Question d'origine :
Bonjour,
J'ai plusieurs questions concernant l'année 1793 à Lyon. Premièrement je souhaiterai avoir un maximum de précisions concernant l'équipement militaire présent à l'arsenal de Lyon. Lors de la journée du 29 mai 1793 où les Lyonnais se sont affrontés les auteurs parlent de fusils, de canons mais j'aimerai savoir si possible quel type de fusil (fusil charleville type 1777?), quel calibre de canons?
Mon autre question concerne la souscription ouverte par les sections afin de venir en aide aux veuves et orphelins des victimes du 29 mai 1793. Le 15 juin il est fait mention dans le registre de la section de Porte-Froc d'une souscription mais je souhaiterai connaître le détail de cette souscription. Dois-je chercher dans l'assistance publique ou dans les affaires financière du département?
Merci d'avance pour vos conseils et vos réponses.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 30/10/2018 à 15h15
Bonjour,
Ne disposant que d’un temps limité pour répondre à vos questions, nous demandons à nos lecteurs de se limiter à trois questions par semaine, et de ne poser qu’une seule question à la fois ; je vous invite donc à poster un nouveau sujet qui couvrira la deuxième partie de vos recherches.
On trouve dans Les Défenses de Lyon un survol historique de l’évolution de l’arsenal de Lyon. Voilà ce qu’il en est dit pour la période qui vous intéresse :
La fonderie de Vaise, propriété d'un industriel dénommé Emery, a été vendue à Louis XIV en 1704. Ce dernier l'avait assignée au service de l'artillerie de terre.
A Lyon, on stockait un grand nombre de bouches à feu derrière l'église Saint-Nizier mais la place s’était très vite révélée insuffisante. En 1536, le seigneur de Châtillon d’Azergues cède à François Ier un tènement que possédait sa famille vers Bellecour sur la rive gauche de la Saône. Cet emplacement était dénommé La Rigaudière, du nom d‘une famille Rigaud qui l’avait autrefois possédé. On décide d’y construire un grand arsenal qui entra en fonction en 1549 après la construction d’un premier bâtiment. Un « artillier » était préposé à sa garde et un détachement de Suisses en assurait la sécurité. Cet arsenal était mal placé, à la merci d'une émeute ou d'une attaque comme ce fut le cas en 1594 et surtout d‘une inondation, ce qui se produisit à maintes reprises, notamment en 1711. Néanmoins de nouvelles constructions s’ajoutèrent à la première : on y entreposait les armes, les canons, des équipements et aussi la poudre transférée dans cet établissement au milieu du XVIIe siècle. L’arsenal remanié en 1782 était toujours en service à la Révolution.
La fabrication de la poudre allait de pair avec celle des canons et des boulets. Elle nécessitait la fourniture d’ingrédients spécifiques : salpêtre, soufre et charbon. Le salpêtre était prélevé par houssage en grattant les murs des caves, des celliers et des locaux sombres et humides. Une longue préparation le rendait propre au mélange avec les autres composants. Leur dosage dépendait de l'emploi envisagé et de l'expérience du fabricant. La difficulté résidait dans le stockage, le produit étant sensible à l’humidité et hautement combustible. Le Consulat possédait son propre mortier pour le broyage et le mélange du produit. La poudrière était aménagée dans l’ancienne église Saint-Michel incorporée dans l’arsenal. Mais, pour des raisons de sécurité, on décida en 1699 de la transférer au pied des Chartreux en bordure de Saône dans un nouveau local de Sainte-Marie-aux-Chaînes. La construction achevée en 1703 se trouvait alors contiguë au magasin à poudre du commerce réalisé par la ville.
Rien n’est dit du contenu précis de cet arsenal au moment du siège de Lyon, mais plus loin, l’ouvrage évoque le décompte des armes consommées par les assiégeants - ce qui peut donner une idée des quantités de munitions entreposées :
Selon un décompte conventionnel, les assiégeants auraient consommé au cours du siège 27 691 boulets, 11 674 bombes, 4641 obus, 826 136 cartouches de fusil et 287 533 livres [en fait 297 533] de poudre (à canon et à fusil). On ne connaît pas le nombre de victimes de part et d’autre, quelques milliers probablement.
Ce sont ces mêmes chiffres que l’on retrouve dans La Révolution à Lyon – Documents d’archives locales (p. IV 62), sourcés d’après ce document aux Archives municipales.
Des détails nous sont en revanche révélés dans la somme de Niepce, Lyon Militaire, dans le chapitre qu’il consacre à l’arsenal. Page 154, une note précise : Le 9 août 1791, on venait de reconstruire plusieurs des bâtiments de l’arsenal. Il y avait alors dans un de ces bâtiments 100 livres de poudre de guerre, 2300 cartouches, et dans un autre 10 canons de quatre, sur leurs affuts, 1 pièce de douze, 2 obusiers, 8 caissons de balles à 100 livres chacun, 905 boulets de douze, 3 040 boulets de quatre (Archive dép. Fonds de la Révolution)
Nous vous invitons donc à contacter les Archives départementales et à poursuivre vos recherches dans ce Fonds de la Révolution.
Vous pouvez également orienter vos recherches vers la bibliothèque du Musée militaire de Lyon et de la région Rhône-Alpes.
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