Édition française autour de la littérature asiatique
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 18/12/2018 à 14h58
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Question d'origine :
Bonjour,
Je réalise une étude sur la production éditoriale autour de la littérature asiatique en France. Je trouve malheureusement très peu de rapport :
J'aurai besoin de connaitre quel type de publics lit de la littérature asiatique (particulièrement les romans).
Quel pourcentage cette traduction représente sur l'édition globale et aussi d'un point de vue économique.
Quel maison s'occupe de traduire ces pays et si elles sont potentiellement en surnombre ou en nombre insuffisant par rapport à la demande.
Merci par avance pour votre temps et pour tout aide que vous pouvez m'apporter.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 19/12/2018 à 15h39
Bonjour,
Il existe effectivement bien peu de données sur la production éditoriale autour de la littérature asiatique.
Le rapport du Syndicat national de l’édition présentant Les chiffres de l’édition 2017-2018 rappelle que :
«Le nombre de livres traduits s’élève à 12 340, contre 13 089 en 2016, soit une baisse de près de 5,7%. Cette baisse est importante surtout lorsqu’on la corrèle à la hausse du nombre total de titres reçus au dépôt légal (+4% en 2017 par rapport à 2016). La part des titres traduits en 2017, dans le total des titres reçus et signalés dans le catalogue de la BnF, est de 15,2% (16,8% en 2016).
L’anglais reste, cette année encore, la langue la plus largement traduite vers le français en 2017 avec 7 642 titres, soit 62% des titres (61% en 2016).
Le japonais avec 1 574 titres (13%) et l’allemand avec 807 titres (6,5%) arrivent ensuite ».
Par ailleurs, le Monde du Livre consacrait, en 2015, un article à « la littérature traduite en France : état des lieux », dans lequel il est fait mention que « La littérature traduite en France est loin d’être marginale dans notre culture et chez nos éditeurs. Il y a en effet beaucoup d’éditeurs spécialisés en langues étrangères, que cela concerne une seule ou plusieurs langues. De plus, c’est un secteur assez riche pour avoir ses propres rayons dans nos librairies, que ce soient des librairies indépendantes ou des grandes surfaces spécialisées. Nous sommes loin d’un effet de mode, et si cette pratique est ancrée depuis longtemps dans notre paysage éditorial, elle n’en est pas moins dynamique et en évolution constante.
En jouant avec l’outil de recherche de l’Index Translationum, nous pouvons nous rendre compte que la France est l’un des deux pays à traduire le plus de littérature étrangère avec l’Allemagne. Ainsi, plusieurs sources sont unanimes : en France, un livre sur six est issu de la traduction. Force est de constater que c’est un marché florissant puisqu’il représente 17,4 % du chiffre d’affaires français pour l’année 2013. Sans surprise, c’est la littérature anglaise qui est la plus représentée chez nos éditeurs avec presque 60 % du chiffre d’affaires. En seconde position vient le japonais (11,8 %), majoritairement représenté par les mangas, suivi par l’allemand (5,4 %), l’italien (4,5 %), l’espagnol (3,7 %) et les langues scandinaves (2,4 %). Le russe, le néerlandais, le chinois et l’arabe sont présents dans l’étude avec 1 % ou moins. Toutefois, ce qui retient notre attention est l’apparition du chinois et de l’arabe parmi les langues les plus représentées dans le paysage éditorial. Ces langues font leur apparition dans les statistiques à partir de l’année 2012. A fortiori, nous pouvons noter la baisse des traductions de l’allemand, qui passent de 7,4 % en 2010 à 5,4 % courant 2014 ».
Concernant la traduction, nous vous laissons lire l’article La Traduction et la réception de la littérature chinoise moderne en France qui porte sur « la traduction et la réception en France de la littérature chinoise moderne et montre comment s'est joué, dans le temps du xxe siècle, la découverte, l'accueil et l'interprétation de cette littérature, comment se sont noué des liens entre les deux littératures et les deux cultures ».
De même, que dans l’article Littératures d’Asie et traduction (2018-2022), en bref, le chercheur Pierre Kaser présente un projet de l’IraSia qui devrait vous intéresser, l’Inventaire analytique et critique des traductions en langue française des littératures d’Extrême-Orient : création d’une base de données ouverte en cours de réalisation ITLEO.
