Noël
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 24/12/2018 à 03h20
336 vues
Question d'origine :
A quel moment le pere noël doit t il offrir les cadeaux de noël, le soir du reveillon apres minuit ou le matin apres la nuit ? Question serieuse suivant la coutume dite de noël la plus ancienne. Merci d avance
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 26/12/2018 à 10h59
Bonjour,
Noël étant originellement une fête religieuse, il n’y a pas de règle fixe sur le moment, entre le 24 au soir et le 25 au matin, où l’on distribue les cadeaux de Noël… Le Père Noël étant supposé faire sa tournée de distribution la nuit pendant que les enfants dorment, il serait logique que ces derniers découvrent les paquets le matin du 25, mais cela n’est pas une obligation :
« Si la légende et la tradition veulent que dans la nuit du 24 décembre, pendant que les enfants dorment, le Père Noël descende par la cheminée et leur dépose au pied du sapin «des cadeaux par milliers», à ouvrir au petit matin, les plus impatients craquent le 24 au soir (parfois avant même d’avoir entamé le repas de Noël).« Historiquement, les cadeaux se découvrent le 25 décembre au matin », confirme l’anthropologue. « Mais il n’y a aucun mal à ce qu’ils soient déballés la veille au soir. » «À noter simplement que les cadeaux de Noël ne s'offrent pas directement "de la main à la main" et il n’y a normalement pas de remerciements à faire puisque le rite veut qu’ils aient été offerts par le Père Noël. » »
Source : Le 24 au soir ou le 25 décembre au matin, quand faut-il ouvrir ses cadeaux de Noël ? madame.lefigaro.fr
« Historiquement, "les enfants sont supposés dormir et le lendemain, le père Noël est censé être passé (…) C’est le plus courant", nous assure Nadine Cretin*, historienne des fêtes spécialisée en anthropologie religieuse, qui souligne l’importance "de maintenir l’effet de surprise".
Mais vous ne commettrez pas d’impair en les offrants le 24 au soir, lors du repas de famille. "Comme dans tous les contes de fée, l’enfant ne se pose pas de questions. On peut dire que le père Noël est passé peut-être plus tôt. Il prend ça comme argent comptant", affirme la spécialiste. "La surprise de l’emballage et le fait que le cadeau ne soit pas remis de la main à la main", autrement dit faire croire que le père Noël les a apportés, suffit à maintenir le mystère.
À titre d’exemple,chez nos voisins allemands, on ouvre plutôt les cadeaux le 24 . La tradition veut que les petits "partent l’après-midi se promener avec leurs grands-parents", nous raconte Nadine Crétin. Pendant ce temps, les parents préparent le sapin et les cadeaux. Outre-Rhin, "l’arbre de Noël fait partie des cadeaux". Mais ce scénario n’est "plus nécessairement le cas" aujourd’hui.
"L’intérêt de Noël, c’est d’apprendre à développer la patience"
Sur l'aspect psychologique, faire ouvrir les cadeaux le 24 permet d'"occuper les petits pendant le repas" du réveillon en famille, étaye le pédopsychiatre Stéphane Clerget**. Dans cette situation, offrir les paquets le 24, "c’est plus pour les adultes que les enfants (...) le plaisir des invités de voir que les cadeaux ont enchanté les enfants". Mais cette décision n'est pas sans conséquence. "Pour les plus jeunes qui ouvrent les cadeaux le 24, ils vont avoir du mal à dormir. Ils vont vouloir jouer. Il faut accepter l’idée qu’ils vont se coucher tard", précise le docteur.
Selon lui, "ça aurait plus de sens de les offrir le 25 décembre", notamment pour les enfants de 5 ans et plus. Et pour cause, "l’intérêt de Noël c’est d’apprendre à développer la patience (...) L’idée de patienter la nuit, c’est quelque chose de compliqué, mais qui peut développer la rêverie. C’est important. Les enfants ne rêvent plus assez à cause des écrans et jeux vidéo qui apportent une imagination à portée de main et bloque le développement de l’imaginaire." Or, "pour que l’imaginaire se développe, il faut un temps sans l’objet". Une manière également de "développer de la créativité littéraire ou artistique" du bambin.
Alors, votre choix est-il déjà fait ? Sinon, une dernière option qui pourrait contenter tout le monde : offrir des cadeaux le soir du 24 en disant qu'ils viennent de la famille et des parents, et en garder un, celui du père Noël, pour le matin du 25. »
Source : Faut-il ouvrir les cadeaux de Noël le soir du 24 ou le matin du 25 décembre ? On vous aide à trancher !
