Blob
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 22/11/2018 à 18h56
486 vues
Question d'origine :
bonjour,
je souhaite me lancer dans l'élevage des blobs physarum mes je ne sais pas où m'en procurer. Je me demander donc si vous pouviez m'indiquer un site internet ou une technique pour m'en procurer.
Merci d'anvance
Noe
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 23/11/2018 à 15h29
Bonjour,
Pour trouver la réponse à votre question, notre premier réflexe a été de consulter l’ouvrage d’Audrey Dussutour, chercheuse au CNRS qui étudie le comportement des fourmis et des organismes unicellulaires, et notamment le blob : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blob sans jamais oser le demander, dont un des chapitres s’intitule justement « Blobs à vendre » :
« En France, je ne disposais que d’un seul blob, australien. Je me mis donc en quête d’un congénère. Mais où le trouver ? […] En général, les blobs aiment bien l’humidité des bois morts, des vieilles souches en décomposition et l’ombre. Il faut partir en forêt pour les capturer. Ou viser les fruits pourris, les insectes morts, les fèces, les tas de compost ou, mieux encore, leur nourriture favorite en milieu naturel : les champignons. Un chercheur américain en a même trouvé sur un lézard vivant ! Le blob avait décidé de se déplacer plus rapidement, en taxi !
Certains, comme Fuligo septica […] peuplent également nos jardins. Il en existe aussi dans les aquariums. Cette variété de blob aquatique se nourrit d’algues. […]
Les blobs ont bien d’autres charmes insoupçonnés. Ils peuvent vivre dans le désert, mais aussi sous la neige. Certaines espèces ne se trouvent d’ailleurs qu’en montagne. Toutefois, en règle générale, les blobs cultivent un penchant pour les temps doux et humides. Oui, les blobs aiment les étés pluvieux… Géographiquement, ce sont des cosmopolites convaincus, on les rencontre sur toute la planète : déserts, tropiques, forêts tempérées ou boréales, toundras arctiques… Rien ne les arrête, hormis les milieux surexploités par l’homme.
Cependant, la quête d’un blob précis revient à chercher une aiguille dans une meule de foin, en pleine obscurité et les mains attachées. Pour identifier un blob, il vous faut ses sporanges, soit ses organes reproducteurs. Or, la production des sporanges est à la fois énigmatique et erratique. Elle dépend de la saisonnalité, des conditions météorologiques en vigueur le jour J, de la variabilité microclimatique du bout de bois dans lequel le blob se trouve, du pH du substrat sur lequel il rampe, du degré d’obscurité, de la présence de nourriture, du voisinage ou pas d’autres blobs, etc. […] Admettons que vous soyez très chanceux et que vous trouviez des spores. Il existe plus de 1000 espèces connues de blobs, la probabilité que vous trouviez « le » blob de la bonne espèce semble équivalente à la probabilité de gagner deux fois au loto dans une vie.
[…] Très vite, je me rends compte que la majorité des chercheurs américains étudient principalement un blob commercialisé aux Etats-Unis qui s’achète sur Internet pour 20 euros. […]
Je m’aperçois que les chercheurs européens travaillent également sur ce fameux blob commercialisé aux Etats-Unis. Les rares scientifiques australiens qui étudient le blob l’achètent directement en Australie pour une quarantaine d’euros. Mais les chercheurs les plus nombreux se trouvent au Japon. Ils utilisent un blob récolté dans les forêts japonaises qu’ils s’échangent de labo en labo.A priori, la majorité des chercheurs dans le monde réalisent leurs expériences avec seulement… trois blobs : l’américain, le japonais et l’australien . […]
J’ai écumé Internet à la recherche de sociétés commercialisant des blobs pour en trouver une, à visée scientifique, qui en proposait plusieurs lignées. Victoire ! Ma jubilation fut de courte durée. La moindre lignée coûtait 1000 euros. »
Voici quelques sites sur lesquels vous pourrez commander une culture du blob physarum polycephalum :
- carolina.com
- blades-bio.co.uk
- boreal.com
- southernbiological.com
- flinnsci.com
Si vous souhaitez élever des individus distincts, et non des cultures issues d’un même blob, peut-être serait-il opportun de prendre contact avec Audrey Dussutour, qui travaille avec les trois blobs qui circulent dans les laboratoires de recherche (l’australien, l’américain et le japonais) afin qu’elle vous en donne une culture de chaque…
Bonne journée.
Pour trouver la réponse à votre question, notre premier réflexe a été de consulter l’ouvrage d’Audrey Dussutour, chercheuse au CNRS qui étudie le comportement des fourmis et des organismes unicellulaires, et notamment le blob : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blob sans jamais oser le demander, dont un des chapitres s’intitule justement « Blobs à vendre » :
« En France, je ne disposais que d’un seul blob, australien. Je me mis donc en quête d’un congénère. Mais où le trouver ? […] En général, les blobs aiment bien l’humidité des bois morts, des vieilles souches en décomposition et l’ombre. Il faut partir en forêt pour les capturer. Ou viser les fruits pourris, les insectes morts, les fèces, les tas de compost ou, mieux encore, leur nourriture favorite en milieu naturel : les champignons. Un chercheur américain en a même trouvé sur un lézard vivant ! Le blob avait décidé de se déplacer plus rapidement, en taxi !
Certains, comme Fuligo septica […] peuplent également nos jardins. Il en existe aussi dans les aquariums. Cette variété de blob aquatique se nourrit d’algues. […]
Les blobs ont bien d’autres charmes insoupçonnés. Ils peuvent vivre dans le désert, mais aussi sous la neige. Certaines espèces ne se trouvent d’ailleurs qu’en montagne. Toutefois, en règle générale, les blobs cultivent un penchant pour les temps doux et humides. Oui, les blobs aiment les étés pluvieux… Géographiquement, ce sont des cosmopolites convaincus, on les rencontre sur toute la planète : déserts, tropiques, forêts tempérées ou boréales, toundras arctiques… Rien ne les arrête, hormis les milieux surexploités par l’homme.
Cependant, la quête d’un blob précis revient à chercher une aiguille dans une meule de foin, en pleine obscurité et les mains attachées. Pour identifier un blob, il vous faut ses sporanges, soit ses organes reproducteurs. Or, la production des sporanges est à la fois énigmatique et erratique. Elle dépend de la saisonnalité, des conditions météorologiques en vigueur le jour J, de la variabilité microclimatique du bout de bois dans lequel le blob se trouve, du pH du substrat sur lequel il rampe, du degré d’obscurité, de la présence de nourriture, du voisinage ou pas d’autres blobs, etc. […] Admettons que vous soyez très chanceux et que vous trouviez des spores. Il existe plus de 1000 espèces connues de blobs, la probabilité que vous trouviez « le » blob de la bonne espèce semble équivalente à la probabilité de gagner deux fois au loto dans une vie.
[…] Très vite, je me rends compte que la majorité des chercheurs américains étudient principalement un blob commercialisé aux Etats-Unis qui s’achète sur Internet pour 20 euros. […]
Je m’aperçois que les chercheurs européens travaillent également sur ce fameux blob commercialisé aux Etats-Unis. Les rares scientifiques australiens qui étudient le blob l’achètent directement en Australie pour une quarantaine d’euros. Mais les chercheurs les plus nombreux se trouvent au Japon. Ils utilisent un blob récolté dans les forêts japonaises qu’ils s’échangent de labo en labo.
J’ai écumé Internet à la recherche de sociétés commercialisant des blobs pour en trouver une, à visée scientifique, qui en proposait plusieurs lignées. Victoire ! Ma jubilation fut de courte durée. La moindre lignée coûtait 1000 euros. »
Voici quelques sites sur lesquels vous pourrez commander une culture du blob physarum polycephalum :
- carolina.com
- blades-bio.co.uk
- boreal.com
- southernbiological.com
- flinnsci.com
Si vous souhaitez élever des individus distincts, et non des cultures issues d’un même blob, peut-être serait-il opportun de prendre contact avec Audrey Dussutour, qui travaille avec les trois blobs qui circulent dans les laboratoires de recherche (l’australien, l’américain et le japonais) afin qu’elle vous en donne une culture de chaque…
Bonne journée.
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