Question d'origine :
Bonjour,
Est-il vrai qu’une enduction préalable de rouge (ocre rouge + cadmium) sur une toile, avant de réaliser une peinture, bloque les rayons infrarouges ? (lu dans Claude Yvel, Peindre à l’huile comme les maitres)
Si oui, deuxième question : cela a t-il un effet sur l’intensité des couleurs du tableau fini ?
Merci !
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 18/12/2018 à 10h33
Bonjour,
Nous ne pourrons vous répondre avec certitude car nos recherches dans les ouvrages portant sur la restauration n’ont pas été concluantes. Cependant, l’article sur la « reflectographie infrarouge » publié sur wikipedia apporte des éléments de réponse qui confirmerait les dires de Claude Yvel puisque :
« par sa longueur d'onde plus élevée que la lumière visible, la lumière infrarouge est absorbée par des pigments et substrats différents du spectre visible. Ainsi, elle traverse de nombreuses couches de peintures opaques à la lumière visible, mais reste absorbée par certains composants, notamment les couches à base de carbone et les accumulations de peintures. Enfin, les préparations de fond de toile reflètent cette lumière.
La mise en évidence de dessin repose sur la présence d'un dessin au carbone absorbante sur une préparation de fond réfléchissant blanc. Si cette technique est classique aux XVe siècle et XVIe siècle, le XVIIe siècle préféra des préparations colorées et un dessin à base de liquides non-carbonés qui rend difficilement applicable cette méthode d'investigation. Le XIXe siècle opta de nouveau pour un fond blanc lumineux qui rend possible l'usage de la réflectographie infrarouge ».
Par ailleurs, Georges Brunel, Michel Hochmann et Anne Lepage dans La restauration des peintures et des sculptures notent que « l’œuvre est peinte sur une couche de couleur sombre, ce qui rend cette technique moins opérante, car il faut un fond clair pour révéler de manière parfaite le dessin sous-jacent ».
De même, concernant la détection du dessin sous-jacent le Centre de recherche et de restauration des musées de France note :
« Cet examen fonctionne dans certaines conditions : les pigments doivent être suffisamment transparents dans la gamme d’IR utilisés et peints en couche pas trop épaisse, les IR doivent pouvoir être réfléchis par une préparation claire, le matériau du dessin doit être réalisé à base de carbone, absorbant les IR et contrastant ainsi avec la préparation réfléchissant. La photographie infrarouge n’enregistrant que le proche IR, le pouvoir de pénétration des pigments à ces longueurs d’ondes est limité, ainsi les couleurs claires et peu épaisses seront traversées mais certaines couleurs comme les bleus sombres et verts à base de pigments au cuivre restent opaques ».
Aussi, pour confirmer ces premières pistes, nous avons interrogé ce centre et espérons obtenir une réponse que nous ne manquerons pas de vous communiquer.
Pour finir, l'ouvrage Restaurer les tableaux. La technique de l'art de la restauration des peintures sur toile revient sur les différents types de préparation.
Nous ne pourrons vous répondre avec certitude car nos recherches dans les ouvrages portant sur la restauration n’ont pas été concluantes. Cependant, l’article sur la « reflectographie infrarouge » publié sur wikipedia apporte des éléments de réponse qui confirmerait les dires de Claude Yvel puisque :
« par sa longueur d'onde plus élevée que la lumière visible, la lumière infrarouge est absorbée par des pigments et substrats différents du spectre visible. Ainsi, elle traverse de nombreuses couches de peintures opaques à la lumière visible, mais reste absorbée par certains composants, notamment les couches à base de carbone et les accumulations de peintures. Enfin, les préparations de fond de toile reflètent cette lumière.
La mise en évidence de dessin repose sur la présence d'un dessin au carbone absorbante sur une préparation de fond réfléchissant blanc. Si cette technique est classique aux XVe siècle et XVIe siècle, le XVIIe siècle préféra des préparations colorées et un dessin à base de liquides non-carbonés qui rend difficilement applicable cette méthode d'investigation. Le XIXe siècle opta de nouveau pour un fond blanc lumineux qui rend possible l'usage de la réflectographie infrarouge ».
Par ailleurs, Georges Brunel, Michel Hochmann et Anne Lepage dans La restauration des peintures et des sculptures notent que « l’œuvre est peinte sur une couche de couleur sombre, ce qui rend cette technique moins opérante, car il faut un fond clair pour révéler de manière parfaite le dessin sous-jacent ».
De même, concernant la détection du dessin sous-jacent le Centre de recherche et de restauration des musées de France note :
« Cet examen fonctionne dans certaines conditions : les pigments doivent être suffisamment transparents dans la gamme d’IR utilisés et peints en couche pas trop épaisse, les IR doivent pouvoir être réfléchis par une préparation claire, le matériau du dessin doit être réalisé à base de carbone, absorbant les IR et contrastant ainsi avec la préparation réfléchissant. La photographie infrarouge n’enregistrant que le proche IR, le pouvoir de pénétration des pigments à ces longueurs d’ondes est limité, ainsi les couleurs claires et peu épaisses seront traversées mais certaines couleurs comme les bleus sombres et verts à base de pigments au cuivre restent opaques ».
Aussi, pour confirmer ces premières pistes, nous avons interrogé ce centre et espérons obtenir une réponse que nous ne manquerons pas de vous communiquer.
Pour finir, l'ouvrage Restaurer les tableaux. La technique de l'art de la restauration des peintures sur toile revient sur les différents types de préparation.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 27/12/2018 à 16h25
"Je m'aperçois que j'ai commis l'erreur (le souvenir est chose parfois mouvante) de confondre les infrarouges et UV.
Ce sont les UV qu'Yvel évoquait, disant qu'ils étaient arrêtés par le fond rouge de la toile, et qu'ainsi, la lumière se trouve bloquée.
Merci également pour la référence bibliographique"
Ce sont les UV qu'Yvel évoquait, disant qu'ils étaient arrêtés par le fond rouge de la toile, et qu'ainsi, la lumière se trouve bloquée.
Merci également pour la référence bibliographique"
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 28/12/2018 à 15h42
Bonjour,
Malgré de nouvelles recherches centrées sur les ultraviolets plutôt que les infrarouges, nous n'avons pas trouvé de compléments d'informations pour votre question.
Nous attendons toujours la réponse du Centre de recherche et de restauration des musées de France.
En attendant, nous vous souhaitons de bonnes fêtes !
Malgré de nouvelles recherches centrées sur les ultraviolets plutôt que les infrarouges, nous n'avons pas trouvé de compléments d'informations pour votre question.
Nous attendons toujours la réponse du Centre de recherche et de restauration des musées de France.
En attendant, nous vous souhaitons de bonnes fêtes !
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