Notons que si elles puisent leurs racines jusque dans l’antiquité, les traditions des cadeaux et du Père Noël telles que nous les connaissons aujourd’hui sont en fait très récentes :
« Le cadeau de Noël « s’invente » au milieu du XIXe siècle. Il prend corps à cette période précise où l’industrie naissante laisse les enfants pauvres dans les rues et confine les plus riches dans des appartements cossus, truffés d’objets et boursouflés de tentures.
Récente, en apparence, cette histoire s’enracine pourtant dans un récit très ancien. Celui de la période royale de la Rome antique. C’est là que s’origine le mot d’« étrennes », les strenae en latin, cette fête du Nouvel An, qui se déroulait aux calendes de janvier, en lien avec la déesse de la santé : Strenia. Au milieu du XIXe siècle, ce vieux terme d’« étrennes » est omniprésent ; il cohabite avec celui de « cadeaux de Noël », avant que la suprématie de ces derniers ne s’impose dès la fin du siècle. Mais leur histoire recèle des étonnements bien plus grands. Car ils ont, en leur tréfonds, une particularité peu commune dans le monde des objets : ils tombent du ciel ! Et cette origine surnaturelle est d’importance. Elle renvoie à un monde légendaire, celui où, dans ce qui est aussi la dangereuse période du solstice d’hiver, les enfants étaient menacés symboliquement, comme l’attestent le folklore et les croyances populaires. Tapi dans la grande nuit occidentale, le danger était parfois incarné par les donateurs eux-mêmes, dont la longue cohorte prend naissance dans la mythologie européenne et l’histoire de quelques saints chrétiens. Puis vint l’âge du Père Noël, le distributeur jovial, généreux et inconditionnel que l’on connaît aujourd’hui, et dont la physionomie est demeurée inchangée depuis les années 1950.
Fait remarquable, la dimension magique et parfois inquiétante de ces cadeaux n’a pas découragé « les nouvelles cathédrales du commerce » que sont les grands magasins. Bien au contraire. Dès leur création au milieu du XIXe siècle, en Angleterre, en Allemagne, en France et en Amérique du Nord, ils en ont fait un argument de vente, accordant subtilement sentimentalisme et consommation.
Ce passage des étrennes au cadeau de Noël s’est appuyé sur un autre phénomène social concomitant. Celui de l’essor de la bourgeoisie qui, triomphante en ce siècle, a fait de Noël l’un des grands rassemblements annuels de la famille, déguisant peu à peu la fête religieuse en célébration profane. Et le basculement est considérable : alors que l’attachement aux enfants prenait une vigueur nouvelle et que leur éducation devenait un souci collectif majeur, le cadeau de Noël prenait l’allure d’une sorte d’offrande chargée de sentiments et de vertus morales. Dans cette métamorphose de la fête, le rôle d’écrivains comme Charles Dickens et E.T.A. Hoffmann a été fondamental. Passeurs et interprètes de génie, ils ont contribué à forger cet « esprit de Noël », plein d’empathie et de solidarité, dont chaque année, chacun craint qu’il ne s’évanouisse au moment où s’enlèvent guirlandes et sapins. Ils ont aussi œuvré, et ils continuent de le faire, à créer pour des générations d’enfants une saison de tous les enchantements.
Les adultes eux-mêmes ne sont pas en reste. Selon des règles implicites, jamais édictées, ils offrent des cadeaux et ont même fini par en recevoir, assurant, à travers cette décisive opération symbolique parfois comparée à celle du potlatch – dont Marcel Mauss a jadis mis en évidence les mécanismes régulateurs – un immense travail de tissage, d’entretien et de restauration des liens familiaux. Rien d’étonnant, alors, à ce que le choix, l’achat puis le don, savamment théâtralisé, préparé et mis en scène, de ces petits ou grands objets forment le cœur de l’un des rites collectifs les mieux respectés de nos sociétés contemporaines. Pétri d’histoires et de légendes, lieu de négoce et de grands sentiments, il ne cesse aussi de se réinventer. Aujourd’hui, ainsi, de nouvelles formes d’échanges apparaissent où le cadeau se dématérialise sur Internet et grâce auquel le destinataire peut devenir le revendeur anonyme de ce qui lui a été offert.
Mais ceci est une autre histoire… »
Source : Le cadeau de Noël : histoire d'une invention, Martyne Perrot
Toujours d’après Martyne Perrot, dès le XVIIe siècle Saint Nicolas est représenté comme un donateur invisible déposant dans le foyer familial des cadeaux pendant la nuit… en passant par la cheminée (Jan Steen, La Fête de Saint Nicolas, 1666).
