Question d'origine :
Comment Robert Victor Neher a t-il inventer le papier aluminium?
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 22/01/2019 à 10h52
Bonjour,
En guise de préambule, il importe d’inscrire notre réflexion dans l’invention et l’essor de l’utilisation de l’aluminium car ce sont ces étapes qui permettront l’émergence du papier aluminium.
Ainsi, le site science presse consacre un article à l’histoire de l’aluminium dans lequel il rappelle que « Lorsque l'empereur Napoléon III recevait des invités de marque, ils étaient servis dans de la vaisselle en aluminium. Les autres devaient se contenter de vaisselle en or. Cette anecdote illustre le fait qu'au milieu des années 1800, l'aluminium était considéré comme un métal précieux, ce qui est étonnant quand on sait que l'aluminium est l'élément métallique le plus abondant de la croûte terrestre.
Mais il y existe non pas à l'état pur, mais combiné à d'autres éléments, comme l'oxygène dans l'alumine Al2O3.2H2O ou le fluor dans la cryolite (AlF3.3HF). Et l'aluminium est si intimement lié à ces autres éléments qu'il est très difficile de l'isoler, ce qui explique pourquoi l'aluminium est un métal « jeune ». Alors que des métaux comme le cuivre et l'étain sont utilisés depuis des millénaires, l'aluminium, lui, n'est disponible que depuis moins de 200 ans.
Le chimiste danois Hans Christian Œrsted a été le premier, en 1825, à préparer le métal en traitant du chlorure d'aluminium avec un mélange de mercure et de potassium. L'Allemand Friedrich Wöhler, puis le Français Henri Sainte-Claire Deville, améliorèrent le processus au cours des années suivantes. Mais cette démarche fondée sur des réactions chimiques complexes était très coûteuse, d'où la rareté du métal. Tout changea en 1886 quand deux chimistes, l'Américain Charles Martin Hall et le Français Paul Héroult introduisirent presque simultanément un processus faisant appel à l'électrolyse.
Un mélange d'alumine dissoute dans de la cryolite est soumis à un courant électrique, ce qui a pour conséquence la libération du métal à l'état pur. La simplicité de ce processus fit qu'en moins de 50 ans, le cours du métal tomba de plus de 1000 dollars à moins de 50 cents le kg. Aujourd'hui, le processus d'électrolyse « Hall-Héroult » est toujours la seule méthode commerciale utilisée pour la production de l'aluminium. Ironiquement, Charles Martin Hall et Paul Héroult sont liés plus que par le trait d'union qui décrit leur procédé. Ils sont nés la même année (1863) et décédés la même année (1914) aussi. De plus, ils ont tous deux fait leur découverte au même âge, 22 ans.
C'est la grande malléabilité de l'aluminium qui permet sa transformation en « papier » d'aluminium. Pour la petite histoire, c'est un Suisse, Robert Victor Necker, qui, en 1910, créa la première usine de fabrication de papier d'aluminium. Il fut utilisé pour la première fois – ce qui n’est guère surprenant étant donné que notre histoire se déroule en Suisse – pour l'emballage… du chocolat; plus particulièrement, le fameux chocolat triangulaire Toblerone.
Pour venir à J.G Neher, l’ouvrage Les 1001 inventions qui ont changé le monde indique que « C’est dans une usine de laminage de feuilles d’aluminium, au pied des chutes du Rhin dans le village suisse de Kreuzlinge, qu’en 1910 fut découvert le papier d’aluminium. Cette usine appartenait à la société J.G. Neher et fils. On s’y était livré à des expériences sur des feuilles d’aluminium pu placées entre deux lourds rouleaux ajustables dont l’intérieur avait été empli d’eau bouillante. Les feuilles étaient continuellement passées entre les rouleaux que l’on rapprochait de plus en plus, jusqu’à obtenir l’épaisseur désirée. Ce papier d’aluminium fut tout d’abord utilisé pour ‘l’emballage du tabac ou de produits de confection, et parce qu’il parvenait si bien à protéger de l’oxygène er de la lumière, et donc à stopper la production de bactéries, il supplanta bientôt le fer-blanc dans l’emballage et la conservation alimentaires. Les procédés évoluèrent ensuite pour inclure l’impression de texte et de couleurs directement sur le papier aluminium. Pendant quasiment tout le XIXe siècle, l’aluminium avait été un métal précieux (…) dans les années 1940, il devint courant dans les foyers américains quand apparut sur le marché le papier d’aluminium Reynolds … »
Vous trouverez d’autres informations sur le site aluminium.fr ainsi que celui de l’ IHA, Centre de ressources et d’expertise sur l’aluminium ou encore dans l’ouvrage « Geschichte der Hüttenaluminiumindustrie in der westlichen Welt”, Ernst Rauch (1962) que nous ne possédons pas.
