Question d'origine :
Bonjour et merci pour votre service hors du commun.
Comme ancien utilisateur d'Internet j'ai l'impression d'un changement, à la manière d'un village devenu ville.
J'utilise Google, duckduckgo et Qwant comme moteurs de recherche.
J'ai beaucoup de difficultés à trouver des sites de passionnés amateurs dans quelque domaine que ce soit. Des sites "mastodontes" ont pris place. Les blogs ont la même allure rédactionnelle qui segmente l'info pour plus de clics et qui diluent les textes dans la publicité.
Par quelle méthode de recherche puis-je trouver ces sites "à l'ancienne", bénévoles et passionnés, quelque sujet que ce soit?
Au pire je crois qu'il existe des sites qui sauvegardent de vieilles pages. Mais actuellement n'existe-t-il plus de petits sites perso? Comment les trouver?
J'espère avoir cerner correctement ma demande.
Mes salutations.
Réponse du Guichet
bml_ecm
- Département : Espace numérique
Le 20/12/2018 à 10h33
Bonjour,
Vous faites allusion à deux contextes très importants dus à l’évolution du net et qui impactent comme vous le décrivez très bien, la vie des internautes.
Et en premier lieu : l’explosion du nombre de données présentes sur la toile, qui a très fortement augmenté du fait de la multiplication des supports, forums, blogs et sites commerciaux, personnels, institutionnels … Plus il est facile de contribuer et d’échanger (youpi), plus il y a d’informations disponibles et plus la recherche s’avère difficile (moins youpi), surtout si vous recherchez une information complexe.
=> Nous appelons « information complexe » une information qui ne dépend pas d’une recherche simple sur un moteur de recherche. Par exemple un nom de lieu, de personne ou une recette de gâteau au chocolat.
Le deuxième constat touche l’algorithme des moteurs de recherche dont la recette de classement (ranking), de plus en plus complexe, ne prend pas en compte uniquement les mots-clefs que vous avez tapés mais aussi la fréquentation des sites et autres ingrédients secrets. La recette privilégie dès lors les pages plus « visibles » provenant de sites aux dépends des moins connus et fréquentés, bref des plus confidentiels.
A ce sujet nous vous conseillons l’article « Mesurer la qualité des moteurs de recherche Web » (Questions de communication n° 14, 2008)
Même si vous privilégiez avec raison les moteurs de recherche éthiques et de culture libre comme Duck Duck Go ou Qwant qui n’exploitent pas vos données à but commercial, le principe du référencement et des techniques de recherches complexes s’appliquent également. Nous vous conseillons ainsi (même si le titre privilégie Google) la deuxième partie de cette réponse du Guichet du Savoir qui vous donne des références et techniques disponibles à la Bibliothèque de Lyon sur la recherche complexe et notamment sur le web invisible et la partie immergée de l’iceberg Web.
En complément l’ouvrage Chercher n'est pas trouver : outils, méthodes et stratégies à l'usage de ceux pour qui l'information de Pierre-Yves Debliquy. Egalement disponible à la Bibliothèque de Lyon.
Pour connaître les moteurs de recherche vous permettant d’accéder au web invisible vous pouvez consulter cette précédente réponse du Guichet du savoir.
Au début de l’Internet, les annuaires de sites permettaient d’avoir une liste de sites Internet, personnels ou non, sur un sujet. Aujourd’hui des portails thématiques publient encore ce type de listes classées par thèmes mais ne sont pas toujours à jour. Pensez aussi à consulter les portails thématiques ou les encyclopédies collaboratives comme Wikipédia car les bibliographies et références de chaque article comportent des sites créés par des passionnés.
S’ajoute à ce double constat un enjeu majeur de notre vie numérique qui s’appelle la neutralité du net ou comment l’égalité d’accès aux contenus est menacée au profit des plus grands flux. En clair : l’autoroute étant saturée, les plus puissants risquent de payer pour avoir un accès privilégié, reléguant les plus marginaux à la bande d’arrêt d’urgence. Pour résumer grossièrement…
Le magazine Usbek & Rica a publié en 2017 une interview de Sébastien Soriano, patron de l'autorité de régulation des télécoms en France (l'Arcep), qui éclaire particulièrement sur ces enjeux : « « Tout le foisonnement que permet Internet pourrait avoir disparu dans 15 ans ».
L’association française de la Quadrature du net milite notamment pour assurer qu’« aucun intermédiaire technique ne puisse favoriser, ralentir ou bloquer les informations que l’on consulte ».
Voir leur dossier à ce sujet.
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