Question d'origine :
Bonjour,
je cherche une adaptation du poème "la conscience" de Victor Hugo.
C'est une adaptation assez populaire que l'on récitait aux jeunes mariés.
Au lieu de se terminer par "l’œil était dans la tombe et regardait cain"
Il finissait par "l’œil était dans le pot et regardait caïn"
Cette adaptation, chanté par les chansonniers serait à l'origine serait à l'origine de l’œil que l'on trouvait au fond des pots de chambre offerts aux jeunes mariés.
Merci beaucoup !
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 02/11/2018 à 09h09
Bonjour,
Dans l’infini du web, dans nos grands rayonnages,
Traquant la parodie de l’hugolien ramage,
Nous avons retrouvé votre citation.
Nous épargnant ainsi de terminer… marrons.
Après ce prologue en alexandrins où on n’oubliera pas la diérèse au premier vers, précisons : les versions que nous avons trouvé de la parodie scatologique de « La Conscience » n’emploient pas le mot « pot » au dernier vers, mais « vase »… les deux vocables, si on leur accole « de nuit », désignant le même objet. En voici une version trouvée sur le blog sermizelles.blogspot.com :
« Chassé du Paradis et de la Terre Sainte
Caïn, le fils infâme, se croyant hors d'atteinte
Un soir d'été vola, chez sa soeur Hamoudja
Deux livres de pruneaux, que sur l'heure il mangea
A peine eût-il fini, que dans le ciel livide,
Il aperçut un oeil flamboyant dans le vide..
Et cet oeil flamboyant, semblait, au ravisseur
Demander:"Qu'as-tu fait des pruneaux de ta soeur?"
Alors Caîn sentit sur l'heure, en ses entrailles
Gronder un bruit pareil à celui des batailles
Il s'en alla chercher un endroit écarté
Où de rêver en paix, il eut la liberté
Enfin il s'arrêta dans le fond d'une grotte
Et retira, tremblant, un bouton de culotte
Mais l'oeil qui le suivait, cria, d'un air vengeur
"Caïn, tu garderas, les pruneaux de ta soeur"
Et le voleur chargé du fardeau de ses crimes
Pâle s'enfuit dans un chalet à 20 centimes
Là, croyant être seul sous ce toit protecteur
Il défit ses bretelles en disant "Oh bonheur !"
Mais le chalet s'emplit de lueurs de phosphore
Et le dit flamboyé lui cria:" Pas encore !"
Alors Caïn s'enfuit, tout tremblant, dans le noir
Oubliant de payer la dame du comptoir
Et voyant que partout, au milieu de cette ombre,
L'oeil était toujours là, le voleur, d'un air sombre,
Fit l'emplette d'un vase, au village voisin.
Et cachant sous son bras, ce meuble clandestin
S'en fut dans sa maison. Là, se sentant plus brave,
Lorsqu'il se fut caché tout au fond de sa cave,
Il s'assit sur le vase en s'écriant " ENFIN "
Mais pendant 2 longs jours, ce fut un effort vain
Puis il se retourna, furieux, par derrière,
Afin de contempler ce vase réfractaire,
Mais il pâlit d'horreur et frissonna soudain:
L'oeil était dans le vase, et regardait Caïn . »
Nous n’en avons pas trouvé l’auteur, mais nous supposons que le grand poète aurait su l’apprécier à sa juste valeur, lui qui, loin d’être allergique à la scatologie, a écrit une bien fameuse « Ode à la merde » (lisible, entre autres, sur blogs.mediapart.fr)
Mais ce n’est pas tout. Dans son Dictionnaire commenté des expressions d'origine littéraire [Livre] : les allusions littéraires, Jean-Claude Bologne met en lien « La Conscience » avec un fait divers survenu à Paris « vers 1852-1855, quand Hugo compose ce poème » : deux faïenciers furent condamnés par le tribunal correctionnel de la Seine pour avoir commercialisé des pots de chambre dont le fond était orné d’un œil et de l’inscription « je te vois » !
Une belle façon pour l’histoire littéraire de boucler la boucle !
Bonne journée.
Dans l’infini du web, dans nos grands rayonnages,
Traquant la parodie de l’hugolien ramage,
Nous avons retrouvé votre citation.
Nous épargnant ainsi de terminer… marrons.
Après ce prologue en alexandrins où on n’oubliera pas la diérèse au premier vers, précisons : les versions que nous avons trouvé de la parodie scatologique de « La Conscience » n’emploient pas le mot « pot » au dernier vers, mais « vase »… les deux vocables, si on leur accole « de nuit », désignant le même objet. En voici une version trouvée sur le blog sermizelles.blogspot.com :
« Chassé du Paradis et de la Terre Sainte
Caïn, le fils infâme, se croyant hors d'atteinte
Un soir d'été vola, chez sa soeur Hamoudja
Deux livres de pruneaux, que sur l'heure il mangea
A peine eût-il fini, que dans le ciel livide,
Il aperçut un oeil flamboyant dans le vide..
Et cet oeil flamboyant, semblait, au ravisseur
Demander:"Qu'as-tu fait des pruneaux de ta soeur?"
Alors Caîn sentit sur l'heure, en ses entrailles
Gronder un bruit pareil à celui des batailles
Il s'en alla chercher un endroit écarté
Où de rêver en paix, il eut la liberté
Enfin il s'arrêta dans le fond d'une grotte
Et retira, tremblant, un bouton de culotte
Mais l'oeil qui le suivait, cria, d'un air vengeur
"Caïn, tu garderas, les pruneaux de ta soeur"
Et le voleur chargé du fardeau de ses crimes
Pâle s'enfuit dans un chalet à 20 centimes
Là, croyant être seul sous ce toit protecteur
Il défit ses bretelles en disant "Oh bonheur !"
Mais le chalet s'emplit de lueurs de phosphore
Et le dit flamboyé lui cria:" Pas encore !"
Alors Caïn s'enfuit, tout tremblant, dans le noir
Oubliant de payer la dame du comptoir
Et voyant que partout, au milieu de cette ombre,
L'oeil était toujours là, le voleur, d'un air sombre,
Fit l'emplette d'un vase, au village voisin.
Et cachant sous son bras, ce meuble clandestin
S'en fut dans sa maison. Là, se sentant plus brave,
Lorsqu'il se fut caché tout au fond de sa cave,
Il s'assit sur le vase en s'écriant " ENFIN "
Mais pendant 2 longs jours, ce fut un effort vain
Puis il se retourna, furieux, par derrière,
Afin de contempler ce vase réfractaire,
Mais il pâlit d'horreur et frissonna soudain:
Nous n’en avons pas trouvé l’auteur, mais nous supposons que le grand poète aurait su l’apprécier à sa juste valeur, lui qui, loin d’être allergique à la scatologie, a écrit une bien fameuse « Ode à la merde » (lisible, entre autres, sur blogs.mediapart.fr)
Mais ce n’est pas tout. Dans son Dictionnaire commenté des expressions d'origine littéraire [Livre] : les allusions littéraires, Jean-Claude Bologne met en lien « La Conscience » avec un fait divers survenu à Paris « vers 1852-1855, quand Hugo compose ce poème » : deux faïenciers furent condamnés par le tribunal correctionnel de la Seine pour avoir commercialisé des pots de chambre dont le fond était orné d’un œil et de l’inscription « je te vois » !
Une belle façon pour l’histoire littéraire de boucler la boucle !
Bonne journée.
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