Question d'origine :
Quand et où est apparue la première forme de démocratie sur le globe terrestre?
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 25/06/2005 à 08h04
Sur le site Hérodote, on peut lire :
La démocratie désigne comme chacun sait un régime politique où l'ensemble des citoyens participent aux décisions ou du moins au choix des dirigeants. Ce n'est pas un hasard si le mot vient du grec dêmos (qui désigne le peuple, c'est-à-dire l'ensemble des citoyens riches et pauvres), et arkein, commander. La démocratie est née en effet dans les cités-États (polis en grec) de la Grèce ancienne, 600 à 700 ans avant Jésus-Christ, et plus particulièrement à Athènes.
…les Athéniens ont inventé la démocratie. On invoquera peut-être la présence d’un conseil populaire mentionnée dans une inscription de l'île de Chios pour lui dénier cette priorité. Il reste que c’est là et là seulement que s’est élaboré un système politique où pour la première fois la souveraineté appartenait à la totalité des membres de communauté civique. Certes, là encore, on pourra objecter l’exclusion des esclaves, des femmes, la passivité d’une partie de ces citoyens, les luttes de faction, on y reviendra. Il faut bien préciser que cette démocratie est une expérience inscrite dans le temps et dans l’espace, aucunement transposable dans le monde moderne. Il reste que c’est la première fois dans l’histoire qu’un tel principe d’égalité dans le droit à la parole et au regard de la loi a été formulé, et que les privilèges liés à la naissance et à la fortune ont été niés.
Politique et société en Grèce ancienne : le «modèle athénien» de Claude Mossé,
L’encyclopédie Universalis précise dans son article sur Athènes :
La société athénienne et l'œuvre de Périclès
Au moment de l'apogée d'Athènes, ses institutions démocratiques fonctionnent harmonieusement. L'assemblée du peuple cumule tous les pouvoirs. Elle est aidée dans sa tâche par un conseil restreint (500 membres), non moins démocratique, la boulè, qui doit notamment étudier toutes les questions qui seront soumises à l'assemblée et émettre un avis préalable (προωο´[upsi ]λ[epsiv ][upsi ]μα). Les magistratures, collégiales et annuelles, sont étroitement surveillées par le peuple. La plus importante est non plus l'archontat, réduit à des attributions religieuses et judiciaires, mais la stratégie, qui constitue désormais le pouvoir exécutif d'Athènes. Un tribunal populaire, l'Héliée, composé de 6 000 citoyens tirés au sort chaque année, juge de presque toutes les causes.
Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, le peuple a pris en main son destin. Chaque citoyen a la possibilité de participer régulièrement à l'assemblée qui décide de tout, de siéger au tribunal populaire, et aussi, au moins une fois dans sa vie, d'exercer une magistrature. Il n'est pas question de nier les insuffisances de cette démocratie directe. Le corps civique reste très étroit ; ni les femmes, ni les métèques, ni a fortiori les esclaves, ne participent à la vie politique. Certaines charges, comme la stratégie, ne comportent pas de salaire et ne peuvent donc en fait être briguées que par les citoyens les plus aisés. On constate d'ailleurs que tous les hommes politiques en vue continuent d'appartenir aux grandes familles. Mais, dans la Grèce du Ve siècle, Athènes est à l'extrême pointe du progrès du point de vue des institutions.
Que ce soit sur le site d’Hérodote, sur celui de l’encyclopédie Universalis ou dans les ouvrages de Claude Mossé (celui cité ci-dessus mais aussi Les institutions grecques à l’époque classique), vous trouverez les détails de fonctionnement de cette démocratie athénienne.
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