Exclusion des illettrés de l'échange avec l'administration
SOCIÉTÉ
+ DE 2 ANS
Le 31/10/2018 à 13h51
621 vues
Question d'origine :
Bonjour, j'aimerais savoir à quel moment il est devenu impossible d'interagir avec l'administration française sans avoir besoin de maitriser la lecture et l'écriture. A quel moment les illettrés ont été exclus de - si ce n'est la communauté nationale - du moins la République. Cordialement,
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 05/11/2018 à 08h43
Bonjour,
Voici ce que nous lisons dans un article du BBF en 1986 :
« En difficulté face à l’écrit
Il y a toujours eu des gens qui ont des difficultés face à l’écrit. Mais les changements intervenus dans notre société industrielle, en accélérant les mutations technologiques du monde du travail, ont donné plus d’acuité aux problèmes des illettrés.
Il y a trente ans, les difficultés face à l’écrit n’empêchaient personne de travailler et d’être inséré dans la société. Un mécanicien pouvait ne pas savoir lire, écrire ni compter, mais très bien réparer une voiture. De nos jours, il lui faut accomplir un minimum de tâches administratives : ne serait-ce que remplir un bordereau avec le numéro d’immatriculation de la voiture et le nom de son propriétaire. C’est un type de tâche auquel il n’a pas été préparé et, compte tenu de ses difficultés, il se retrouvera exclu du monde du travail alors qu’il possède un réel savoir-faire. Il en va de même pour un nombre croissant de personnes qui exerçaient un emploi et qui aujourd’hui sont progressivement marginalisées et exclues .
Les mouvements d’éducation populaire ont très vite tenté d’alerter les différentes administrations. Il y a quelque dix ans, ils n’ont pas été entendus. En 1979, au questionnaire de la CEE sur l’analphabétisme, la France avait répondu qu’il n’en existait pas dans notre pays.
En 1983, prêtant enfin attention aux demandes réitérées des organismes qui travaillent sur le terrain, le gouvernement a créé un petit groupe de réflexion sur ce problème au ministère des Affaires sociales. Ses travaux ont abouti à la rédaction d’un rapport, Des illettrés en France, et à la création d’un groupe interministériel, chargé de mettre en œuvre une politique de lutte contre l’illettrisme.
Le GPLI (Groupe permanent de lutte contre l’illettrisme) a été constitué en octobre 1984. »
Ce serait donc à une période situéeentre les années 50 et les années 70 que l’écrit commence à prendre une place de plus en plus importante dans les tâches quotidiennes (monde du travail, démarches administratives…), d'où des difficultés croissantes pour les personnes les moins à l’aise avec l’écrit. L’observation de ce phénomène amène à la création en 1981 du mot illettrisme par ATD Quart Monde :
« Le mot illettrisme est un néologisme créé en 1981 par ATD Quart Monde afin de désigner les personnes ayant une connaissance insuffisante de l'écrit, bien qu’ayant été scolarisées dans notre pays. Auparavant, la définition de l'UNESCO de l'analphabétisme ne permettait pas de faire cette distinction.
860 millions d’hommes et de femmes sont, dans le monde, confrontés à l’incapacité de lire et d’écrire, privés des plus simples compétences de base. Les pays industrialisés, où la scolarité est obligatoire, ne sont pas épargnés.
Pour qualifier cette situation, qui touche tous les âges de la vie, et la distinguer de celle de personnes qui ne sont jamais allés à l’école, la France a donc choisi le terme d’illettrisme. Un mot dur, qui suscite la réaction, l’indignation, mais qui est encore aujourd’hui nécessaire pour que ceux qui y sont confrontés ne soient pas oubliés, car ils ont pour caractéristique de chercher à cacher une situation trop souvent synonyme d’échec. Pourtant faire face aux situations de la vie quotidienne sans avoir recours à l’écrit exige beaucoup de courage et de volonté, et la mise en place d’habiles stratégies de contournement. »
Source : Agence Nationale de Lutte Contre l’Illettrisme
Bonne journée.
Voici ce que nous lisons dans un article du BBF en 1986 :
« En difficulté face à l’écrit
Il y a toujours eu des gens qui ont des difficultés face à l’écrit. Mais les changements intervenus dans notre société industrielle, en accélérant les mutations technologiques du monde du travail, ont donné plus d’acuité aux problèmes des illettrés.
Les mouvements d’éducation populaire ont très vite tenté d’alerter les différentes administrations. Il y a quelque dix ans, ils n’ont pas été entendus. En 1979, au questionnaire de la CEE sur l’analphabétisme, la France avait répondu qu’il n’en existait pas dans notre pays.
En 1983, prêtant enfin attention aux demandes réitérées des organismes qui travaillent sur le terrain, le gouvernement a créé un petit groupe de réflexion sur ce problème au ministère des Affaires sociales. Ses travaux ont abouti à la rédaction d’un rapport, Des illettrés en France, et à la création d’un groupe interministériel, chargé de mettre en œuvre une politique de lutte contre l’illettrisme.
Le GPLI (Groupe permanent de lutte contre l’illettrisme) a été constitué en octobre 1984. »
Ce serait donc à une période située
« Le mot illettrisme est un néologisme créé en 1981 par ATD Quart Monde afin de désigner les personnes ayant une connaissance insuffisante de l'écrit, bien qu’ayant été scolarisées dans notre pays. Auparavant, la définition de l'UNESCO de l'analphabétisme ne permettait pas de faire cette distinction.
860 millions d’hommes et de femmes sont, dans le monde, confrontés à l’incapacité de lire et d’écrire, privés des plus simples compétences de base. Les pays industrialisés, où la scolarité est obligatoire, ne sont pas épargnés.
Pour qualifier cette situation, qui touche tous les âges de la vie, et la distinguer de celle de personnes qui ne sont jamais allés à l’école, la France a donc choisi le terme d’illettrisme. Un mot dur, qui suscite la réaction, l’indignation, mais qui est encore aujourd’hui nécessaire pour que ceux qui y sont confrontés ne soient pas oubliés, car ils ont pour caractéristique de chercher à cacher une situation trop souvent synonyme d’échec. Pourtant faire face aux situations de la vie quotidienne sans avoir recours à l’écrit exige beaucoup de courage et de volonté, et la mise en place d’habiles stratégies de contournement. »
Source : Agence Nationale de Lutte Contre l’Illettrisme
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Pourriez-vous me dire si la phrase suivante est correctement...
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter