Question d'origine :
Etudiante en histoire, je dois faire un exposé sur l'exaleiptron tripode à figures noires CA 616, conservé au musée du Louvre. Je voudrais savoir dans quels livres je peux trouver des informations sur le commerce des vases attiques au VIe siècle avt J.-C en Grèce, sur leur influence sur la société. Je souhaiterais aussi connaître le culte d'Athéna à Athènes toujours au VIe siècle. Merci d'avance.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 08/12/2018 à 15h48
Réponse du département Civilisation
Bonjour,
Concernant l’objet spécifique de vos recherches, signalons tout d’abord que vous trouverez dans les collections patrimoniales de la bibliothèque municipale de Lyon le recensement de référence d’Edmond POTTIER,Vases antiques du Louvre (publié en 4 volumes par Hachette, 1897-1928), complété en 1929 par le Catalogue des vases antiques de terre cuite du musée du Louvre. Ecole attique : vases à figures rouges.
Vous pouvez consulter également le catalogue desChefs-d’œuvre de la céramique grecque dans les collections du Louvre (Musée du Louvre, 1994), ouvrage qui recense et commente plusieurs pièces de la collection du Louvre, parmi lesquelles une pièce qui semble être celle que vous devez étudier, l'exaleiptron tripode attique à figures noires, dit « pyxis du peintre C » (pour corinthianisant) (vers 570-560 av. J.C.), une boîte à onguent, à fard ou à bijoux, peut-être un présent nuptial, représentant la naissance d’Athéna.
Nous vous recommandons de consulter en détails l’ouvrage très complet de John BOARDMAN, Les vases athéniens à figures noires (Thames & Hudson, 1996 pour la traduction française), dont le chapitre 6 (p. 146 et suivantes), consacré à la période de 500 au milieu du VIe siècle, explore et présente les différents artistes identifiés, les techniques artistiques et les motifs représentés, les techniques de productions et les ateliers, ainsi que la diffusion, le commerce et les exportations . Le chapitre 9, qui détaille les formes, dénominations et fonctions des vases, s’arrête entre autres sur les pyxides (p. 191), les boîtes pourvues d’un couvercle, et leur période de production, les tripodes semblant être les plus anciennes. Les chapitres 11, 12 et 13 sont consacrés à la décoration des céramiques, à la représentation des scènes de la vie quotidienne et des scènes mythologiques , parmi lesquelles la naissance d’Athéna (p. 216), et la représentation d’Athéna elle-même (p. 217-218). Ainsi, conclut l’auteur, « de toutes les déesses, c’est bien sûr Athéna la plus populaire […]. Outre l’épisode de sa naissance, les figures noires représentent d’ordinaire Athéna en protectrice des héros », comme Héraklès ou encore Persée.
Seconde source très complète quant à votre questionnement, l’ouvrageCéramique et peintures grecques. Modes d’emploi (La Documentation française, 1999) rassemble les actes d’un colloque international qui s’est tenu à l’Ecole du Louvre en 1995, riche des contributions de conservateurs et d’historiens spécialistes du domaine et de la période. Après l’étude des contextes archéologiques et historiques, puis des styles et des ateliers, la troisième partie est consacrée en particulier à la diffusion et à la clientèle. Elle détaille les courants commerciaux (avec cartographie des échanges, contextes commerciaux, détails des flux d’exportation et d’importation en Méditerranée) et les clientèles de la céramique attique, locales et étrangères .
Pourun aperçu d’ensemble sur l’économie et le commerce en Grèce à cette période , vous pouvez consulter également l’ouvrage historique d’Alain BRESSON, L’économie de la Grèce des cités. Les espaces de l’échange (Armand Colin, 2008) : un chapitre de l’ouvrage, consacré aux réseaux du commerce international, détaille le commerce et l’exportation des céramiques attiques (p. 167-172) :
« L’exportation des céramiques attiques décorées commença aux VIIIe et VIIe siècles a.C. mais entre le VIe siècle et la fin du IVe siècle, le phénomène prit une ampleur toute nouvelle […]. Jusqu’à la fin du IVe siècle, ces vases furent largement exportés dans toutes les directions, depuis l’Occident jusqu’à Chypre et au Levant, depuis le Pont-Euxin jusqu’à Cyrène. Outre la belle céramique décorée, on trouve aussi sur de très nombreux sites une céramique à vernis noir non décorée, qui elle aussi était largement exportée. Le succès de la céramique attique est donc lié à sa qualité technique [… mais] s’il y a bien là incontestablement un phénomène de marché, avec un produit qui s’imposa par sa qualité […], la condition première du succès paraît avoir reposé sur un autre schéma : celui du souci des commerçants partant d’Athènes ou de passage à Athènes d’embarquer une cargaison pour maximiser la rentabilité de leur voyage […]. Il devait toujours être très rentable pour un commerçant d’emporter quelques caisses de céramique à décor figuré […]. En valeur, les produits [des ateliers de céramique] ne représentaient qu’une faible part des exportations d’Athènes [… ces exportations] ne constituaient pas un objet d’exportation autonome, mais étaient dépendantes d’un réseau d’échange, où elles n’intervenaient que comme élément annexe. »
Vous trouverez par ailleurs des éléments complémentaires dans plusieurs publications spécialisées.
