Question d'origine :
S.V.P.
Les cornes des bovidés- en particulier- sont elles vitales ou indispensables pour ces animaux, dans les élevages ?
A l'état plus ou moins sauvage, elles constituent un outil de défense, actif ou persuasif; mais dans les élevages - et la plupart de ces animaux sont désormais domestiqués-elles peuvent constituer un véritable danger, volontaire ou non pour les éleveurs et les gens qui les approchent . Les leur enlever, de préférence très jeunes, constituerait t il un inconvénient ou handicap majeur ? merci.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 26/12/2018 à 12h14
Bonjour,
Le sujet des « vaches à corne » fait l’objet de nombreuses réflexions voire même d’un référendum chez nos ami-es suisses.
Il est vrai que l’écornage est une pratique nettement développée et Francetvinfo revient là-dessus :
"On s'est aperçu que c'était difficile à conduire, un troupeau de vaches avec des cornes. C'était dangereux pour les manipulations, pour les vêlages, pour la distribution l'hiver du foin. On a décidé de passer, petit à petit, à un système de bovins sans cornes", explique-t-il.
Une alternative à l'écornage
Cependant, l'écornage est un processus stressant et traumatisant. Vincent Besse, lui aussi éleveur, n'en pratique plus. "Il faut leur brûler les cornes. C'est un fer à 600 degrés qui brûle, donc forcément, il y a de la douleur pour l'animal", confie-t-il.
Il a alors adopté une autre méthode : faire naître des vaches sans cornes. Ainsi, en faisant se reproduire entre eux des animaux dépourvus de cornes, il évite l'écornage ».
Aussi, comme le rappelle web-agri.fr, « face à l’interdiction probable à moyen terme de l’écornage des bovins, la solution génétique apparait comme une solution de choix et plusieurs lignées génétiques sans cornes sont en cours de sélection dans différentes races ».
Pour autant, l’écornage ou les modifications génétiques ne font pas l’unanimité. Ainsi, l’institut de recherche de l’agriculture biologique a mené une étude sur L’importance des cornes chez la vache dont voici un bref extrait :
« D’un point de vue morphologique, une relation claire existe entre la forme du corps et celle des cornes. Le corps et les cornes semblent se compenser mutuellement: plus le corps est élancé, plus les cornes sont imposantes et inversement, plus le corps est trapu, moins les cornes sont massives. Chez les espèces appartenant à la famille des bovins, comme les bovins domestiques, les bisons ou les buffles, le poids repose sur l’avant du corps à cause des préestomacs. Cet effet est moindre pour les femelles en gestation ou à grosse mamelle. Les bovins des régions froides portent en général de petites cornes, voire pas de cornes du tout. Ils sont de carrure trapue, leur masse reposant sur les membres avant.
Dans les régions du sud, les bovins ont de grandes cornes pour un corps élancé avec une carrure moins imposante au niveau des membres antérieurs.
Les animaux disposant de peu de fourrage ont plutôt de grandes cornes et ceux dont l’alimentation est copieuse ont de petites cornes.
Sous un climat tropical, les bêtes ont des cornes plus grandes et à la gaine plus fine que celles des animaux des climats tempérés. Des analyses montrent que les cornes servent aussi à la thermorégulation sous les climats tropicaux.
(…)
les vaches écornées jeunes ont les yeux plus
rapprochés que les vaches à cornes.
Il est donc probable que leur champ de vision soit plus profond et moins large.
Fonctions des cornes
Place dans la hiérarchie du troupeau
En observant des vaches dans un pré, on identifie assez vite leurs relations : amicales, mais aussi hiérarchiques. Tous les troupeaux de bovins ont en effet une hiérarchie, connue de chacun de ses membres, lesquels doivent continuellement lutter pour leur position. Les animaux haut placés dans la hiérarchie ont des comportements de dominants, ceux de rang inférieur des attitudes fuyantes. La hiérarchie transparaît aussi lors des affrontements. L’attitude dominante est plutôt antipathique. Les relations amicales sont visibles quand les animaux paissent et se reposent, ensemble, ou qu’ils
se lèchent entre eux. La proximité avec l’autre est aussi tolérée en position tête-bêche, pour se débarrasser des mouches. Ces deux types de comportement, dominant et amical, s’observent chez les mêmes individus selon le moment.
La distance que les vaches gardent entre elles est aussi le reflet de la hiérarchie dans le troupeau, La corne est une expression de la biographie de l’animal. Sa forme est une
manifestation du physique et du psychique. Les cornes sont un des moyens pour l’animal d’être perçu par les autres tel qu’il est. Les cornes confèrent à la vache une position supérieure imposant plus de respect.
(…)
Un individu a besoin de plus ou moins d’espace selon qu’il a des cornes ou non.
Dans le cas d’animaux à cornes, la distance que les individus de rang inférieur observent vis-à-vis de ceux de rang supérieur varie de un à trois mètres.
(…)
Cet espace qui englobe l’animal comme une bulle est appelé espace individuel. Selon son rang, l’animal choisira la fuite (rang inférieur) ou le combat (attitude agonistique des animaux de rang supérieur) quand un congénère empiète sur son espace individuel. À âge égal, les animaux à cornes ont presque toujours un rang supérieur à ceux sans
cornes. En général, les animaux âgés sont de rang plus élevé que les plus jeunes.
