Question d'origine :
Je constate de plus en plus de problèmes d’inondation, de séisme, de tremblement de terre dans le monde. Es déjà les effets du changement climatique.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 08/11/2018 à 13h07
Bonjour,
Il n’existe aucune certitude scientifique quant à la corrélation entre les inondations actuelles et le réchauffement climatique et ce même si la plupart des scientifiques penche pour ce scénario. Les récentes inondations ont conduit les médias à s’emparer de la question.
Ainsi, en février 2018, Ouest-France posait la question de savoir si le réchauffement climatique était responsable des inondations :
« Le réchauffement climatique accentuerait le risque d’inondations, selon le climatologue Jean Jouzel , alors que onze départements sont toujours en vigilance orange en amont et en aval de la Seine et de la Marne.
Comment expliquer ces précipitations sans fin depuis décembre ?
Plus les hivers sont doux et plus les masses d’air qui proviennent de l’Atlantique sont chargées en eau. Elles provoquent ces pluies incessantes. Depuis deux mois, nous enregistrons des cumuls de précipitations plus importants que la moyenne. Les sols finissent par être saturés ce qui accroît le risque d’inondations. Les conséquences de ces phénomènes climatiques sont amplifiées par d’autres facteurs, comme l’urbanisation massive.
Quel est le lien avec le réchauffement climatique ?
Il provoque des hivers de plus en plus doux et donc des risques de précipitations plus élevés et notamment pour les régions sous l’influence de l’Océan Atlantique. Si l’on n’arrive pas à maintenir le réchauffement sous la barre des 2°, toutes ces conséquences vont aller en s’amplifiant. Cela s’accompagne aussi, à l’inverse, d’une baisse des précipitations l’été, avec des risques importants de sécheresse dans les régions du pourtour méditerranéen ».
France3 revient également sur ces inondations et explique que « La France a connu sur les deux mois de décembre-janvier un cumul moyen de pluies record depuis le début de la modélisation de la pluviométrie en 1959, selon Météo-France. Ces pluies, associées à des sols saturés, ont provoqué la crue de nombreux cours d'eau, en particulier dans le bassin de la Seine, entraînant des inondations notamment en région parisienne.
(…)
Les inondations telles que celles que connaît la France depuis quelques jours risquent de se multiplier en Europe en raison du réchauffement climatique, même si celui-ci était limité à 1,5°C, selon une étude publiée lundi. Les auteurs de cette étude publiée par la revue Climate ont passé en revue 3 scénarios, allant de +1,5°C à +3°C par rapport à l'ère pré-industrielle.
Dans le scénario le plus optimiste, les dommages causés par les débordements de cours d'eau en Europe vont plus que doubler.
Dans le scénario le plus optimiste, hausse de 1,5°C de la température, les dommages causés par les débordements de cours d'eau en Europe vont plus que doubler, à environ 15 milliards d'euros par an, selon les chercheurs. Et le nombre de personnes affectées par les inondations augmenterait de 86%, soit environ 650.000 personnes par an. Mais en cas de hausse des températures de 3°C, les dommages monteraient de 145% à environ 17 milliards d'euros par an, et 780.000 personnes seraient touchées (+123%).
(…)
Déjà, une hausse de 1°C a suffi à provoquer le rétrécissement de la banquise, l'augmentation du niveau moyen des océans, ou encore plus de précipitations. L'air plus chaud contient en effet plus d'humidité, ensuite libérée sous forme de pluie ou de neige. Les inondations, dont les impacts sont aggravés par l'urbanisation, font déjà partie des catastrophes naturelles les plus coûteuses en Europe.
Des projections précises du rythme du changement climatique sont cruciales en terme de prévention des risques. "Ce travail confirme que les impacts du changement climatique sur le risque inondation en Europe sont étendus et importants ", ont commenté les auteurs de l'étude.
De même ; Science et Avenir mentionne que les inondations risquent de se multiplier en Europe :
« Les effets sont déjà observables ; comme l'annonce Météo France, l'Hexagone a connu sur la période décembre-janvier un cumul moyen de pluies record depuis 1959, le début de la modélisation pluviométrique. Les sols étant saturés, les pluies ont provoqué la crue de la Seine et des débordements d'eau dans de nombreux autres cours d'eau.
(…)
La crue de 2018 : produit du réchauffement climatique ?
Charles Baubion, expert en gestion des risques à l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), ne préfère pas s'avancer sur la question. Pour l'affirmer, "il faudrait faire des études d'attributions qui ne peuvent être réalisées qu'avec du recul, après l'évènement". Aux Etats-Unis par exemple, il a fallu quatre mois pour qu'une étude puisse établir le lien entre la ravageuse tempête Harvey d'août 2017 et le réchauffement climatique… »
Néanmoins, le site de l’Agence climatique parisienne avertit que si « Les crues extrêmes de ce type ne manquent pas d’engendrer des réactions sur leur lien supposé avec le changement climatique (…) Il est cependant impossible d’attribuer complètement un phénomène météorologique particulier, tel que la crue de cet hiver, au changement climatique. Cela dit, les climatologues travaillent depuis plusieurs années sur les liens entre changement climatique et inondations.
Des études récentes (comme les projet RExHySS (lien externe)ou Explore 2070 (lien externe)) soulignent que le changement climatique dû aux activités humaines n’apporte pas d’évolution significative sur les inondations du bassin de la Seine.
En revanche, comme nous l’indiquons dans notre brochure Le changement climatique à Paris, les projections climatiques réalisées par les climatologues de Météo-France sur Paris prévoient une augmentation des précipitations en hiver, sans augmentation du nombre de jours de pluie. Cela signifie que le changement climatique augmente l’occurrence de pluies intenses en hiver à Paris.
Or, les pluies intenses peuvent déclencher des crues rapides, comme celle qu’a connu Paris en Juin 2016. Celle-ci avait été occasionnée par trois jours de pluies intenses sur des sols déjà très humides. Selon Raphaëlle Kounkou-Arnaud de Météo-France, « même si l’augmentation de fréquence de ce type d’événement à cette époque-là de l’année n’est pas détectable dans les observations, il [est] possible que les activités humaines aient augmenté l’intensité et la probabilité d’occurrence de tels phénomènes. »
En revanche, le lien entre réchauffement climatique et séismes, tremblements de terre est loin d'être attesté mais pas impossible comme le rappelle le géophysicien Mc Cuire dans le magazine ddmagazine.com.
Il n’existe aucune certitude scientifique quant à la corrélation entre les inondations actuelles et le réchauffement climatique et ce même si la plupart des scientifiques penche pour ce scénario. Les récentes inondations ont conduit les médias à s’emparer de la question.
Ainsi, en février 2018, Ouest-France posait la question de savoir si le réchauffement climatique était responsable des inondations :
«
Comment expliquer ces précipitations sans fin depuis décembre ?
Plus les hivers sont doux et plus les masses d’air qui proviennent de l’Atlantique sont chargées en eau. Elles provoquent ces pluies incessantes. Depuis deux mois, nous enregistrons des cumuls de précipitations plus importants que la moyenne. Les sols finissent par être saturés ce qui accroît le risque d’inondations. Les conséquences de ces phénomènes climatiques sont amplifiées par d’autres facteurs, comme l’urbanisation massive.
Il provoque des hivers de plus en plus doux et donc des risques de précipitations plus élevés et notamment pour les régions sous l’influence de l’Océan Atlantique.
France3 revient également sur ces inondations et explique que « La France a connu sur les deux mois de décembre-janvier un cumul moyen de pluies record depuis le début de la modélisation de la pluviométrie en 1959, selon Météo-France. Ces pluies, associées à des sols saturés, ont provoqué la crue de nombreux cours d'eau, en particulier dans le bassin de la Seine, entraînant des inondations notamment en région parisienne.
(…)
Les inondations telles que celles que connaît la France depuis quelques jours risquent de se multiplier en Europe en raison du réchauffement climatique, même si celui-ci était limité à 1,5°C, selon une étude publiée lundi. Les auteurs de cette étude publiée par la revue Climate ont passé en revue 3 scénarios, allant de +1,5°C à +3°C par rapport à l'ère pré-industrielle.
Dans le scénario le plus optimiste, les dommages causés par les débordements de cours d'eau en Europe vont plus que doubler.
Dans le scénario le plus optimiste, hausse de 1,5°C de la température, les dommages causés par les débordements de cours d'eau en Europe vont plus que doubler, à environ 15 milliards d'euros par an, selon les chercheurs. Et le nombre de personnes affectées par les inondations augmenterait de 86%, soit environ 650.000 personnes par an. Mais en cas de hausse des températures de 3°C, les dommages monteraient de 145% à environ 17 milliards d'euros par an, et 780.000 personnes seraient touchées (+123%).
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Déjà, une hausse de 1°C a suffi à provoquer le rétrécissement de la banquise, l'augmentation du niveau moyen des océans, ou encore plus de précipitations. L'air plus chaud contient en effet plus d'humidité, ensuite libérée sous forme de pluie ou de neige. Les inondations, dont les impacts sont aggravés par l'urbanisation, font déjà partie des catastrophes naturelles les plus coûteuses en Europe.
Des projections précises du rythme du changement climatique sont cruciales en terme de prévention des risques. "
De même ; Science et Avenir mentionne que les inondations risquent de se multiplier en Europe :
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La crue de 2018 : produit du réchauffement climatique ?
Néanmoins, le site de l’Agence climatique parisienne avertit que si « Les crues extrêmes de ce type ne manquent pas d’engendrer des réactions sur leur lien supposé avec le changement climatique (…) Il est cependant impossible d’attribuer complètement un phénomène météorologique particulier, tel que la crue de cet hiver, au changement climatique. Cela dit, les climatologues travaillent depuis plusieurs années sur les liens entre changement climatique et inondations.
Des études récentes (comme les projet RExHySS (lien externe)ou Explore 2070 (lien externe)) soulignent que le changement climatique dû aux activités humaines n’apporte pas d’évolution significative sur les inondations du bassin de la Seine.
En revanche, comme nous l’indiquons dans notre brochure Le changement climatique à Paris, les projections climatiques réalisées par les climatologues de Météo-France sur Paris prévoient une augmentation des précipitations en hiver, sans augmentation du nombre de jours de pluie. Cela signifie que le changement climatique augmente l’occurrence de pluies intenses en hiver à Paris.
Or, les pluies intenses peuvent déclencher des crues rapides, comme celle qu’a connu Paris en Juin 2016. Celle-ci avait été occasionnée par trois jours de pluies intenses sur des sols déjà très humides. Selon Raphaëlle Kounkou-Arnaud de Météo-France, « même si l’augmentation de fréquence de ce type d’événement à cette époque-là de l’année n’est pas détectable dans les observations, il [est] possible que les activités humaines aient augmenté l’intensité et la probabilité d’occurrence de tels phénomènes. »
En revanche, le lien entre réchauffement climatique et séismes, tremblements de terre est loin d'être attesté mais pas impossible comme le rappelle le géophysicien Mc Cuire dans le magazine ddmagazine.com.
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