Question d'origine :
Bonjours,
Récemment j'ai constaté le nombre peu important d'auteurs de langue espagnol par comparaison avec le nombre d'auteur de langue française, russe, anglaise ou allemande. Or la langue conditionne la façon dont l'on pense, la manière dont on exprime les chose. Je me suis donc interrogé: l'espagnol est-il une langue pauvre ? Si oui pourquoi: trop peu de sonorités, de mots, d'expressions ? Le nombre d'auteur s espagnol peu important peut-il être corrélé aux régimes de dictatures et à la censure appliqué par ceux-ci ?
Ayant fais quelques recherches je ne trouve rien de concret, pourriez-vous me rediriger (bibliographie ou autre) ?
Merci d'avance
Cordialement
K.D
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 13/11/2018 à 14h25
Bonjour,
Pour répondre à vos interrogations, dans un premier temps je vous conseille de visiter les pages Wikipedia sur l'espagnol et sur l'histoire de la langue espagnole qui retracent très bien l’historique de la langue espagnole et de ses usages.
Comme vous le disiez à juste titre la richesse d’une langue ne se mesure pas au nombre de mots mais bien à sa capacité à pouvoir, à travers son vocabulaire et ses expressions idiomatiques, décrire précisément les expériences du réel et du monde des idées. Ce en quoi la littérature trouve toute sa mesure.
Pour commencer, un indicateur de la richesse de la littérature en langue espagnole : depuis sa création en 1901,
La littérature hispanique et latino-américaine loin d’être en reste en comparaison d’autres littératures est souvent qualifiée de foisonnante, vivante, tonique et riche. Très souvent engagés et nourris de préoccupations sociales, culturelles (situation des minorités, racines indiennes en Amérique latine, interrogation identitaire, problèmes linguistiques...), et politiques (les dictatures, la corruption, la violence militaire sont des sujets maintes fois traités), les auteurs de ces romans se distinguent aussi bien souvent par leur verve, leur humour décapant, et les personnages parfois excessifs qui traversent leurs histoires.
A titre non exhaustif voici quelques pistes pour dresser un panorama de la littérature de langue espagnole.
Il faut bien distinguer la littérature classique espagnole de la littérature contemporaine ainsi que la littérature de l’Espagne et celle du continent latino-américain.
L’Espagne du siècle d’or (XVIe-XVIIe siècles) a connu une grande vitalité littéraire avec un rayonnement dans toute l’Europe. On peut citer entre autres
Vous évoquiez la censure et la dictature, bien entendu l’histoire mouvementée de ces pays (guerre civile, dictature, attentats, difficultés économiques..) peut expliquer que l’intelligentsia ait été muselée, entravant ainsi le développement de la production littéraire. Les années de la « Transition » qui ont suivi la mort de Franco et la fin de la dictature ont été marquées par la naissance d'une période de bouillonnement culturel, née à Madrid avec le mouvement baptisé "la Movida". Aujourd'hui, la littérature espagnole fait preuve d'une extraordinaire vitalité et d'une exceptionnelle richesse.
Concernant la littérature espagnole contemporaine, je ne peux vous dresser une liste exhaustive ici mais vous pouvez consulter
Je vous invite également à lire le
De l’après-guerre avec
Ici aussi une littérature noire voit le jour, c'est à dire une littérature née dans des contextes d’oppression et qui ouvre un petit espace de liberté permettant ainsi de critiquer en dehors du politique. De cette liberté bafouée est née une incroyable créativité.
En espérant vous avoir apporté quelques précisions vous permettant de porter un nouveau regard sur la littérature en langue espagnole. En vous souhaitant de belles découvertes.
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