Nous vous conseillons donc de contacter ce chercheur (Pierre.Kaser@univ-amu.fr) afin d’obtenir de plus amples informations sachant que l’Institut de recherches Asiatiques a organisé une journée d’études consacrée : « Attitudes et latitudes du traducteur des littératures d’Asie (Appel) » et des publications dans la revue Impressions d’Extrême-Orient du type La traduction des langues asiatiques dans tous ses états (2013), Littératures d’Asie : traduction et réception (2011)/
Vous devriez être aussi intéressé-e par l’étude suivante : Siary Gérard. Muriel Détrie. France-Asie, Un siècle d'échanges littéraires. In: Ebisu, n°29, 2002. pp. 193-199.
Concernant les maisons d’édition, nous vous laissons lire la présentation du monde du livre sur la maison d’édition Picquier et son catalogue consacré à la littérature japonaise :
« Il existe plusieurs maisons d’édition publiant de la littérature japonaise en France. Parmi les plus connues, on peut citer les éditions Actes Sud avec leur collection Lettres japonaises qui éditent depuis 1995, Les Belles Lettres avec leur collection Japon éditée depuis 2005, Gallimard avec leur collection Connaissance de l’Orient dont le premier titre a été édité en 1954. Mais ces maisons d’édition ne sont pas spécialistes de l’Orient. La littérature japonaise n’est qu’une section parmi d’autres de leur catalogue.
La maison d’éditions Picquier s’est, elle, spécialisée dans les littératures asiatiques depuis
1986. Toute petite maison d’édition au départ, elle a su comprendre avant les autres que
le lecteur français s’ouvrait enfin à la littérature étrangère. Pionnière dans de nombreux
domaines, avec des auteurs asiatiques aujourd’hui prestigieux, elle domine le marché de la
littérature asiatique et est devenue une vraie référence ».
Vous devriez aussi jeter un coup d’œil du côté de « Philippe Picquier, le chercheur d'or », Le Nouveau magazine Littéraire, n° 517, 2012.
Par ailleurs, le Journal du Japon rapporte que « Si aujourd’hui la littérature japonaise est « à la mode », Philippe Picquier y est pour quelque chose. Il suffit de regarder avant 1985, à part trois ou quatre grands noms Kawabata, Tanizaki, Kōbō ABE ou encore Kensaburō OE, rien ou presque n’était publié. « Philippe Picquier avait des amis à l’École des Langues orientales qui, comme lui, se plaignaient de ne pas voir traduits ni publiés des auteurs qui leur plaisaient et qui les intéressaient. Ça n’existait pas, tout était à faire. Et il y avait aussi un gros travail à faire sur la littérature chinoise. »
Mentionnons aussi d’autres maisons d’édition :
jentayu
decrescenzo
La collection “bleu de Chine” chez gallimard
hongfei-cultures
Il existe effectivement bien peu de données sur la production éditoriale autour de la littérature asiatique.
Le rapport du Syndicat national de l’édition présentant Les chiffres de l’édition 2017-2018 rappelle que :
«Le nombre de livres traduits s’élève à 12 340, contre 13 089 en 2016, soit une baisse de près de 5,7%. Cette baisse est importante surtout lorsqu’on la corrèle à la hausse du nombre total de titres reçus au dépôt légal (+4% en 2017 par rapport à 2016). La part des titres traduits en 2017, dans le total des titres reçus et signalés dans le catalogue de la BnF, est de 15,2% (16,8% en 2016).
L’anglais reste, cette année encore, la langue la plus largement traduite vers le français en 2017 avec 7 642 titres, soit 62% des titres (61% en 2016).
Le japonais avec 1 574 titres (13%) et l’allemand avec 807 titres (6,5%) arrivent ensuite ».
Par ailleurs, le Monde du Livre consacrait, en 2015, un article à « la littérature traduite en France : état des lieux », dans lequel il est fait mention que « La littérature traduite en France est loin d’être marginale dans notre culture et chez nos éditeurs. Il y a en effet beaucoup d’éditeurs spécialisés en langues étrangères, que cela concerne une seule ou plusieurs langues. De plus, c’est un secteur assez riche pour avoir ses propres rayons dans nos librairies, que ce soient des librairies indépendantes ou des grandes surfaces spécialisées. Nous sommes loin d’un effet de mode, et si cette pratique est ancrée depuis longtemps dans notre paysage éditorial, elle n’en est pas moins dynamique et en évolution constante.