En complément de cet ouvrage, dont nous vous conseillons une lecture plus complète, voici quelques articles en ligne qui peuvent vous intéresser :
- Pour tout savoir sur la tradition du cadeau de Noël, mon-grand-est.fr
- D’où vient l‘histoire du Père Noël ? leparisien.fr
- La véritable histoire du Père Noël, cosmopolitan.fr
- Le cadeau de Noël : Une histoire bien emballée, herodote.net
Bonne journée.
Noël étant originellement une fête religieuse, il n’y a pas de règle fixe sur le moment, entre le 24 au soir et le 25 au matin, où l’on distribue les cadeaux de Noël… Le Père Noël étant supposé faire sa tournée de distribution la nuit pendant que les enfants dorment, il serait logique que ces derniers découvrent les paquets le matin du 25, mais cela n’est pas une obligation :
« Si la légende et la tradition veulent que dans la nuit du 24 décembre, pendant que les enfants dorment, le Père Noël descende par la cheminée et leur dépose au pied du sapin «des cadeaux par milliers», à ouvrir au petit matin, les plus impatients craquent le 24 au soir (parfois avant même d’avoir entamé le repas de Noël).
Source : Le 24 au soir ou le 25 décembre au matin, quand faut-il ouvrir ses cadeaux de Noël ? madame.lefigaro.fr
« Historiquement, "les enfants sont supposés dormir et le lendemain, le père Noël est censé être passé (…) C’est le plus courant", nous assure Nadine Cretin*, historienne des fêtes spécialisée en anthropologie religieuse, qui souligne l’importance "de maintenir l’effet de surprise".
Mais vous ne commettrez pas d’impair en les offrants le 24 au soir, lors du repas de famille. "Comme dans tous les contes de fée, l’enfant ne se pose pas de questions. On peut dire que le père Noël est passé peut-être plus tôt. Il prend ça comme argent comptant", affirme la spécialiste. "La surprise de l’emballage et le fait que le cadeau ne soit pas remis de la main à la main", autrement dit faire croire que le père Noël les a apportés, suffit à maintenir le mystère.
À titre d’exemple,
Sur l'aspect psychologique, faire ouvrir les cadeaux le 24 permet d'"occuper les petits pendant le repas" du réveillon en famille, étaye le pédopsychiatre Stéphane Clerget**. Dans cette situation, offrir les paquets le 24, "c’est plus pour les adultes que les enfants (...) le plaisir des invités de voir que les cadeaux ont enchanté les enfants". Mais cette décision n'est pas sans conséquence. "Pour les plus jeunes qui ouvrent les cadeaux le 24, ils vont avoir du mal à dormir. Ils vont vouloir jouer. Il faut accepter l’idée qu’ils vont se coucher tard", précise le docteur.
Selon lui, "ça aurait plus de sens de les offrir le 25 décembre", notamment pour les enfants de 5 ans et plus. Et pour cause, "l’intérêt de Noël c’est d’apprendre à développer la patience (...) L’idée de patienter la nuit, c’est quelque chose de compliqué, mais qui peut développer la rêverie. C’est important. Les enfants ne rêvent plus assez à cause des écrans et jeux vidéo qui apportent une imagination à portée de main et bloque le développement de l’imaginaire." Or, "pour que l’imaginaire se développe, il faut un temps sans l’objet". Une manière également de "développer de la créativité littéraire ou artistique" du bambin.
Alors, votre choix est-il déjà fait ? Sinon, une dernière option qui pourrait contenter tout le monde : offrir des cadeaux le soir du 24 en disant qu'ils viennent de la famille et des parents, et en garder un, celui du père Noël, pour le matin du 25. »
Source : Faut-il ouvrir les cadeaux de Noël le soir du 24 ou le matin du 25 décembre ? On vous aide à trancher !
Notons que si elles puisent leurs racines jusque dans l’antiquité, les traditions des cadeaux et du Père Noël telles que nous les connaissons aujourd’hui sont en fait très récentes :
« Le cadeau de Noël « s’invente » au milieu du XIXe siècle. Il prend corps à cette période précise où l’industrie naissante laisse les enfants pauvres dans les rues et confine les plus riches dans des appartements cossus, truffés d’objets et boursouflés de tentures.