Par exemple dans cet article de J.Y. PERREAULT: « Céramique et échanges : les importations attiques au Proche-Orient du VIe au milieu du Ve av. J.-C. Les données archéologiques », paru dans le Bulletin de correspondance hellénique (n°110, 1986), qui présente le résultat d’une étude archéologique permettant d’apprécier le développement et les singularités des échanges entre la Grèce et le Proche-Orient du VIe au milieu du Ve s. av. J.-C., en particulier concernant les vases attiques.
Concernant l’influence des vases attiques sur la société, et l’étude de leur iconographie en particulier , nous vous renvoyons vers un numéro de la revue Mètis. Anthropologie des mondes grecs anciens (vol. 5, n°1-2, 1990). Intitulé « Autour de l’image », ce numéro consacré à l’iconographie grecque développe plusieurs thématiques, parmi lesquelles les représentations de la divinité, dans l’article « Entre dieux », les liens entre « figuration et image »(J.-P. VERNANT), et contient un article plus spécifiquement dédié aux vases grecs « Vingt ans de vases grecs » (F. FRONTISI-DUCROUX et F. LISSARRAGUE), dans lequel vous trouverez de très nombreuses références bibliographiques, ainsi que des références et recensions de pièces céramiques étudiées en ce sens.
Signalons également le colloqueImage et société en Grèce ancienne. L'iconographie comme méthode d'analyse ( colloque International, Lausanne, 8-11 février 1984), dont les actes ont été publiés dans les Cahiers d’archéologie romande (Lausanne, janvier 1987). Si l’intégralité des actes n’est pas disponible en ligne, vous en trouverez néanmoins un compte-rendu, proposé par François DE CALLATAY.
Enfin, sur des thématiques connexes, vous pourrez consulter également plusieurs publications et articles, accessibles en ligne depuis le portail Persée à partir d’une recherche thématique, comme par exemple :
« La vie quotidienne des femmes à Athènes : à propos de vases attiques du Ve siècle » dans Pallas. Revue d’études antiques (1985, n°32, pp.41-57)
Dans cet article, Hélène GUIRAUD analyse les représentations du monde féminin dans la céramique attique, et étudie la vision de la vie privée des femmes qui y est véhiculée, comme la représentation des catégories sociales des femmes attiques du Ve siècle (femmes libres, étrangères libres, esclaves), en témoignant de l’organisation sociale de l’époque.
Bonnes recherches !
Bonjour,
Concernant l’objet spécifique de vos recherches, signalons tout d’abord que vous trouverez dans les collections patrimoniales de la bibliothèque municipale de Lyon le recensement de référence d’Edmond POTTIER,
Vous pouvez consulter également le catalogue des
Nous vous recommandons de consulter en détails l’ouvrage très complet de John BOARDMAN,
Seconde source très complète quant à votre questionnement, l’ouvrage
Pour
« L’exportation des céramiques attiques décorées commença aux VIIIe et VIIe siècles a.C. mais entre le VIe siècle et la fin du IVe siècle, le phénomène prit une ampleur toute nouvelle […]. Jusqu’à la fin du IVe siècle, ces vases furent largement exportés dans toutes les directions, depuis l’Occident jusqu’à Chypre et au Levant, depuis le Pont-Euxin jusqu’à Cyrène. Outre la belle céramique décorée, on trouve aussi sur de très nombreux sites une céramique à vernis noir non décorée, qui elle aussi était largement exportée. Le succès de la céramique attique est donc lié à sa qualité technique [… mais] s’il y a bien là incontestablement un phénomène de marché, avec un produit qui s’imposa par sa qualité […], la condition première du succès paraît avoir reposé sur un autre schéma : celui du souci des commerçants partant d’Athènes ou de passage à Athènes d’embarquer une cargaison pour maximiser la rentabilité de leur voyage […]. Il devait toujours être très rentable pour un commerçant d’emporter quelques caisses de céramique à décor figuré […]. En valeur, les produits [des ateliers de céramique] ne représentaient qu’une faible part des exportations d’Athènes [… ces exportations] ne constituaient pas un objet d’exportation autonome, mais étaient dépendantes d’un réseau d’échange, où elles n’intervenaient que comme élément annexe. »
Vous trouverez par ailleurs des éléments complémentaires dans plusieurs publications spécialisées.
Par exemple dans cet article de J.Y. PERREAULT: « Céramique et échanges : les importations attiques au Proche-Orient du VIe au milieu du Ve av. J.-C. Les données archéologiques », paru dans le Bulletin de correspondance hellénique (n°110, 1986), qui présente le résultat d’une étude archéologique permettant d’apprécier le développement et les singularités des échanges entre la Grèce et le Proche-Orient du VIe au milieu du Ve s. av. J.-C., en particulier concernant les vases attiques.
Concernant
Signalons également le colloque
Enfin, sur des thématiques connexes, vous pourrez consulter également plusieurs publications et articles, accessibles en ligne depuis le portail Persée à partir d’une recherche thématique, comme par exemple :
« La vie quotidienne des femmes à Athènes : à propos de vases attiques du Ve siècle » dans Pallas. Revue d’études antiques (1985, n°32, pp.41-57)
Dans cet article, Hélène GUIRAUD analyse les représentations du monde féminin dans la céramique attique, et étudie la vision de la vie privée des femmes qui y est véhiculée, comme la représentation des catégories sociales des femmes attiques du Ve siècle (femmes libres, étrangères libres, esclaves), en témoignant de l’organisation sociale de l’époque.
Bonnes recherches !
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