Hongkong 9ème exportateur mondial, quel phénomène !!!
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 20/11/2018 à 15h11
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Question d'origine :
Bonjour
D’après une statistique en 2014 le Hong Kong est classé 9ème exportateur mondial avec seulement une superficie de 1108km²et une population de 7 millions !!!
C’est un phénomène rare. Comment l’expliquer en sachant que la Russie avec plus de 17millions km² la plus vaste au monde et ses 142 millions d’habitants, ses réserves sous-sol ,occupe la 10ème place. Etonnant et même j’ose dire choquant à tel point qu’en s’interroge est- ce vrai.
Merci beaucoup et mes profonds respects.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 21/11/2018 à 10h22
Bonjour,
Voici les explications du Cepii (Centre d'études prospectives et d'informations internationales) :
«Hong Kong : 10ème ou 70ème exportateur mondial ?
Les exportations de Hong Kong représentent-elles 3 % du commerce mondial ou seulement 0,1 % ? Tout dépend si l'on prend en compte ou non les réexportations, qui constituent 95 % de ses exportations.
Dans les statistiques communément disponibles, les exportations de Hong Kong se montent, en 2012, à 493 milliards de dollars US, soit 2,7 % du total mondial (18 325 milliards de dollars). Maisles exportations dites domestiques de Hong Kong n'atteignent que 22 milliards (0,12 % du total mondial), le reste (471 milliards) étant constitué de réexportations . Ainsi, suivant le cas, Hong Kong apparaît au 10ème rang des exportateurs mondiaux (juste derrière l'Italie et devant le Royaume-Uni, le Canada, la Belgique, Singapour...) ou au 70ème rang (après l'Équateur et devant le Maroc).
La Division statistique des Nations Unies (Comtrade) définit les réexportations comme les exportations de produits étrangers dans le même état que préalablement importés, c'est-à-dire n’ayant pas subi de processus modifiant de façon permanente leur forme, leur nature ou leur utilité. A Hong Kong, le phénomène n'est pas nouveau, maisles réexportations ont décollé au début des années 1980, elles ont dépassé les exportations domestiques en 1988 . Elles ont atteint 2,8 % du commerce mondial en 1993 et se sont depuis maintenues autour de 2,4 % à 2,9 % (crise de 2008 exceptée). Elles constituent dans les années 2010 plus de 95 % des exportations de Hong Kong […].
Ainsi, seulement 28 % des importations ont été "retenues" à Hong Kong, le reste faisant l’objet de réexportations, avec une marge, estimée par enquête, allant de 5 % à 30 % suivant le type de produits.
D'où viennent et où vont ces produits réexportés ? Majoritairement de Chine et vers la Chine […].Au lieu de produire sur son territoire, Hong Kong a massivement investi en Chine ; le "made in Hong Kong" a été remplacé par le "shipped through Hong Kong".
La Chine est également le principal débouché des exportations domestiques de Hong Kong (44 % en 2012, suivie des États-Unis, 12 %, et de la Suisse, 5 %).
La composition des flux est très différente.Les exportations domestiques sont constituées au deux tiers d'or non monétaire (14,8 milliards de dollars sur 22,3 en 2012). Les réexportations sont pour une large part constituées de téléphones portables, d'ordinateurs et de composants électroniques. 40 % sont des biens de capital, 33 % des biens primaires et intermédiaires et 26 % des biens de consommation .
Pour éviter de compter deux fois les exportations d'autres pays passant par Hong Kong avant d'être réexportées, le CEPII a dès 1993 retiré ces flux (les importations non retenues et les réexportations correspondantes) des statistiques commerciales de Hong Kong dans la base de données CHELEM - Commerce International. Ces flux sont affectés à leurs pays d'origine et de destination finale. Il est possible de le faire car Hong Kong a des statistiques de réexportations détaillées par produits, pays de destination et pays d'origine.
Des corrections similaires sont effectuées pour d'autres pays comme Singapour et la Chine, mais l'ensemble de ces autres corrections atteint tout juste les 2,5 % à 3 % du commerce mondial... autant que la seule correction des flux de Hong Kong.
Alors, 0,1 % ou 3 % du commerce mondial ? 3 % si on s'intéresse aux mouvements de marchandises et aux coûts de transport. 0,1 % pour le commerce domestique de Hong Kong et les analyses de compétitivité . »
Concernant les rapports de Hong Kong avec la Chine, rappelons que depuis 1997 Hong Kong a cessé d’être une colonie britannique et a été rétrocédée à la Chine, mais elle conserve ses spécificités, notamment au niveau économique :
« Depuis 1997, le statut de Hong Kong est celui de « Région administrative spéciale » (« Special administrative Region » ou « SAR »). Hong Kong est donc sous souveraineté chinoise depuis 20 ans : elle n’a pas d’indépendance sur les questions de défense et de diplomatie.
