Question d'origine :
Bonjour cher guichet,
Je suis à la recherche d'un livre contenant le récit d'un vol lors des glorieux jours de l'aéropostale, lors de la grande époque de Saint-Exupéry. Ce récit, lu en école primaire, m'a frappé par la scène suivante :
Deux aviateurs (l'un deux est peut-être Guillaumet?) ont du atterrir en urgence sur un haut-plateau enneigé (probablement les Andes, mais je n'en suis pas sur). Ils réparent leur moteur notamment en colmatant des fuites avec des morceaux de leurs blousons. Pour redécoller, ils n'ont pas d'autre choix que de tenter un décollage périlleux en lançant leur avion dans une raide et courte pente "en escaliers", en l'ayant allégé au maximum (dans mon souvenir, ils n'ont laissé que les sièges, dont ils ont même retiré le rembourrage). Évidemment, ils s'en tirent...
Ou retrouver ce récit, que j'aimerais faire découvrir à mes propres enfants ?
En vous remerciant par avance, et en vous félicitant encore pour votre travail fantastique !
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 14/11/2018 à 12h16
Bonjour,
L’accident que vous décrivez ressemble fort à celui que subirent non pas Guillaumet, mais Jean Mermoz et son mécanicien Alexandre Collenot le 9 mars 1929, et à ses conséquences telles qu’elles sont relatées dans un hommage du lefigaro.fr :
« Collenot et Mermoz se regardent, se tâtent. Ils sont entiers, vivants. C'est encore un miracle. Mais ils n'ont guère le temps de s'en réjouir. La plate-forme de pierre sur laquelle ils ont atterri est cernée par des ravins. Collenot ne pense pas que le Latécoère soit réparable. Surtout dans leur situation. Ils se mettent en route, mais au bout de 500 mètres, Mermoz s'arrête. Par -15 °C, sans vivres, ni équipements, ils n'ont aucune chance. La montagne sera plus forte que leur volonté. Une seule solution: réparer.
Collenot examine méticuleusement l'appareil, sort ses outils du coffre et se met au travail, secondé par le pilote. La nuit, transis, ils poursuivent à la lumière de la lune. Au petit matin, Collenot, moins aguerri que Mermoz, saigne du nez et des oreilles. Le mal des hautes cimes. Mais il pense pouvoir remettre le moteur en marche.
Deux jours durant, il continue à s'affairer, tandis que Mermoz étudie le terrain. Il faut qu'il laisse glisser le taxi le long de la pente vers le ravin. Puis il le fera rebondir sur trois obstacles en espérant que le train tienne et là il mettra plein gaz pour attraper un courant ascendant, comme à l'aller.
Collenot et Mermoz se débarrassent de tout ce qui est inutile. Ils dépècent l'avion. Moteur! Il ronronne. L'avion glisse. Le premier tremplin est passé, puis le deuxième et le troisième. Mermoz appuie sur le levier, redresse et, hissé par le vent, sort de la cordillère. A midi, l'appareil se pose à leur point de départ, Copiapo. Leur visage, leurs mains, leur corps tout entier, car ils ont déchiré leurs blousons pour colmater les fuites du radiateur, est une plaie. »
Il nous est difficile de nous prononcer de façon certaine, d’autant que la légende de Mermoz, déjà bien installée de son vivant, se propagera vite après sa mort, notamment parce que les écrivains majeurs ne manquaient pas à l’aéropostale. Mais si nous ne pensons pas à Antoine de Saint-Exupéry (Terre des hommes expédie l’accident, non pas par avion, mais en un paragraphe rapide), le Mermoz de Joseph Kessel est un candidat sérieux : bien que nous n’ayons pas pu constater le livre, emprunté au moment où nous vous répondons, la verve de l’auteur est bien propre à vous imprimer une scène dans la mémoire pour des décennies…
Autrement, il pourrait peut-être s’agir d’un des ouvrages suivants :
IL ETAIT UNE FOI : MERMOZ [Livre] / Bernard Mack.
Mermoz [Livre] / Emmanuel Chadeau.
A moins qu’il ne s’agisse deMes Vols , livre de souvenirs de l’aviateur, paru juste après sa mort ?
Nous nous souhaitons de bonnes (re-)lectures !
L’accident que vous décrivez ressemble fort à celui que subirent non pas Guillaumet, mais Jean Mermoz et son mécanicien Alexandre Collenot le 9 mars 1929, et à ses conséquences telles qu’elles sont relatées dans un hommage du lefigaro.fr :
« Collenot et Mermoz se regardent, se tâtent. Ils sont entiers, vivants. C'est encore un miracle. Mais ils n'ont guère le temps de s'en réjouir. La plate-forme de pierre sur laquelle ils ont atterri est cernée par des ravins. Collenot ne pense pas que le Latécoère soit réparable. Surtout dans leur situation. Ils se mettent en route, mais au bout de 500 mètres, Mermoz s'arrête. Par -15 °C, sans vivres, ni équipements, ils n'ont aucune chance. La montagne sera plus forte que leur volonté. Une seule solution: réparer.
Collenot examine méticuleusement l'appareil, sort ses outils du coffre et se met au travail, secondé par le pilote. La nuit, transis, ils poursuivent à la lumière de la lune. Au petit matin, Collenot, moins aguerri que Mermoz, saigne du nez et des oreilles. Le mal des hautes cimes. Mais il pense pouvoir remettre le moteur en marche.
Deux jours durant, il continue à s'affairer, tandis que Mermoz étudie le terrain. Il faut qu'il laisse glisser le taxi le long de la pente vers le ravin. Puis il le fera rebondir sur trois obstacles en espérant que le train tienne et là il mettra plein gaz pour attraper un courant ascendant, comme à l'aller.
Collenot et Mermoz se débarrassent de tout ce qui est inutile. Ils dépècent l'avion. Moteur! Il ronronne. L'avion glisse. Le premier tremplin est passé, puis le deuxième et le troisième. Mermoz appuie sur le levier, redresse et, hissé par le vent, sort de la cordillère. A midi, l'appareil se pose à leur point de départ, Copiapo. Leur visage, leurs mains, leur corps tout entier, car ils ont déchiré leurs blousons pour colmater les fuites du radiateur, est une plaie. »
Il nous est difficile de nous prononcer de façon certaine, d’autant que la légende de Mermoz, déjà bien installée de son vivant, se propagera vite après sa mort, notamment parce que les écrivains majeurs ne manquaient pas à l’aéropostale. Mais si nous ne pensons pas à Antoine de Saint-Exupéry (Terre des hommes expédie l’accident, non pas par avion, mais en un paragraphe rapide),
Autrement, il pourrait peut-être s’agir d’un des ouvrages suivants :
IL ETAIT UNE FOI : MERMOZ [Livre] / Bernard Mack.
Mermoz [Livre] / Emmanuel Chadeau.
A moins qu’il ne s’agisse de
Nous nous souhaitons de bonnes (re-)lectures !
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