Poème médiéval
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 14/10/2018 à 21h47
1002 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Je vous écris parce que vous m'aviez permis un jour de retrouver un très beau poème de Boris Pasternak, il y a 2 ou 3 ans.
Cette fois-ci, ça risque d'être un peu plus difficile. Il s'agit d'un magnifique poème médiéval (ou renaissance), dont voici le premier vers :
La femme que j'aime a dans son cœur un serpent qui se bouche les oreilles avec la queue
(ou "avec sa queue").
Bien évidemment, j'ai oublié le nom de l'auteur !
C'était avant internet, je l'avais lu dans un livre scolaire, et quand j'ai voulu le retrouver, impossible.
Les recherches sur les moteurs de recherche ne donnent rien.
Merci mille fois d'avance si vous arrivez à le retrouver, et merci quand même de votre aide si vous n'y arrivez pas !
Vincent Maunoury
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 16/10/2018 à 14h37
Bonjour,
Après de longues recherches en ligne et dans différents ouvrages, nous admettons notre défaite… Nous n’avons pas retrouvé ce poème, ni son auteur.
Notons que le motif du serpent qui se bouche les oreilles semble avoir une origine biblique.
On le retrouve dans une œuvre de Matteo Bandello (XVIe s.), publiée dans les Histoires tragiques :
« Madame Violente, considérant vos façons de faire, et le froid accueil que vous avez fait à mes lettres et messages, je me suis souvenu de l’astuce qu’on attribue au serpent ; lequel de sa queue bouche ses oreilles, pour n’entendre les paroles, par la vertu desquelles il soit contraint à faire contre son vouloir. »
(extrait consultable dans Google books)
Au cours de cette recherche nous avons consulté entre autres :
- Moyen Age : les grands auteurs français : anthologie et histoire littéraire, André Lagarde, Laurent Michard
- XVIè siècle : les grands auteurs français du programme : anthologie et histoire littéraire
- La littérature du Moyen Age. 2 : Théâtre et poésie : anthologie bilingue, Jean Dufournet, Claude Lachet
- Poésie des troubadours, Henri Gougaud
- Anthologie de la poésie de langue française : du XIIe au XXe siècle, Michel Cazenave
- Anthologie de la poésie amoureuse française : des Trouvères à Apollinaire, Jean-Paul Goujon (index des titres et des premiers vers)
Bonne journée.
Après de longues recherches en ligne et dans différents ouvrages, nous admettons notre défaite… Nous n’avons pas retrouvé ce poème, ni son auteur.
Notons que le motif du serpent qui se bouche les oreilles semble avoir une origine biblique.
On le retrouve dans une œuvre de Matteo Bandello (XVIe s.), publiée dans les Histoires tragiques :
« Madame Violente, considérant vos façons de faire, et le froid accueil que vous avez fait à mes lettres et messages, je me suis souvenu de l’astuce qu’on attribue au serpent ; lequel de sa queue bouche ses oreilles, pour n’entendre les paroles, par la vertu desquelles il soit contraint à faire contre son vouloir. »
(extrait consultable dans Google books)
Au cours de cette recherche nous avons consulté entre autres :
- Moyen Age : les grands auteurs français : anthologie et histoire littéraire, André Lagarde, Laurent Michard
- XVIè siècle : les grands auteurs français du programme : anthologie et histoire littéraire
- La littérature du Moyen Age. 2 : Théâtre et poésie : anthologie bilingue, Jean Dufournet, Claude Lachet
- Poésie des troubadours, Henri Gougaud
- Anthologie de la poésie de langue française : du XIIe au XXe siècle, Michel Cazenave
- Anthologie de la poésie amoureuse française : des Trouvères à Apollinaire, Jean-Paul Goujon (index des titres et des premiers vers)
Bonne journée.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 17/10/2018 à 08h07
Bonjour,
Patrizia Romagnoli, que nous remercions vivement, nous a permis d'identifier ce texte :
Une vipere en cuer ma dame meint
Qui estoupe de sa queue s'oreille
Qu'elle n'oie mon dolereus compleint:
A ce, sans plus, toudis gaite et oreille.
Et en sa bouche ne dort
L'escorpion qui point mon cuer a mort;
Un basilique a en son doulz regart.
Cil troy m'ont mort et elle que Diex gart.
Quant en plourant li depri qu'elle m'aint,
Desdains ne puet souffrir que oïr me weille,
Et s'elle en croit mon cuer quant il se plaint,
En sa bouche Refus pas ne sommeille
Ains me point au cuer trop fort;
Et son regart prent deduit ne deport
Quant mon cuer voit qui font et frit et art.
Cil troy m'ont mort et elle que Diex gart.
Amours, tu scez qu'elle m'a fait mal maint
Et que siens suy toudis, weille ou ne weille
Mais quant tu fuis et Loyauté se faint
Et Pitez n'a talent qu'elle s'esveille,
Je n'i voy si bon confort
Com tost morir; car en grant desconfort
Desdains, Refus, regars qui mon cuer art,
Cil troy m'ont mort et elle que Diex gart.
MACHAUT (Guillaume de).- La Louange des dames. In : MACH., Poés. lyr. C., t. 1, p. 17-237.
Source de la référence : atilf, Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)
Bonne journée.
Patrizia Romagnoli, que nous remercions vivement, nous a permis d'identifier ce texte :
Une vipere en cuer ma dame meint
Qui estoupe de sa queue s'oreille
Qu'elle n'oie mon dolereus compleint:
A ce, sans plus, toudis gaite et oreille.
Et en sa bouche ne dort
L'escorpion qui point mon cuer a mort;
Un basilique a en son doulz regart.
Cil troy m'ont mort et elle que Diex gart.
Quant en plourant li depri qu'elle m'aint,
Desdains ne puet souffrir que oïr me weille,
Et s'elle en croit mon cuer quant il se plaint,
En sa bouche Refus pas ne sommeille
Ains me point au cuer trop fort;
Et son regart prent deduit ne deport
Quant mon cuer voit qui font et frit et art.
Cil troy m'ont mort et elle que Diex gart.
Amours, tu scez qu'elle m'a fait mal maint
Et que siens suy toudis, weille ou ne weille
Mais quant tu fuis et Loyauté se faint
Et Pitez n'a talent qu'elle s'esveille,
Je n'i voy si bon confort
Com tost morir; car en grant desconfort
Desdains, Refus, regars qui mon cuer art,
Cil troy m'ont mort et elle que Diex gart.
MACHAUT (Guillaume de).- La Louange des dames. In : MACH., Poés. lyr. C., t. 1, p. 17-237.
Source de la référence : atilf, Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)
Bonne journée.
Commentaire de
Spipou :
Publié le 17/10/2018 à 12:38
à vous et à Patrizia Romagnoli !
Guillaume de Machaut, ça ne peut être que ça, c'est bien cette période, et dans le manuel scolaire le poème était traduit en français moderne, mais celui qu'elle a trouvé en français médiéval ressemble diablement à mes souvenirs !
Ca faisait des années que je cherchais !
Merci, merci et merci !
Vincent
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Commentaires 1
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