Cependant, ses 7 millions d’habitants jouissent de systèmes politique, législatif, juridique, économique et financier propres, différents de ceux des Chinois. Les Hongkongais conduisent à gauche, les Chinois à droite ; ils utilisent le dollar hongkongais (indexé sur le dollar américain) et pas le yuan ; ils disposent d’une assemblée pour partie élue au suffrage universel…
L’accord de rétrocession signé en 1984 entre le Royaume-Uni de Margareth Thatcher et la Chine de Deng Xiaoping, et qui entre en application en 1997, est construit sur la base de la théorie « un pays, deux systèmes ». Au moment de la signature, l’idée est de rassurer les Hongkongais : leur ville ne sera pas transformée en régime communiste à marche forcée.
L’accord sino-britannique couvre une période de 50 ans. Après 2047 rien ne dit ce qu’il adviendra de Hong Kong. L’idée de Deng Xiaoping était qu’à la moitié du XXIe siècle, il n'y aurait plus de différences entre la Chine et Hong Kong, qui cesserait de fait d'être une région « spéciale ». »
Source : Cinq questions pour comprendre Hong Kong, rfi.fr
Bonne journée.
Voici les explications du Cepii (Centre d'études prospectives et d'informations internationales) :
«
Les exportations de Hong Kong représentent-elles 3 % du commerce mondial ou seulement 0,1 % ? Tout dépend si l'on prend en compte ou non les réexportations, qui constituent 95 % de ses exportations.
Dans les statistiques communément disponibles, les exportations de Hong Kong se montent, en 2012, à 493 milliards de dollars US, soit 2,7 % du total mondial (18 325 milliards de dollars). Mais
La Division statistique des Nations Unies (Comtrade) définit les réexportations comme les exportations de produits étrangers dans le même état que préalablement importés, c'est-à-dire n’ayant pas subi de processus modifiant de façon permanente leur forme, leur nature ou leur utilité. A Hong Kong, le phénomène n'est pas nouveau, mais
Ainsi, seulement 28 % des importations ont été "retenues" à Hong Kong, le reste faisant l’objet de réexportations, avec une marge, estimée par enquête, allant de 5 % à 30 % suivant le type de produits.
D'où viennent et où vont ces produits réexportés ? Majoritairement de Chine et vers la Chine […].
La composition des flux est très différente.
Pour éviter de compter deux fois les exportations d'autres pays passant par Hong Kong avant d'être réexportées, le CEPII a dès 1993 retiré ces flux (les importations non retenues et les réexportations correspondantes) des statistiques commerciales de Hong Kong dans la base de données CHELEM - Commerce International. Ces flux sont affectés à leurs pays d'origine et de destination finale. Il est possible de le faire car Hong Kong a des statistiques de réexportations détaillées par produits, pays de destination et pays d'origine.
Des corrections similaires sont effectuées pour d'autres pays comme Singapour et la Chine, mais l'ensemble de ces autres corrections atteint tout juste les 2,5 % à 3 % du commerce mondial... autant que la seule correction des flux de Hong Kong.
Concernant les rapports de Hong Kong avec la Chine, rappelons que depuis 1997 Hong Kong a cessé d’être une colonie britannique et a été rétrocédée à la Chine, mais elle conserve ses spécificités, notamment au niveau économique :
« Depuis 1997, le statut de Hong Kong est celui de « Région administrative spéciale » (« Special administrative Region » ou « SAR »). Hong Kong est donc sous souveraineté chinoise depuis 20 ans : elle n’a pas d’indépendance sur les questions de défense et de diplomatie.
Cependant, ses 7 millions d’habitants jouissent de systèmes politique, législatif, juridique, économique et financier propres, différents de ceux des Chinois. Les Hongkongais conduisent à gauche, les Chinois à droite ; ils utilisent le dollar hongkongais (indexé sur le dollar américain) et pas le yuan ; ils disposent d’une assemblée pour partie élue au suffrage universel…
L’accord de rétrocession signé en 1984 entre le Royaume-Uni de Margareth Thatcher et la Chine de Deng Xiaoping, et qui entre en application en 1997, est construit sur la base de la théorie « un pays, deux systèmes ». Au moment de la signature, l’idée est de rassurer les Hongkongais : leur ville ne sera pas transformée en régime communiste à marche forcée.
L’accord sino-britannique couvre une période de 50 ans. Après 2047 rien ne dit ce qu’il adviendra de Hong Kong. L’idée de Deng Xiaoping était qu’à la moitié du XXIe siècle, il n'y aurait plus de différences entre la Chine et Hong Kong, qui cesserait de fait d'être une région « spéciale ». »
Source : Cinq questions pour comprendre Hong Kong, rfi.fr
Bonne journée.
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