Question d'origine :
Quelle est la theorie de Weber sur le désenchantement du monde ?
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 31/10/2018 à 15h26
Bonjour,
voici ce que dit Françoise Mazuir dans son article « Le processus de rationalisation chez Max Weber », paru dans la revue Sociétés en avril 2004 :
« Le thème du « désenchantement du monde » (die Entzauberung der Welt) apparaît dans L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme ([:i]Gesammelte Aufsätze zur Religionssoziologie[i]) à plusieurs reprises et Max WEBER en donne la traduction suivante : l’élimination de la magie en tant que technique de salut . Ce processus de désenchantement « qui avait débuté avec les prophéties du judaïsme ancien et qui, de concert avec la pensée scientifique grecque, rejetait tous les moyens magiques d’atteindre au salut comme autant de superstitions et de sacrilèges » trouvait un point final avec le puritanisme.
La signification première du « désenchantement du monde » se retrouve dans la Wirtschaftsgeschichte (Histoire économique) pour bénéficier d’un sens plus large dans Le métier et la vocation de savant où Max WEBER évoque undétachement de l’emprise du religieux dans les représentations mentales de l’homme et dans son rapport au monde .
Dans la conférence qu’il consacre en 1919 au métier et à la vocation de savant, Max WEBER insiste sur le fait que le désenchantement du monde est le pur produit de la rationalisation et de l’intellectualisation du monde moderne, d’un monde désormais dépourvu de sens. »
Ce qui ne veut pas dire que le monde va désormais se passer de valeurs irrationnelles, comme le rappelle la page consacrée à Weber sur le site lemondepolitique.fr :
« Pourtant, ce monde conserve, selon lui, une part d'irrationalité issu de l'affectivité inhérente à l'homme, du hasard, et de la croyance perpétuelle des hommes en des valeurs particulières.
Il montre ainsi, à travers l'étude des sociétés allemandes, le paradoxe institutionnel qui existe du fait que la centralisation administrative ait provoqué l'accroissement de la démocratie représentative.
Il évoque également les évolutions religieuses au sein de la société, en étudiant les attitudes religieuses, les comportements économiques en lien avec la religion. En comparant les civilisations antérieures aux civilisations contemporaines, il tente de comprendre la singularité de l'Occident. Il appréhende ainsi les caractéristiques de la société occidentale et démontre qu'elles tendent à se rationaliser. Tous les domaines sont en effet progressivement rationalisés : croissance du capitalisme, bureaucratisation en politique, utilisation de sciences objectives, etc. Ainsi,un monde scientifique se substituerait au monde religieux d’antan. C'est ce que Max Weber appelle le « désenchantement du monde ». La rationalisation croissante provoque une chute des croyances, et ainsi un désacralisation du monde.
Le désenchantement provoque ainsi un déclin des valeurs morales et esthétiques et accroissent nécessairement l'insatisfaction personnelle. C'est ce qui, selon lui, entraîne l'apparition de communautarismes. »
Bonne journée.
voici ce que dit Françoise Mazuir dans son article « Le processus de rationalisation chez Max Weber », paru dans la revue Sociétés en avril 2004 :
« Le thème du « désenchantement du monde » (die Entzauberung der Welt) apparaît dans L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme ([:i]Gesammelte Aufsätze zur Religionssoziologie[i]) à plusieurs reprises et Max WEBER en donne la traduction suivante :
La signification première du « désenchantement du monde » se retrouve dans la Wirtschaftsgeschichte (Histoire économique) pour bénéficier d’un sens plus large dans Le métier et la vocation de savant où Max WEBER évoque un
Dans la conférence qu’il consacre en 1919 au métier et à la vocation de savant, Max WEBER insiste sur le fait que le désenchantement du monde est le pur produit de la rationalisation et de l’intellectualisation du monde moderne, d’un monde désormais dépourvu de sens. »
Ce qui ne veut pas dire que le monde va désormais se passer de valeurs irrationnelles, comme le rappelle la page consacrée à Weber sur le site lemondepolitique.fr :
« Pourtant, ce monde conserve, selon lui, une part d'irrationalité issu de l'affectivité inhérente à l'homme, du hasard, et de la croyance perpétuelle des hommes en des valeurs particulières.
Il montre ainsi, à travers l'étude des sociétés allemandes, le paradoxe institutionnel qui existe du fait que la centralisation administrative ait provoqué l'accroissement de la démocratie représentative.
Il évoque également les évolutions religieuses au sein de la société, en étudiant les attitudes religieuses, les comportements économiques en lien avec la religion. En comparant les civilisations antérieures aux civilisations contemporaines, il tente de comprendre la singularité de l'Occident. Il appréhende ainsi les caractéristiques de la société occidentale et démontre qu'elles tendent à se rationaliser. Tous les domaines sont en effet progressivement rationalisés : croissance du capitalisme, bureaucratisation en politique, utilisation de sciences objectives, etc. Ainsi,
Bonne journée.
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