Question d'origine :
Bonjour à toute la formidable équipe du GDS!
Je me demande où se cachent pendant l'hiver les poules d'eau que nous voyons dans notre mare ici en Touraine, sur un terrain situé en pleine campagne. Elles ne me semble guère taillées pour des vols migratoires! Pourriez-vous m'éclairer sur ce sujet?
Très cordialement,
Philippe Delacroix
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 27/11/2018 à 13h34
Bonjour,
Difficile de répondre sans équivoque car d’après les documents que nous avons trouvés, la poule d’eau (Gallinula chloropus) peut être aussi bien sédentaire que migratrice l’hiver.
En France, cependant, elle est généralement sédentaire sauf en cas de température extrêmement froide. Si elle migre c'est bien souvent sur des distances proches variant de quelques centaines à quelques dizaines de km. Ce qui peut être le cas pour les poules d’eau de votre mare qui ne sont supposément pas parties très loin.
Quelques extraits sur ce sujet :
- Larousse encyclopédie :
"À la fin de l'été, le comportement territorial disparaît. Les jeunes quittent leurs lieux de naissance. Les couples se séparent, sauf dans les rares cas où la richesse du territoire et la clémence du climat leur permettent d'y demeurer l'hiver. Animal extrêmement adaptable, la poule d'eau est, à cette saison, aussi bien sédentaire que migratrice, vivant solitaire et erratique ou en groupe lâche de plusieurs dizaines d'individus, selon la région et le climat. L'important est pour elle de trouver un endroit où l'eau ne gèle pas et où la nourriture est suffisante. C'est ainsi que des poules d'eau viennent passer l'hiver sur le lac de Genève et retournent nicher au printemps trois kilomètres plus loin, dans de petits marécages des montagnes avoisinantes.
En Europe, les déplacements ne dépassent pas quelques dizaines ou quelques centaines de kilomètres, bien que certaines poules d'eau aient atteint le Tchad ou le Mali après avoir traversé la mer Méditerranée et le désert du Sahara. Ces vols migratoires s'effectuent toujours de nuit et par temps clair, ce qui permet à l'oiseau de repérer du ciel les plans d'eau qui brillent comme un miroir. Un cadavre trouvé dans les Alpes à 3 200 m d'altitude est peut-être la preuve que les poules d'eau volent très haut durant leurs migrations ; en temps normal, elles ne s'élèvent que de quelques mètres."
- Inventaire national du patrimoine naturel :
"La territorialité s’atténue en hiver, laissant place à une certaine neutralité voire à un grégarisme quand les ressources alimentaires se font rares. Les Poules d’eau tolèrent très bien la proximité de l’homme non agressif comme en témoignent les nombreux individus qui vivent en ville ou autour des fermes et des moulins. L’espèce est migratrice partielle en Europe. Elle déserte les régions septentrionales de son aire de répartition (sauf en Grande-Bretagne où elle semble sédentaire) pour passer l’hiver en dessous de l’isotherme 0°C de janvier [bg30]. Cette migration, nocturne, concerne un fort contingent d’oiseaux qui va hiverner sur les zones humides d’Europe moyenne et du pourtour méditerranéen. Les oiseaux se dispersent dès juillet (juvéniles surtout) mais la migration n’est sensible qu’à partir de mi-septembre et jusqu’à mi-octobre [bg19]. Les retours s’effectuent à partir de mi-février et se prolonge jusqu’à début mai [bg51]. En France, la population est surtout sédentaire mais dans une proportion indéterminée. La Poule d’eau y montre une très bonne aptitude à la dispersion (jusqu’à 390 km [bg7]) corroborée notamment par sa rapidité à coloniser les plans d’eau nouvellement créés. De nombreux hivernants s’ajoutent aux résidents d’octobre à février-mars particulièrement dans le nord et le nord-ouest du pays (Nord, Normandie, Bretagne, Touraine, Anjou) et depuis les années 1980 en Aquitaine [bg71]. Des bandes de plusieurs dizaines s’observent alors à cette saison, constituées de jeunes oiseaux essentiellement."
- Migraction :
"La Poule d’eau, polytypique (12 sous-espèces), s’observe sur tous les continents à l’exception de l’Australie. La forme nominale, Gallinula chloropus chloropus, occupe de manière continue l’ensemble de l’Europe, de l’Irlande à l’Ukraine, de l’Espagne à la Norvège et de nombreuses îles de l’Atlantique, de la Baltique et de la Méditerranée. En Scandinavie, l’aire de distribution dépasse de peu les 60°N et vers le sud en Méditerranée, s’étend jusqu’en Afrique du Nord (DEL HOYO, 1996).
En France, tous les départements sont occupés, en hivernage comme en période de reproduction, avec toutefois une abondance moindre sur le pourtour méditerranéen et dans les hautes chaînes montagneuses (Pyrénées, Alpes, Corse centrale) (CROUZIER in YEATMAN-BERTHELOT & JARRY, 1994). Des populations importantes se rencontrent dans les principales régions d’étangs (Dombes, Forez, Bresse, Champagne humide, Lorraine, Sologne, Bourbonnais) et les grands complexes de zones humides (Camargue, estuaires de la Seine et de la Loire, Brière, Lac de Grand Lieu, marais de Carentan, marais poitevin)."
Bonne journée,
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