et relevaient de l'état d'urgence mis en place pour la fête de la Pâque. Dans tous les cas, il est certain que Jésus ne fut pas le seul condamné politique de l'année 30. "
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- Qui étaient les hommes crucifiés avec Jésus ? / Ariel Alvarez Valdès - Choisir - 29/03/2018
- Le bon larron ou le criminel devenu saint / Le pèlerin
- Evangile de Luc - Le bon larron et la mort de Jésus (23,35-49)
- "Il a souffert sous Ponce Pilate" [Livre] : enquête historique sur la passion et la mort de Jésus / Vittorio Messori ; traduit de l'italien par Georges Daridan (aux pages 85-94).
Bonne journée
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