Question d'origine :
Quel est le poids d'un harpon inuit ?
A quelle distance peut-on le lancer ?
Combien de temps fallait-il à un inuit pour en fabriquer un ?
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 12/12/2018 à 12h38
Bonjour,
Dans son classique Les Dernier rois de Thulé, l’ethnologue Jean Malaurie définitune distance de 30 mètres comme la « portée d’un harp on ou d’un petit arc » (Malaurie, p.267) – et explique ainsi que c’est à cette distance que s’arrête un groupe d’Inuits qui va à la rencontre d’un autre, avant d’avoir pu vérifier l’intention de celui-ci de faire preuve d’hospitalité, car « à cette distance, l’on peut esquiver la flèche ».
Cependant cette portée de tir ne joue aucun rôle dans les techniques de chasse au harpon décrite par l’ethnologue : la chasse au morse, par exemple, exigeant une très grande précision de harponnage – du fait de sa couche de graisse de 30 centimètres, « l’animal offre peu de points vulnérables, nuque, tempe et œil ») – le tir se fait, depuis le kayak, à une distance de deux mètres. Le phoque, lui, est cueilli à bout portant par le chasseur à pied, se tenant au-dessus de son trou de respiration, sur la banquise.
Nous n’avons malheureusement pas trouvé d’informations très précises sur le temps nécessaire à la fabrication des harpons, mais nous supposons un processus assez long, notamment du fait des matériaux utilisés – principalement de l’os ou de l’ivoire, creusé par frottement . Nous avons trouvé deux vidéos montrant une telle construction,l’une, traditionnelle, avec poinçon et arc, l’autre, plus récente, à l’aide d’une scie. Malheureusement, elles sont en inuktitut non sous-titré et nous n’avons pu saisir les explications des constructeurs.
Concernant le poids de l’objet, pas de chiffre précis non plus, mais Malaurie a l’air de le considérer comme une arme légère, par opposition à la lance en défense de narval, « pesant 5 kg au bas mot », et non employée comme arme de jet. Par ailleurs, on trouve sur le site de l’université de Calgary un article consacré aux harpons inuit et à leur évolution au cours des 2500 dernières années :
« La taille et le poids du manche dépendant du de l’usage auquel on destinait l’objet. Les harpons dévolus à la chasse au trou de respiration étaient en général courts et légers, alors que des manches plus longs et lourds étaient utilisés pour chasser des baleines. »
Voici quelques livres qui pourraient vous intéresser pour aller plus loin :
Les Inuit d'Ammassalik, chasseurs de l'Arctique / [Livre] /Pierre Robbe
Inuit , Indiens, chasseurs-cueilleurs [Livre] : les exilés de l'Eden / Hugues Brody ; trad. de l'anglais par Sylvie Overnoy
Avec les Inuits du Nord Groenland [Livre] : entretiens avec Cypris Kophidès /Jocelyne Ollivier-Henry ; préf. Jean Malaurie
Bonne journée.
Dans son classique Les Dernier rois de Thulé, l’ethnologue Jean Malaurie définit
Cependant cette portée de tir ne joue aucun rôle dans les techniques de chasse au harpon décrite par l’ethnologue : la chasse au morse, par exemple, exigeant une très grande précision de harponnage – du fait de sa couche de graisse de 30 centimètres, « l’animal offre peu de points vulnérables, nuque, tempe et œil ») – le tir se fait, depuis le kayak, à une distance de deux mètres. Le phoque, lui, est cueilli à bout portant par le chasseur à pied, se tenant au-dessus de son trou de respiration, sur la banquise.
Nous n’avons malheureusement pas trouvé d’informations très précises sur le temps nécessaire à la fabrication des harpons, mais nous supposons
Concernant le poids de l’objet, pas de chiffre précis non plus, mais Malaurie a l’air de le considérer comme une arme légère, par opposition à la lance en défense de narval, « pesant 5 kg au bas mot », et non employée comme arme de jet. Par ailleurs, on trouve sur le site de l’université de Calgary un article consacré aux harpons inuit et à leur évolution au cours des 2500 dernières années :
« La taille et le poids du manche dépendant du de l’usage auquel on destinait l’objet. Les harpons dévolus à la chasse au trou de respiration étaient en général courts et légers, alors que des manches plus longs et lourds étaient utilisés pour chasser des baleines. »
Voici quelques livres qui pourraient vous intéresser pour aller plus loin :
Les Inuit d'Ammassalik, chasseurs de l'Arctique / [Livre] /Pierre Robbe
Inuit , Indiens, chasseurs-cueilleurs [Livre] : les exilés de l'Eden / Hugues Brody ; trad. de l'anglais par Sylvie Overnoy
Avec les Inuits du Nord Groenland [Livre] : entretiens avec Cypris Kophidès /Jocelyne Ollivier-Henry ; préf. Jean Malaurie
Bonne journée.
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