Théâtre du gymnase

Réponse de la Documentation régionale

Bonjour,

Après deux années de chantier de rénovation, la réouverture du théâtre des Célestins en septembre 2005 a fait l’objet d’une exposition organisée par la Ville de Lyon au théâtre des Célestins de juin à septembre 2005. Celle-ci s’est prolongée par un catalogue, Les Célestins, du couvent au théâtre qui nous permet de revisiter les six siècles d’histoire de cette grande institution lyonnaise. C’est dans cet ouvrage disponible en salle de la Documentation régionale de la Bibliothèque de la Part-Dieu que nous avons trouvé l’histoire du Théâtre du Gymnase qui fait l’objet de votre question, dont voici en grande partie l’extrait :
Chapitre Des Variétés au Gymnase (1811-1864) :

« En mars 1833, Jean-Baptiste Etienne Lecomte, premier ténor au Grand-Théâtre est nommé directeur privilégié de deux théâtres sur la Presqu’île : le Grand-Théâtre réservé aux grands genres et le Théâtre des Célestins consacré au divertissement. En raison d’un loyer de location trop onéreux exigé par les propriétaires du Théâtre des Célestins, une crise éclate et amènera le maire Prunelle a autorisé la construction d’une nouvelle salle provisoire en bois, à deux pas du théâtre des Célestins, place Confort (actuelle Place des Jacobins), dans laquelle Lecomte « put utiliser sa troupe secondaire ».

Le nouveau théâtre secondaire, appelé le Gymnase, ne fut pas achevé le 21 avril 1834, jour habituel de début de saison. Il sera inauguré le 22 mai 1834. Lecomte n’eut pas le temps de profiter de l’exploitation du Gymnase. En effet en août 1834, par suites de difficultés financières, il fit faillite et les théâtres furent fermés. Ils rouvrirent en novembre 1834 sous une nouvelle direction, celle de Charles Provence, alors directeur du Théâtre de Moulins. Saison après saison, Provence dirigea le Gymnase comme s’il s’agissait non pas d’un théâtre provisoire mais du réel théâtre secondaire.

Le rachat des Célestins par la ville était toujours en pourparlers et c’est en mars 1839 qu’une ordonnance royale l’approuva. Désormais la ville était propriétaire des 2 salles de spectacles car le Grand-Théâtre avait lui aussi été racheté en 1826. En attendant, le théâtre du Gymnase restait la salle secondaire.

En 1840, Charles Provence se retira et céda ses privilèges au polonais Adam Kisielwsky. En septembre de cette année-là, Le Gymnase dû suspendre ses représentations suite aux inondations dans la Presqu’ile ; la saison reprit progressivement jusqu’à la catastrophe du 10 décembre 1840 qui réduit en cendres le théâtre du Gymnase. L’incendie se déclara lors d’un ballet qui se jouait. Pour la mise en scène, des fusées censées représentées la foudre furent utilisées mais l’une d’elles partit dans le garde-meuble du théâtre dans lequel étaient remisés fusils et cartouches. Il s’agit là d’une version des faits qui ne put jamais être démenti malgré une autre hypothèse, celle d’une préméditation contre le directeur du théâtre. Ce dernier se plaignit au préfet suite à cet incendie et demanda la mise à disposition gratuite du Théâtre des Célestins qui lui fut accordée. C’est ainsi que l’incendie du gymnase permit au Théâtre des Célestins de retrouver sa place de Théâtre secondaire. L’année suivante furent entamés des travaux d’agrandissement et d’embellissement du bâtiment des Célestins. »
Ainsi, il n’est pas révélé l’origine du nom « Gymnase » donné à cette salle de théâtre provisoire mais rien ne laisse à penser qu’une partie de la salle ait pu servir à des séances de gymnastique.

Cet ouvrage présente également la reproduction d’une lithographie représentant le Théâtre du gymnase en 1838 :

Un autre ouvrage sur l' Histoire du couvent et du théâtre des Célestins / par E. Cuaz datant de 1902, n’apporte pas plus d’éléments pour répondre à votre question.

Voici d’autres sources d’information en ligne pour aller plus loin :
- Le site Mémoire des Célestins, histoire d’un théâtre propose un ensemble important de documents : programmes, affiches, maquettes de décors, maquettes de costumes, photographies et dossiers.
- Sur le site du Guichet du savoir, la question/réponse sur les Incendies du théâtre des Célestins
- Sur le site Numelyo de la Bibliothèque municipale de Lyon (BML), la présentation du partenariat numérique BML /Théâtre des Célestins
- Sur le site de la BML, l’exposition virtuelle AIRS DU TEMPS Édouard Herriot et la vie musicale à Lyon (1905-1957)