Pourquoi les plafonds sont si hauts ?
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 16/10/2018 à 11h07
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Question d'origine :
En visitant l'hotel Dieu de Lyon récemment réhabilité, je me suis demandé pourquoi dans les batiments anciens les plafonds étaient aussi hauts (3m, 4m ...) En effet les batiments devaient couter plus chers, plus difficiles a chauffer ....
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 18/10/2018 à 10h52
Comme on peut le lire très justement sur le blog passion-histoire.net : Au 19è siècle il n'y a pas encore de normes au sens actuel mais des pratiques professionnelles de maîtres d'oeuvres par région, avec des plafonds élevés fréquemment de plus de 3 mètres, aux étages nobles, davantage au 1er qui comporte souvent des lieux de réception, ou au rez-de chaussée dans les hôtels particuliers. (…) Notons que les logements bourgeois ou haut de gamme de nos jours ont une hauteur de plafond qui dépasse les 2,5 mètres.
Il semblerait que la hauteur de plafond a toujours été une question de niveau social, c’est une question de moyens.
Extrait du Dictionnaire historique de Lyon :
En 1737, les consuls et les recteurs envisagent un projet ambitieux pour la ville, ils veulent un temple magnifique. L’hôpital sera le premier édifice public qui apparait à la vue des voyageurs arrivant par le pont du Rhône. L’Hôtel-Dieu devra donc être monumental et majestueux.
La construction du nouveau bâtiment de l’Hôtel-Dieu le long du Rhône est confiée à Soufflot puis à ses élèves Melchior, Munet et Toussaint. L’ensemble est édifié de 1741 à 1761, un vaste ensemble architectural en pierre de taille blanche, du plus bel effet, dans le goût néo-antique devenant à la mode, à grand renfort de colonnes et pilastres… On parle alors du
Vous pourriez consulter cette réponse précédente à une question qui portait également sur la hauteur des plafonds. Un extrait :
Outre la conformité aux normes, les appartements étaient hauts de plafonds parce qu’il n’y avait pas de souci de place ni de rentabiliser l’espace, contrairement à aujourd’hui.
On peut aussi supposer que les grands volumes étaient aussi un signe ostentatoire, témoins d’une tradition nostalgique de références aux logements spacieux des châteaux et autres demeures aristocratiques.
Nous avons consulté : Les édifices hospitaliers depuis leur origine jusqu'à nos jours : de l'Assistance publique et des hôpitaux au XIXe siècle les Hôpitaux au XIXe siècle, études, projets, discussions et programmes relatifs à leur construction
Un chapitre est consacré à l’Hôtel-Dieu, il contient notamment un tableau indiquant les dimensions linéaires de 19 salles de cet hôpital, les hauteurs mentionnées varient entre 6 et 8 m de hauteur. Il est effectivement fait allusion à la difficulté (voir l’impossibilité par grand froid) de chauffer ces immenses salles.
Même constat dans la partie « Réflexions générales « de : Histoire topographique et médicale du grand Hôtel-Dieu de Lyon par Jacques Pierre Pointe, éd. 1842 :
(…) La grandeur de nos salles offre plusieurs inconvénients. Il est très difficile d’y entretenir la température au degré nécessaire ; l’extrême élévation des planchers, qui est de 6 ou 8 mètres tandis qu’elle n’en devrait pas dépasser 3 ou 4, laisse plus d’espace qu’il n’en faut pour les vapeurs corrompues qui s’exhalent, et empêche d’entourer les malades de la chaleur dont ils ont besoin. Dans une ville aussi généralement froide et humide que la nôtre, cet état de choses est d’une gravité manifeste.
C’est par des bâtiments d’une étendue calculée d’après les circonstances extérieures, ainsi que par des salles et des fenêtres d’une dimension également proportionnée, que l’architecte chargé de la construction d’un hôpital doit s’appliquer à remédier aux fâcheuses conséquences d’un climat trop chaud ou trop froid, trop sec ou trop humide. Mais en dressant les plans de l’Hôtel-Dieu de Lyon, Soufflot a tenu peu de compte de ce principe. Craignant sans doute que l’air fut vicié par les nombreux malades que cet hôpital devait recevoir, et prenant sans doute aussi pour modèle les hôpitaux d’Italie où les vastes salles ont une influence beaucoup moins funeste qu’en France, Soufflot a donné aux siennes une étendue qui ne permettra peut-être jamais d’y entretenir une température convenable (...)
L’Hôtel-Dieu : présentation sur le site de l’Inventaire du patrimoine
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