En jouant avec l’outil de recherche de l’Index Translationum, nous pouvons nous rendre compte que la France est l’un des deux pays à traduire le plus de littérature étrangère avec l’Allemagne. Ainsi, plusieurs sources sont unanimes : en France, un livre sur six est issu de la traduction. Force est de constater que c’est un marché florissant puisqu’il représente 17,4 % du chiffre d’affaires français pour l’année 2013. Sans surprise, c’est la littérature anglaise qui est la plus représentée chez nos éditeurs avec presque 60 % du chiffre d’affaires. En seconde position vient le japonais (11,8 %), majoritairement représenté par les mangas, suivi par l’allemand (5,4 %), l’italien (4,5 %), l’espagnol (3,7 %) et les langues scandinaves (2,4 %). Le russe, le néerlandais, le chinois et l’arabe sont présents dans l’étude avec 1 % ou moins. Toutefois, ce qui retient notre attention est l’apparition du chinois et de l’arabe parmi les langues les plus représentées dans le paysage éditorial. Ces langues font leur apparition dans les statistiques à partir de l’année 2012. A fortiori, nous pouvons noter la baisse des traductions de l’allemand, qui passent de 7,4 % en 2010 à 5,4 % courant 2014 ».
Concernant la traduction, nous vous laissons lire l’article La Traduction et la réception de la littérature chinoise moderne en France qui porte sur « la traduction et la réception en France de la littérature chinoise moderne et montre comment s'est joué, dans le temps du xxe siècle, la découverte, l'accueil et l'interprétation de cette littérature, comment se sont noué des liens entre les deux littératures et les deux cultures ».
De même, que dans l’article Littératures d’Asie et traduction (2018-2022), en bref, le chercheur Pierre Kaser présente un projet de l’IraSia qui devrait vous intéresser, l’Inventaire analytique et critique des traductions en langue française des littératures d’Extrême-Orient : création d’une base de données ouverte en cours de réalisation ITLEO.
Nous vous conseillons donc de contacter ce chercheur (Pierre.Kaser@univ-amu.fr) afin d’obtenir de plus amples informations sachant que l’Institut de recherches Asiatiques a organisé une journée d’études consacrée : « Attitudes et latitudes du traducteur des littératures d’Asie (Appel) » et des publications dans la revue Impressions d’Extrême-Orient du type La traduction des langues asiatiques dans tous ses états (2013), Littératures d’Asie : traduction et réception (2011)/
Vous devriez être aussi intéressé-e par l’étude suivante : Siary Gérard. Muriel Détrie. France-Asie, Un siècle d'échanges littéraires. In: Ebisu, n°29, 2002. pp. 193-199.
Concernant les maisons d’édition, nous vous laissons lire la présentation du monde du livre sur la maison d’édition Picquier et son catalogue consacré à la littérature japonaise :
« Il existe plusieurs maisons d’édition publiant de la littérature japonaise en France. Parmi les plus connues, on peut citer les éditions Actes Sud avec leur collection Lettres japonaises qui éditent depuis 1995, Les Belles Lettres avec leur collection Japon éditée depuis 2005, Gallimard avec leur collection Connaissance de l’Orient dont le premier titre a été édité en 1954. Mais ces maisons d’édition ne sont pas spécialistes de l’Orient. La littérature japonaise n’est qu’une section parmi d’autres de leur catalogue.
La maison d’éditions Picquier s’est, elle, spécialisée dans les littératures asiatiques depuis
1986. Toute petite maison d’édition au départ, elle a su comprendre avant les autres que
le lecteur français s’ouvrait enfin à la littérature étrangère. Pionnière dans de nombreux
domaines, avec des auteurs asiatiques aujourd’hui prestigieux, elle domine le marché de la
littérature asiatique et est devenue une vraie référence ».
Vous devriez aussi jeter un coup d’œil du côté de « Philippe Picquier, le chercheur d'or », Le Nouveau magazine Littéraire, n° 517, 2012.
Par ailleurs, le Journal du Japon rapporte que « Si aujourd’hui la littérature japonaise est « à la mode », Philippe Picquier y est pour quelque chose. Il suffit de regarder avant 1985, à part trois ou quatre grands noms Kawabata, Tanizaki, Kōbō ABE ou encore Kensaburō OE, rien ou presque n’était publié. « Philippe Picquier avait des amis à l’École des Langues orientales qui, comme lui, se plaignaient de ne pas voir traduits ni publiés des auteurs qui leur plaisaient et qui les intéressaient. Ça n’existait pas, tout était à faire. Et il y avait aussi un gros travail à faire sur la littérature chinoise. »
Mentionnons aussi d’autres maisons d’édition :
jentayu
decrescenzo
La collection “bleu de Chine” chez gallimard
hongfei-cultures
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