Récente, en apparence, cette histoire s’enracine pourtant dans un récit très ancien. Celui de la période royale de la Rome antique. C’est là que s’origine le mot d’« étrennes », les strenae en latin, cette fête du Nouvel An, qui se déroulait aux calendes de janvier, en lien avec la déesse de la santé : Strenia. Au milieu du XIXe siècle, ce vieux terme d’« étrennes » est omniprésent ; il cohabite avec celui de « cadeaux de Noël », avant que la suprématie de ces derniers ne s’impose dès la fin du siècle. Mais leur histoire recèle des étonnements bien plus grands. Car ils ont, en leur tréfonds, une particularité peu commune dans le monde des objets : ils tombent du ciel ! Et cette origine surnaturelle est d’importance. Elle renvoie à un monde légendaire, celui où, dans ce qui est aussi la dangereuse période du solstice d’hiver, les enfants étaient menacés symboliquement, comme l’attestent le folklore et les croyances populaires. Tapi dans la grande nuit occidentale, le danger était parfois incarné par les donateurs eux-mêmes, dont la longue cohorte prend naissance dans la mythologie européenne et l’histoire de quelques saints chrétiens. Puis vint l’âge du Père Noël, le distributeur jovial, généreux et inconditionnel que l’on connaît aujourd’hui, et dont la physionomie est demeurée inchangée depuis les années 1950.
Fait remarquable, la dimension magique et parfois inquiétante de ces cadeaux n’a pas découragé « les nouvelles cathédrales du commerce » que sont les grands magasins. Bien au contraire. Dès leur création au milieu du XIXe siècle, en Angleterre, en Allemagne, en France et en Amérique du Nord, ils en ont fait un argument de vente, accordant subtilement sentimentalisme et consommation.
Ce passage des étrennes au cadeau de Noël s’est appuyé sur un autre phénomène social concomitant. Celui de l’essor de la bourgeoisie qui, triomphante en ce siècle, a fait de Noël l’un des grands rassemblements annuels de la famille, déguisant peu à peu la fête religieuse en célébration profane. Et le basculement est considérable : alors que l’attachement aux enfants prenait une vigueur nouvelle et que leur éducation devenait un souci collectif majeur, le cadeau de Noël prenait l’allure d’une sorte d’offrande chargée de sentiments et de vertus morales. Dans cette métamorphose de la fête, le rôle d’écrivains comme Charles Dickens et E.T.A. Hoffmann a été fondamental. Passeurs et interprètes de génie, ils ont contribué à forger cet « esprit de Noël », plein d’empathie et de solidarité, dont chaque année, chacun craint qu’il ne s’évanouisse au moment où s’enlèvent guirlandes et sapins. Ils ont aussi œuvré, et ils continuent de le faire, à créer pour des générations d’enfants une saison de tous les enchantements.
Les adultes eux-mêmes ne sont pas en reste. Selon des règles implicites, jamais édictées, ils offrent des cadeaux et ont même fini par en recevoir, assurant, à travers cette décisive opération symbolique parfois comparée à celle du potlatch – dont Marcel Mauss a jadis mis en évidence les mécanismes régulateurs – un immense travail de tissage, d’entretien et de restauration des liens familiaux. Rien d’étonnant, alors, à ce que le choix, l’achat puis le don, savamment théâtralisé, préparé et mis en scène, de ces petits ou grands objets forment le cœur de l’un des rites collectifs les mieux respectés de nos sociétés contemporaines. Pétri d’histoires et de légendes, lieu de négoce et de grands sentiments, il ne cesse aussi de se réinventer. Aujourd’hui, ainsi, de nouvelles formes d’échanges apparaissent où le cadeau se dématérialise sur Internet et grâce auquel le destinataire peut devenir le revendeur anonyme de ce qui lui a été offert.
Mais ceci est une autre histoire… »
Source : Le cadeau de Noël : histoire d'une invention, Martyne Perrot
Toujours d’après Martyne Perrot, dès le XVIIe siècle Saint Nicolas est représenté comme un donateur invisible déposant dans le foyer familial des cadeaux pendant la nuit… en passant par la cheminée (Jan Steen, La Fête de Saint Nicolas, 1666).
En complément de cet ouvrage, dont nous vous conseillons une lecture plus complète, voici quelques articles en ligne qui peuvent vous intéresser :
- Pour tout savoir sur la tradition du cadeau de Noël, mon-grand-est.fr
- D’où vient l‘histoire du Père Noël ? leparisien.fr
- La véritable histoire du Père Noël, cosmopolitan.fr
- Le cadeau de Noël : Une histoire bien emballée, herodote.net
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter