Question d'origine :
Dans une précédente réponse tirée de
Martin, Jean-Baptiste, Histoire des églises et chapelles de Lyon , Lyon : H. Lardanchet, 1908 – 1909, Tome II.
Vous m’avez indiqué
- 1795 : Les églises sont consacrées au culte « décadaire » et les catholiques doivent se procurer à leur frais des locaux pour célébrer leur culte.
Quels ont été les conditions ou travaux engagés sur les églises à Lyon dans le cadre du culte « décadaire «
D’avance merci
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 18/10/2018 à 09h33
Bonjour,
Avec la création du calendrier républicain furent instituées les fêtes décadaires, pour honorer la mémoire d’un citoyen, rassembler les habitants autour d’une idée, commémorer un événement (par exemple : les fêtes de la jeunesse, la fondation de la république, etc.). « L’instauration des fêtes et surtout des nouveaux cultes, est la forme constructive de la déchristianisation, puisqu’après avoir fait table rase, il fallait réunir les citoyens dans de nouvelles cérémonies ». Extr. La question religieuse dans le diocèse de Lyon sous la Révolution
« Chaque décadi, dans chaque commune, on lisait solennellement les lois dans un édifice public, qui était généralement la principale église. C’est là qu’on procédait aux mariages, c’est là qu’on publiait les actes de naissance et de décès. Ce lieu était dénommé « le temple », les instituteurs étaient tenus d’y conduire leurs élèves. Enfin, hors du temple, il y avait des jeux et des exercices gymniques ». Extr. Études et leçons sur la Révolution Française
Nous n’avons malheureusement pas trouvé d’ouvrages ni d’articles sur l’existence et le recensement de ces temples à Lyon durant la période révolutionnaire, si ce n’est l’exemple de l’église Saint-Denis en Croix-Rousse dans Histoire des églises et chapelles de Lyon « [...] Selon les péripéties successives de cette époque orageuse (révolutionnaire), elle devient Temple de la Raison et Temple Décadaire servant, entre temps, aux séances de la Société populaire et aux Assemblées convoquées pour l’audition des lois».
Toujours à propos de l’église Saint-Denis, « La terreur s’établit sur Lyon vaincu et la Croix-Rousse paie un large tribut au nouveau gouvernement [...] La municipalité s’installe dans l’appartement du curé. L’église devient « temple décadaire » : on livre les cloches, les « fers » et les « cuivres ». Extr. St-Denis de la Croix-Rousse : histoire d'une église et d'une paroisse
Pouvons-nous cependant établir un rapport entre le pillage de Saint-Denis et sa transformation en « temple décadaire » ? L’église de la Croix-Rousse subit, au cours de la période révolutionnaire, « la vague dechristianisatrice » commune à bien d’autres édifices religieux avec (ses) cloches enlevées, (ses) tours d’églises détruites au nom de la raison et de la « sainte égalité », (ses) sculptures défigurées, (ses) tableaux entamés, (ses) objets de cultes fondus ». Extr. Dictionnaire critique de la Révolution française.
On apprend toutefois que lorsque l’église saint Denis est reconvertie en Temple de la raison, « on installe une estrade à la place de l’autel et des gradins qui lui font face».
Autre exemple de « religion révolutionnaire », le culte de la théophilanthropie, soutenu par le directoire, « En général, les théophilanthropes obtiennent l’usage des églises, les décadis, quintidis et les jours correspondant aux dimanches, de 11heures du matin à trois heures du soir. Pendant l’exercice d’un culte, tous les emblèmes et signes extérieurs de l’autre culte doivent disparaître ou être dissimulés derrière un voile. Les catholiques n’acceptent pas ce partage, sans répugnance, mais, à Paris, les administrateurs de toutes les églises s’y résignent". La Théophilanthropie et le Culte décadaire, 1796-1801. Essai sur l'histoire religieuse de la Révolution, 1904 [compte-rendu], in Revue d'histoire moderne et contemporaine, tome 6 N°3,1904.
Bonne journée
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