Ernst Rauch
Aluminium-Verlag, 1962 - 316 pages
En guise de préambule, il importe d’inscrire notre réflexion dans l’invention et l’essor de l’utilisation de l’aluminium car ce sont ces étapes qui permettront l’émergence du papier aluminium.
Ainsi, le site science presse consacre un article à l’histoire de l’aluminium dans lequel il rappelle que « Lorsque l'empereur Napoléon III recevait des invités de marque, ils étaient servis dans de la vaisselle en aluminium. Les autres devaient se contenter de vaisselle en or. Cette anecdote illustre le fait qu'au milieu des années 1800, l'aluminium était considéré comme un métal précieux, ce qui est étonnant quand on sait que l'aluminium est l'élément métallique le plus abondant de la croûte terrestre.
Mais il y existe non pas à l'état pur, mais combiné à d'autres éléments, comme l'oxygène dans l'alumine Al2O3.2H2O ou le fluor dans la cryolite (AlF3.3HF). Et l'aluminium est si intimement lié à ces autres éléments qu'il est très difficile de l'isoler, ce qui explique pourquoi l'aluminium est un métal « jeune ». Alors que des métaux comme le cuivre et l'étain sont utilisés depuis des millénaires, l'aluminium, lui, n'est disponible que depuis moins de 200 ans.
Le chimiste danois Hans Christian Œrsted a été le premier, en 1825, à préparer le métal en traitant du chlorure d'aluminium avec un mélange de mercure et de potassium. L'Allemand Friedrich Wöhler, puis le Français Henri Sainte-Claire Deville, améliorèrent le processus au cours des années suivantes. Mais cette démarche fondée sur des réactions chimiques complexes était très coûteuse, d'où la rareté du métal. Tout changea en 1886 quand deux chimistes, l'Américain Charles Martin Hall et le Français Paul Héroult introduisirent presque simultanément un processus faisant appel à l'électrolyse.
Un mélange d'alumine dissoute dans de la cryolite est soumis à un courant électrique, ce qui a pour conséquence la libération du métal à l'état pur. La simplicité de ce processus fit qu'en moins de 50 ans, le cours du métal tomba de plus de 1000 dollars à moins de 50 cents le kg. Aujourd'hui, le processus d'électrolyse « Hall-Héroult » est toujours la seule méthode commerciale utilisée pour la production de l'aluminium. Ironiquement, Charles Martin Hall et Paul Héroult sont liés plus que par le trait d'union qui décrit leur procédé. Ils sont nés la même année (1863) et décédés la même année (1914) aussi. De plus, ils ont tous deux fait leur découverte au même âge, 22 ans.
C'est la grande malléabilité de l'aluminium qui permet sa transformation en « papier » d'aluminium. Pour la petite histoire, c'est un Suisse, Robert Victor Necker, qui, en 1910, créa la première usine de fabrication de papier d'aluminium. Il fut utilisé pour la première fois – ce qui n’est guère surprenant étant donné que notre histoire se déroule en Suisse – pour l'emballage… du chocolat; plus particulièrement, le fameux chocolat triangulaire Toblerone.
Pour venir à J.G Neher, l’ouvrage Les 1001 inventions qui ont changé le monde indique que « C’est dans une usine de laminage de feuilles d’aluminium, au pied des chutes du Rhin dans le village suisse de Kreuzlinge, qu’en 1910 fut découvert le papier d’aluminium. Cette usine appartenait à la société J.G. Neher et fils. On s’y était livré à des expériences sur des feuilles d’aluminium pu placées entre deux lourds rouleaux ajustables dont l’intérieur avait été empli d’eau bouillante. Les feuilles étaient continuellement passées entre les rouleaux que l’on rapprochait de plus en plus, jusqu’à obtenir l’épaisseur désirée. Ce papier d’aluminium fut tout d’abord utilisé pour ‘l’emballage du tabac ou de produits de confection, et parce qu’il parvenait si bien à protéger de l’oxygène er de la lumière, et donc à stopper la production de bactéries, il supplanta bientôt le fer-blanc dans l’emballage et la conservation alimentaires. Les procédés évoluèrent ensuite pour inclure l’impression de texte et de couleurs directement sur le papier aluminium. Pendant quasiment tout le XIXe siècle, l’aluminium avait été un métal précieux (…) dans les années 1940, il devint courant dans les foyers américains quand apparut sur le marché le papier d’aluminium Reynolds … »
Vous trouverez d’autres informations sur le site aluminium.fr ainsi que celui de l’ IHA, Centre de ressources et d’expertise sur l’aluminium ou encore dans l’ouvrage « Geschichte der Hüttenaluminiumindustrie in der westlichen Welt”, Ernst Rauch (1962) que nous ne possédons pas.
Ernst Rauch
Aluminium-Verlag, 1962 - 316 pages
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