Question d'origine :
Bonjour,
Pourquoi appelle-t-on les habitants de Nouvelle-Zélande les « Kiwis » ?
Quand leur a-t-on donné ce surnom ?
Je vous remercie.
Joyeuses Fêtes @ toute l’équipe du Guichet.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 22/12/2018 à 10h14
Bonjour,
Tous les guides touristiques dont Nouvelle Zélande 2016 Carnet reviennent sur le kiwi, « Symbole de la Nouvelle-Zélande, cet homonyme évoque bien sûr le fruit mais également l’oiseau nocturne et taciturne qu’est le kiwi. Les néo-zélandais sont fiers de cet emblème si atypique mais parfaitement représentatif, selon eux, de leur tempérament ».
Si divers sites et articles indiquent :
« On le découvre [le terme kiwi] la première fois dans un dictionnaire anglais publié en 1918 »
Source : Coupe du monde de rugby : cinq choses que vous ne savez (peut-être) pas sur les All Blacks.
l’origine est en fait antérieure.
Ainsi, dans La Nouvelle-Zélande : du duel au duo ? : essai d’histoire culturelle, Francine Tolron retrace toute l’histoire de l’utilisation de ce terme :
« Le symbole le mieux connu et le plus communément admis comme étant véritablement synonyme de Néo-Zélandais et de tout ce qui est néo-zélandais est celui de kiwi : tout Néo-Zélandais applique le mot à lui-même pour se définir (« I am a Kiwi ») et qualifie de kiwi tout ce qui constitue sa mentalité ou sa culture.
L’origine de l’association est assez ancienne : l’oiseau (un aptéryx) était déjà présent lorsque le pay appartenait encore au Gondwana. Avec la séparation qui date de quelque 60 millions d’années, certaines espèces comme les ratites coureurs, le moa et le kiwi en particulier, survécurent dans l’isolement. L’arrivée des Polynésiens extermina le moa mais le kiwi, quoique chassé pour sa chair comestible et pour son plumage utilisé pour faire des capes, résista. Les Maoris lui accordent d’ailleurs une valeur historique : ils l’appellent en effet te manu huna a Tane, l’oiseau caché de Tané, le dieu des forêts. DE même, les colons, quoique déconcertés par l’animal, inclassable, ne tardèrent pas à le consommer.
L’auteur poursuit en décrivant toute les divers usages du terme kiwi et rappelle ainsi que « c’est un Australien, William Ramsey, qui épousa une Néo-Zélandaise, que revint l’initiative par laquelle le kiwi allait se faire connaître au monde :en 1906, il lança un cirage, commercialisé par sa « kiwi Polish Company » qui envahit les casernes, et, au-delà, les foyers d’une partie du monde occidental. L’engagement de la Nouvelle-Zélande dans le conflit mondial et en particulier son envoi de troupes, en 1915, au sein de l’ANZAC (Australian and New Zealand Army Corps), dans les Dardarelles contribua a revigorer la fierté nationale : le retour des héros de Gallipoli révéla au pays des histoires de courage, de résistance et d’énergie, que l’image du petit et vaillant kiwi allait cristalliser ; Le « kiwi bloke » (un « bloke » est un gars, un type) était né, par association avec la Première Guerre Mondiale, l’oiseau pugnace et le cirage ! Les hommes qui avaient survécu et regagnaient leur pays se pensaient et se définissaient comme des kiwis, c’est-à-dire des « dinkum soldiers » (des soldats authentiques, de première qualité) : le nom avait désormais une respectabilité en même temps que la gratitude de la nation. Le kiwi fut alors adopté comme logo par de très nombreuses petites entreprises (…)°L’engouement pour le petit oiseau allait perdurer. En effet, il se rattachait bien à la tradition du pionnier, « dur à cuire », viril, gros buveur, machiste et c ‘est logiquement que les défenseurs de la cause dite de « continuance », opposée à la fermeture anticipée des pubs, reprirent le kiwi à leur compte au cours des années 1920 (…) Les décennies suivantes allaient confirmer le lien qui unissait l’image de l’oiseau à celle du Néo-Zélandais, homme du peuple, enjoué, simple, voire un peu « bouseux ». Dans les années 1960, l’oiseau donna son nom au loto, « the Golden Kiwi ». A cette même période, Barry Crump publia A Good Keen Man (1960), véritable Bible du Kiwi, dont le héros-narrateur, « new chum », et « Man Alone », est viscéralement attaché au mode de vie campagnard (…) « Kiwiana », apparue ultérieurement, dont le sens recouvre tout ce qui constitue la culture populaire, de la vie domestique aux goûts esthétiques et au sport … »
Nous vous laissons poursuivre cette lecture (ouvrage disponible à la bibliothèque municipale de Lyon) et vous suggérons également de consulter Nouvelle-Zélande [Livre] : Aotearoa, le pays au long nuage blanc de Michel Lextreyt.
Nous vous souhaitons également de passer de très bonnes fêtes.
Tous les guides touristiques dont Nouvelle Zélande 2016 Carnet reviennent sur le kiwi, « Symbole de la Nouvelle-Zélande, cet homonyme évoque bien sûr le fruit mais également l’oiseau nocturne et taciturne qu’est le kiwi. Les néo-zélandais sont fiers de cet emblème si atypique mais parfaitement représentatif, selon eux, de leur tempérament ».
Si divers sites et articles indiquent :
« On le découvre [le terme kiwi] la première fois dans un dictionnaire anglais publié en 1918 »
Source : Coupe du monde de rugby : cinq choses que vous ne savez (peut-être) pas sur les All Blacks.
l’origine est en fait antérieure.
Ainsi, dans La Nouvelle-Zélande : du duel au duo ? : essai d’histoire culturelle, Francine Tolron retrace toute l’histoire de l’utilisation de ce terme :
« Le symbole le mieux connu et le plus communément admis comme étant véritablement synonyme de Néo-Zélandais et de tout ce qui est néo-zélandais est celui de kiwi : tout Néo-Zélandais applique le mot à lui-même pour se définir (« I am a Kiwi ») et qualifie de kiwi tout ce qui constitue sa mentalité ou sa culture.
L’origine de l’association est assez ancienne : l’oiseau (un aptéryx) était déjà présent lorsque le pay appartenait encore au Gondwana. Avec la séparation qui date de quelque 60 millions d’années, certaines espèces comme les ratites coureurs, le moa et le kiwi en particulier, survécurent dans l’isolement. L’arrivée des Polynésiens extermina le moa mais le kiwi, quoique chassé pour sa chair comestible et pour son plumage utilisé pour faire des capes, résista. Les Maoris lui accordent d’ailleurs une valeur historique : ils l’appellent en effet te manu huna a Tane, l’oiseau caché de Tané, le dieu des forêts. DE même, les colons, quoique déconcertés par l’animal, inclassable, ne tardèrent pas à le consommer.
L’auteur poursuit en décrivant toute les divers usages du terme kiwi et rappelle ainsi que « c’est un Australien, William Ramsey, qui épousa une Néo-Zélandaise, que revint l’initiative par laquelle le kiwi allait se faire connaître au monde :
Nous vous laissons poursuivre cette lecture (ouvrage disponible à la bibliothèque municipale de Lyon) et vous suggérons également de consulter Nouvelle-Zélande [Livre] : Aotearoa, le pays au long nuage blanc de Michel Lextreyt.
Nous vous souhaitons également de passer de très bonnes fêtes.
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