Temps la nuit ?
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 27/10/2018 à 10h22
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Question d'origine :
Bonjour,
pourquoi n'avons nous plus la notion du temps, la nuit, lorsque nous dormons ?
Si vous trouvez la réponse à cette question, je suis preneuse !
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 29/10/2018 à 14h59
Bonjour,
Tout d’abord demandons-nous par quel mécanisme nous percevons le temps qui passe. Comment arrivons-nous à estimer l’écoulement d’une seconde, 5 secondes, une minute, une heure, un an ?
Contrairement aux cinq sens qui nous permettent de percevoir le monde qui nous entoure, la perception du temps n’est pas traitée par un organe spécifique ; il s’agit d’un mécanisme complexe mettant en jeu plusieurs régions du cerveau :
« L’ homme comme l’animal sont […] capables de percevoir le temps qui passe. Mais, alors qu’il existe des organes sensoriels pour les autres sens – la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat et le goût –, nous n’avons pas d’organe dévolu au traitement du temps. Les chercheurs ont néanmoins supposé que notre cerveau est doté d’un système fonctionnant comme une horloge interne. Cette horloge interne serait constituée d’une base de temps – une sorte de pacemaker – qui émet des impulsions de façon régulière : les tic-tac de notre horloge interne. Quand on évalue une durée, notre cerveau compte alors le nombre d’impulsions accumulées durant le passage du temps : plus le nombre d’impulsions est élevé et plus la durée est jugée longue. C’est ce qui explique la relation linéaire entre le temps réel et le temps subjectif.
Les chercheurs s’accordent aujourd’hui pour considérer que notre cerveau est spécialisé dans le traitement du temps. Ils parlent d’un cerveau-temps – d’un maître horloger (master clock) – qui serait impliqué dans de nombreuses activités cognitives. Mais les structures cérébrales responsables de cette horloge n’ont pas encore été identifiées avec certitude.Selon de récents modèles, la durée est encodée par des réseaux de neurones distribués dans tout le cortex, et plus particulièrement dans le cortex préfrontal . Les réseaux de neurones activés dépendraient de la modalité sensorielle du stimulus dont on doit évaluer la durée (stimulus visuel ou auditif) et de la tâche accomplie. Au niveau sous-cortical, le striatum jouerait alors le rôle de chef d’orchestre qui signale avec sa « baguette » le début et la fin des durées importantes à évaluer […].
Quoi qu’il en soit, notre capacité à estimer le temps de façon précise a été mise en évidence dans des situations de laboratoire, lorsque le sujet est calmement installé devant son ordinateur. En revanche, en dehors du laboratoire, de nombreux facteurs perturbent nos jugements temporels. Malgré notre maître horloger, le temps se dilate et se contracte selon les contextes, selon notre humeur. C’est l’illusion du temps. Chaque illusion est due à des mécanismes différents. Par l’accélération de nos bases de temps, parce que nous sommes plus ou moins attentifs, parce que notre mémoire n’est pas toujours fiable, nous sommes le jouet d’illusions temporelles. »
Source : Perception du temps et illusions temporelles, Cerveau & Psycho n°32, mars 2009
(voir aussi, pour des explications un peu plus pointues : Capsule outil: Le « chronomètre mental », lecerveau.mcgill.ca)
Or notre activité cérébrale est différente pendant l’éveil et pendant le sommeil, ce qui expliquerait pourquoi nous perdons la notion du temps quand nous dormons :
«Pour se représenter le temps qui passe, il faut que toutes les parties de ton cerveau soient connectées au maximum ce qui ne se produit pas pendant ton sommeil . En tous cas, c’est ce que suggèrent les chercheurs qui étudient le sommeil. »
Source : kidiscience.cafe-sciences.org
« L’imagerie cérébrale a également montré quecertaines régions du cerveau humain sont moins activées pendant le sommeil comme les régions frontales latérales et le cortex pariétal inférieur . Ceci explique le manque de stabilité dans le temps et dans l’espace des rêves, l’altération de la perception du temps, les distorsions de mémoire, l’illusion d’être éveillé, la réduction de contrôle volontaire des actions et des pensées, etc. »
Source : rts.ch
Pour aller plus loin :
- Pourquoi n’avons-nous plus conscience du monde extérieur quand nous dormons ? cerveauetpsycho.fr
- Sommeil : Faire la lumière sur notre activité nocturne, Inserm
Bonne journée.
Tout d’abord demandons-nous par quel mécanisme nous percevons le temps qui passe. Comment arrivons-nous à estimer l’écoulement d’une seconde, 5 secondes, une minute, une heure, un an ?
Contrairement aux cinq sens qui nous permettent de percevoir le monde qui nous entoure, la perception du temps n’est pas traitée par un organe spécifique ; il s’agit d’un mécanisme complexe mettant en jeu plusieurs régions du cerveau :
« L’ homme comme l’animal sont […] capables de percevoir le temps qui passe. Mais, alors qu’il existe des organes sensoriels pour les autres sens – la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat et le goût –, nous n’avons pas d’organe dévolu au traitement du temps. Les chercheurs ont néanmoins supposé que notre cerveau est doté d’un système fonctionnant comme une horloge interne. Cette horloge interne serait constituée d’une base de temps – une sorte de pacemaker – qui émet des impulsions de façon régulière : les tic-tac de notre horloge interne. Quand on évalue une durée, notre cerveau compte alors le nombre d’impulsions accumulées durant le passage du temps : plus le nombre d’impulsions est élevé et plus la durée est jugée longue. C’est ce qui explique la relation linéaire entre le temps réel et le temps subjectif.
Les chercheurs s’accordent aujourd’hui pour considérer que notre cerveau est spécialisé dans le traitement du temps. Ils parlent d’un cerveau-temps – d’un maître horloger (master clock) – qui serait impliqué dans de nombreuses activités cognitives. Mais les structures cérébrales responsables de cette horloge n’ont pas encore été identifiées avec certitude.
Quoi qu’il en soit, notre capacité à estimer le temps de façon précise a été mise en évidence dans des situations de laboratoire, lorsque le sujet est calmement installé devant son ordinateur. En revanche, en dehors du laboratoire, de nombreux facteurs perturbent nos jugements temporels. Malgré notre maître horloger, le temps se dilate et se contracte selon les contextes, selon notre humeur. C’est l’illusion du temps. Chaque illusion est due à des mécanismes différents. Par l’accélération de nos bases de temps, parce que nous sommes plus ou moins attentifs, parce que notre mémoire n’est pas toujours fiable, nous sommes le jouet d’illusions temporelles. »
Source : Perception du temps et illusions temporelles, Cerveau & Psycho n°32, mars 2009
(voir aussi, pour des explications un peu plus pointues : Capsule outil: Le « chronomètre mental », lecerveau.mcgill.ca)
Or notre activité cérébrale est différente pendant l’éveil et pendant le sommeil, ce qui expliquerait pourquoi nous perdons la notion du temps quand nous dormons :
«
Source : kidiscience.cafe-sciences.org
« L’imagerie cérébrale a également montré que
Source : rts.ch
- Pourquoi n’avons-nous plus conscience du monde extérieur quand nous dormons ? cerveauetpsycho.fr
- Sommeil : Faire la lumière sur notre activité nocturne, Inserm
Bonne journée.
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