Les combats entre vaches à cornes sont rares dans les pâturages mais plus fréquents dans les espaces exigus. Les animaux y sont anxieux et le risque de blessure par coup de corne, notamment aux pis et au vagin, plus important. Cependant, il est possible d’avoir un troupeau à cornes paisible, même dans ces conditions : grâce à une bonne
relation homme-animal
(…)
Le fait que tous les animaux à cornes soient des ruminants laisse supposer qu’il y a un rapport entre les organes de la digestion, très spécialisés chez eux, et les cornes… ».
Le sujet des « vaches à corne » fait l’objet de nombreuses réflexions voire même d’un référendum chez nos ami-es suisses.
Il est vrai que l’écornage est une pratique nettement développée et Francetvinfo revient là-dessus :
"On s'est aperçu que c'était difficile à conduire, un troupeau de vaches avec des cornes. C'était dangereux pour les manipulations, pour les vêlages, pour la distribution l'hiver du foin. On a décidé de passer, petit à petit, à un système de bovins sans cornes", explique-t-il.
Une alternative à l'écornage
Cependant, l'écornage est un processus stressant et traumatisant. Vincent Besse, lui aussi éleveur, n'en pratique plus. "Il faut leur brûler les cornes. C'est un fer à 600 degrés qui brûle, donc forcément, il y a de la douleur pour l'animal", confie-t-il.
Il a alors adopté une autre méthode : faire naître des vaches sans cornes. Ainsi, en faisant se reproduire entre eux des animaux dépourvus de cornes, il évite l'écornage ».
Aussi, comme le rappelle web-agri.fr, « face à l’interdiction probable à moyen terme de l’écornage des bovins, la solution génétique apparait comme une solution de choix et plusieurs lignées génétiques sans cornes sont en cours de sélection dans différentes races ».
Pour autant, l’écornage ou les modifications génétiques ne font pas l’unanimité. Ainsi, l’institut de recherche de l’agriculture biologique a mené une étude sur L’importance des cornes chez la vache dont voici un bref extrait :
« D’un point de vue morphologique, une relation claire existe entre la forme du corps et celle des cornes. Le corps et les cornes semblent se compenser mutuellement: plus le corps est élancé, plus les cornes sont imposantes et inversement, plus le corps est trapu, moins les cornes sont massives. Chez les espèces appartenant à la famille des bovins, comme les bovins domestiques, les bisons ou les buffles, le poids repose sur l’avant du corps à cause des préestomacs. Cet effet est moindre pour les femelles en gestation ou à grosse mamelle. Les bovins des régions froides portent en général de petites cornes, voire pas de cornes du tout. Ils sont de carrure trapue, leur masse reposant sur les membres avant.
Dans les régions du sud, les bovins ont de grandes cornes pour un corps élancé avec une carrure moins imposante au niveau des membres antérieurs.
Les animaux disposant de peu de fourrage ont plutôt de grandes cornes et ceux dont l’alimentation est copieuse ont de petites cornes.
Sous un climat tropical, les bêtes ont des cornes plus grandes et à la gaine plus fine que celles des animaux des climats tempérés. Des analyses montrent que les cornes servent aussi à la thermorégulation sous les climats tropicaux.
(…)
les vaches écornées jeunes ont les yeux plus
rapprochés que les vaches à cornes.
Il est donc probable que leur champ de vision soit plus profond et moins large.
Fonctions des cornes
Place dans la hiérarchie du troupeau
En observant des vaches dans un pré, on identifie assez vite leurs relations : amicales, mais aussi hiérarchiques. Tous les troupeaux de bovins ont en effet une hiérarchie, connue de chacun de ses membres, lesquels doivent continuellement lutter pour leur position. Les animaux haut placés dans la hiérarchie ont des comportements de dominants, ceux de rang inférieur des attitudes fuyantes. La hiérarchie transparaît aussi lors des affrontements. L’attitude dominante est plutôt antipathique. Les relations amicales sont visibles quand les animaux paissent et se reposent, ensemble, ou qu’ils
se lèchent entre eux. La proximité avec l’autre est aussi tolérée en position tête-bêche, pour se débarrasser des mouches. Ces deux types de comportement, dominant et amical, s’observent chez les mêmes individus selon le moment.
La distance que les vaches gardent entre elles est aussi le reflet de la hiérarchie dans le troupeau, La corne est une expression de la biographie de l’animal. Sa forme est une
manifestation du physique et du psychique. Les cornes sont un des moyens pour l’animal d’être perçu par les autres tel qu’il est. Les cornes confèrent à la vache une position supérieure imposant plus de respect.
(…)
Un individu a besoin de plus ou moins d’espace selon qu’il a des cornes ou non.
Dans le cas d’animaux à cornes, la distance que les individus de rang inférieur observent vis-à-vis de ceux de rang supérieur varie de un à trois mètres.
(…)
Cet espace qui englobe l’animal comme une bulle est appelé espace individuel. Selon son rang, l’animal choisira la fuite (rang inférieur) ou le combat (attitude agonistique des animaux de rang supérieur) quand un congénère empiète sur son espace individuel. À âge égal, les animaux à cornes ont presque toujours un rang supérieur à ceux sans
cornes. En général, les animaux âgés sont de rang plus élevé que les plus jeunes.
Les combats entre vaches à cornes sont rares dans les pâturages mais plus fréquents dans les espaces exigus. Les animaux y sont anxieux et le risque de blessure par coup de corne, notamment aux pis et au vagin, plus important. Cependant, il est possible d’avoir un troupeau à cornes paisible, même dans ces conditions : grâce à une bonne
relation homme-animal
(…)
Le fait que tous les animaux à cornes soient des ruminants laisse supposer qu’il y a un rapport entre les organes de la digestion, très spécialisés chez eux, et les cornes… ».
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