Date des dernières foires du Moyen Age
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 09/11/2018 à 15h11
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Question d'origine :
Bonjour
On sait qu’Édouard Herriot a voulu renouer avec les foires du Moyen Age en pleine guerre, en 1916 pour concurrencer les foires de Leipzig.
Quand s'était tenue la dernière foire à Lyon ? L' arrêt a-t-il été progressif (espacement des foires) ou brusque ?
Je cherche à savoir la durée de l'interruption ; depuis combien d'années, de siècles peut-être, n'y avait-il plus de foires à Lyon ?
Merci
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 13/11/2018 à 13h57
Cet article en ligne retrace l’histoire des foires à Lyon à partir du Moyen-Age, il est réalisé par les Archives de Lyon, on peut lire notamment :
Vous pourriez consulter dans le Dictionnaire historique de Lyon les notices « Foires de Lyon » et « Foires marchandes », à la fin de cette dernière, on peut lire :
(…) Après une interruption provisoire en 1484, dès installée la régente Anne de Beaujeu (1461-1522), un édit royal en rétablit d’abord deux (1487), puis en revient à quatre (1489). Malgré cela, la manifestation va lentement mais sûrement connaître un long déclin dû pour l’essentiel, aux mesures fiscales et aux barrières douanières mises en place par le pouvoir royal, dès le 16ème siècle. Amplifiées au cours des siècles suivants, elles finissent par supprimer les privilèges des foires franches et provoquent la disparition de celles-ci.
Les foires de Lyon avant la Révolution / rapport de M. Mathieu Varille, éd. 1920, quelques extraits :
Chapitre III : les foires de Lyon au XVIIème et XVIIIème siècles
(…) La politique guerrière de Louis XIV, les impôts écrasants de la fin de son règne, et surtout la révocation de l’Edit de Nantes, portèrent, dès 1695, un coup décisif aux foires. Les allemands et les Suisses presque tous protestants, désertèrent les foires ; enfin la rareté du numéraire rendit les transactions chaque jour plus difficiles. (…)
(…) Turgot, dès l’avènement de Louis XVI, essaye bien de rétablir l’équilibre et de conjurer la crise du travail, mais ses efforts sont vains. Les marchands étrangers ont déserté les foires pour n’y plus revenir, les courtiers tiennent bien encore les paiements jusqu’en 1793, mais ce ne sont que des opérations purement bancaires.
Elles n’ont vraiment brillé qu’à condition d’être seules en France de leur espèce et de bénéficier de la plus complète indépendance douanière et administrative.
L’ingérence du pouvoir royal dans leur règlementation leur a été aussi funeste que les abus d’une fiscalité déshonnête.
Il n’en est pas moins établi qu’elles constituent un magnifique épisode de l’histoire de la décentralisation commerciale. (…)
Vous pourriez lire également dans La Renaissance française et l’industrie à la foire de Lyon, éd. 1946 le chapitre intitulé : Historique des foires de Lyon par maître M. Bresard
(…) Lyon dans la première moitié du XVIème siècle est à son apogée : elle est la ville des grandes foires européennes. (…)
Leur franchise altérée les foires perdaient l’une des causes de leur raison d’être et de leur vitalité. François 1er, dans la première moitié du XVIe siècle, à l’époque même de l’apogée des foires, créa les premiers germes de leur décadence.
Henri 2 succède à François 1er (1547) les foires vont vers leur déclin. Le roi multiplie les dépenses, augmente la fiscalité, impose la ville et se fait consentir des emprunts de plus en plus nombreux. Il accable les marchands.
La seconde moitié du XVIe siècle vit s’accomplir la décadence des foires. Le malaise est général. Les métaux précieux du Nouveau monde arrivent en Europe. Leur quantité s’accroît dans une proportion qui dépasse l’augmentation de la richesse générale. Une crise monétaire sévit sur des pays qui ne savent pas y remédier. (…)
(…) Pour lutter, Lyon perd son arme la meilleure. En 1552 disparaît la franchise des foires. La douane est créée, barrière qui aux portes de la ville arrêtera les marchands pour leur faire payer des droits, les attarder et les molester. Son tarif va s’aggravant.
Au milieu de toutes ces traverses la suspension des foires en 1562, leur transport pour sécurité à Chalon-sur-Saône en 1563, la grande peste de 1564 entraînant une mortalité de près d’un tiers causent dans l’enchaînement des relations commerciales une rupture dont le dommage ajouté à tant d’autres restera sans remède.
Malgré les efforts d’Henri IV, les tentatives de Colbert, l’importance des foires diminue progressivement. Elles perdent leur caractère de foires de marchandises en gardant celui de foires de Payements. (….)
La dernière mention qui en soit faite dans les registres des délibérations municipales est du mois d’août 1790. (…)
Vous pourriez consulter également :
- Justin Godart : Les foires de Lyon à travers les âges, éd. 1924
(...) Pour commencer remontons à l’an 1420. Aux fêtes de Pâques, la première Foire se tint en vertu d’un édit de février qui octroyait à Lyon deux foires par an. Désormais, la ville représentée par son Corps municipal appelé Consulat, va avoir pour grande préoccupation de défendre ses Foires et d’en accroître le nombre. Elle en obtient 3 par an en février 1444, 4 en mars 1463. Le succès de ces réunions profitables éveilla la jalousie d’autres villes. (…) au point que le 8 mars 1484, le roi supprima les Foires de Lyon (…)
Les Foires de Bourges et de Troyes sombrèrent vite et Lyon en reconquit 2 en mai 1487. (…)
En juin 1484, les quatre Foires annuelles furent définitivement fondées.
(…) La dernière foire (…) est d’août 1790.
- Marc Brésard : Les foires de Lyon aux XVème et XVIème siècles, éd. Picard, 1914
Vois aussi cette précédente réponse à la question : De quand date la foire de Lyon ?
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