Question d'origine :
Bonjour
Sur la couverture du livre (épuisé) "Les philosophes modernes" de Bertrand Vergely, on peut voir un tableau représentant 4 philosophes réunis (apparemment).
Pourriez-vous me dire quel est le nom de ce tableau et quels sont ces 4 philosophes ?
Cordialement.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 10/12/2018 à 10h43
Bonjour,
L’illustration dont vous parlez est un détail d’un tableau du peintre flamand Pierre Paul Rubens (1577-1640). Il s’intitule « Les Quatre philosophes ». En voici une reproduction intégrale :
Des quatre hommes représentés, tous identifiés, les deux premiers en partant de la gauche, s’appellent Rubens :
« A travers son éducation et sous l’influence de son frère Philippe, Pierre-Paul Rubens sera un adepte fanatique du philosophe romain néo-stoïcien Sénèque (4 BC-65 AC) . Dans les «Quatre philosophes», (1611-12, Palais Pitti, Florence) il se peint debout , une fois de plus, en s’associant avec la gloire «des autres» (qui eux occupent une place assise autour de la table). Devant une vue du Palatin, considéré comme le symbole de Rome, on y voit son frère Philippe, juriste de renom, le grand idéologue stoïcien de l’époque, Justus Lipsius, et son élève Woverius , tous sous le regard d’un buste de Sénèque perché dans une niche et honoré par quatre tulipes, dont deux sont ouvertes et deux fermées. »
(Source : Karel Vereycken, « Rubens et les Philistins », article disponible sur agora.qc.ca)
SurJustus Lipsius (en néerlandais : Joost Lips, francisé : Juste Lipse), figure de l’humanisme flamand, voici ce que dit l’encyclopédie larousse.fr :
« Né dans une famille aisée et lettrée, il reçoit une éducation soignée à Ath, à Cologne (chez les Jésuites), et enfin à l'université de Louvain où, délaissant le droit, il se passionne pour l'Antiquité romaine. Bientôt secrétaire du cardinal de Granvelle à Rome (1568-1570), il s'y lie avec Muret, qui influence profondément ses méthodes de travail et lui rend accessible un grand nombre de manuscrits ; mais la publication de son édition de Tacite (1574) entraînera une brouille avec cette grande figure de l'humanisme post-tridentin. Converti au protestantisme, Lipse enseigne l'histoire et l'éloquence à Iéna (1572-1574), puis l'histoire et le droit à Leyde (1578-1591).
Ce long séjour à Leyde marque un changement dans ses centres d'intérêt. Jusque-là surtout reconnu pour ses solides recueils philologiques (Variae lectiones, 1569, Antiquae lectiones, 1575 , Epistolicae quaestiones, 1577), et ses éditions des historiens romains, Lipse va se faire antiquaire et publier une série de traités très techniques consacrés aux gladiateurs (1582) ou aux amphithéâtres (1584), en attendant le très controversé de Cruce (1593). Par la publication progressive de sa correspondance (à partir de 1586), il prétend également s'arroger l'aura du sage, conseiller de l'Europe érudite, mais aussi celle du philosophe stoïcien : avec le dialogue de Constantia en 1584, puis après son retour au catholicisme et à l'université de Louvain (1592), son Manuel de philosophie stoïcienne (1604) et sa grande édition des Œuvres de Sénèque (1605), il s'illustre comme le fondateur du néostoïcisme chrétien. Mais Lipse n'est pas qu'un érudit : séduit par les écrivains de l'Empire romain (Tacite, Sénèque, etc.), il se fit le champion du style « laconique ». Il a créé un type d'humaniste mélancolique, à la fois savant et artiste, apte à l'imitatio adulta, qui, aux côtés du théologien et du prédicateur, joue un rôle décisif dans la Contre-Réforme. »
Notons que le frère du peintre,Philippe Rubens , ne fut pas seulement juriste, il marqua aussi son temps comme archéologue et philologue. Vous trouverez les biographies détaillées des deux frères dans la biographie officielle belge, sur academieroyale.be.
Bonne journée.
L’illustration dont vous parlez est un détail d’un tableau du peintre flamand Pierre Paul Rubens (1577-1640). Il s’intitule « Les Quatre philosophes ». En voici une reproduction intégrale :
Des quatre hommes représentés, tous identifiés,
« A travers son éducation et sous l’influence de son frère Philippe, Pierre-Paul Rubens sera un adepte fanatique du philosophe romain néo-stoïcien Sénèque (4 BC-65 AC) . Dans les «Quatre philosophes», (1611-12, Palais Pitti, Florence)
(Source : Karel Vereycken, « Rubens et les Philistins », article disponible sur agora.qc.ca)
Sur
« Né dans une famille aisée et lettrée, il reçoit une éducation soignée à Ath, à Cologne (chez les Jésuites), et enfin à l'université de Louvain où, délaissant le droit, il se passionne pour l'Antiquité romaine. Bientôt secrétaire du cardinal de Granvelle à Rome (1568-1570), il s'y lie avec Muret, qui influence profondément ses méthodes de travail et lui rend accessible un grand nombre de manuscrits ; mais la publication de son édition de Tacite (1574) entraînera une brouille avec cette grande figure de l'humanisme post-tridentin. Converti au protestantisme, Lipse enseigne l'histoire et l'éloquence à Iéna (1572-1574), puis l'histoire et le droit à Leyde (1578-1591).
Ce long séjour à Leyde marque un changement dans ses centres d'intérêt. Jusque-là surtout reconnu pour ses solides recueils philologiques (Variae lectiones, 1569, Antiquae lectiones, 1575 , Epistolicae quaestiones, 1577), et ses éditions des historiens romains, Lipse va se faire antiquaire et publier une série de traités très techniques consacrés aux gladiateurs (1582) ou aux amphithéâtres (1584), en attendant le très controversé de Cruce (1593). Par la publication progressive de sa correspondance (à partir de 1586), il prétend également s'arroger l'aura du sage, conseiller de l'Europe érudite, mais aussi celle du philosophe stoïcien : avec le dialogue de Constantia en 1584, puis après son retour au catholicisme et à l'université de Louvain (1592), son Manuel de philosophie stoïcienne (1604) et sa grande édition des Œuvres de Sénèque (1605), il s'illustre comme le fondateur du néostoïcisme chrétien. Mais Lipse n'est pas qu'un érudit : séduit par les écrivains de l'Empire romain (Tacite, Sénèque, etc.), il se fit le champion du style « laconique ». Il a créé un type d'humaniste mélancolique, à la fois savant et artiste, apte à l'imitatio adulta, qui, aux côtés du théologien et du prédicateur, joue un rôle décisif dans la Contre-Réforme. »
Notons que le frère du peintre,
Bonne journée.
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